18 juillet 2010

Cadáver de Ciudad

Juan Hernández Luna
Ediciones B, México, 2006
Zeta de Bolsillo, 2008

Juan Hernández, escritor mexicano, considerado como uno de los mejores representantes de la literatura negra latinoamericana escribió esta novela en 1997, aunque fue publicada hasta 2006. El autor dirigió talleres literarios para los policías de la Ciudad de México. Leí este libro y al principio no puedo decir que me haya gustado puesto que describe un universo sórdido, excesivamente negro, pero dos días después de haberlo terminado seguía pensando en la historia del libro (una excelente construcción de la historia), y supe del deceso del autor. Valga como homenaje a Juan Hernández este breve resumen crítico de su novela “Cadáver de ciudad”.

En realidad no hay una sino tres historias, cada una de ellas contada con un estilo diferente. Tenemos, en primer lugar, la historia de un asesino de sangre fría sin la más mínima compasión hacia sus víctimas, para él matar es a veces el éxtasis sexual y a veces es por costumbre. En segundo lugar, tenemos la historia de un mago muy conocido, Skalibur, quien ha decidido retirase en el zénit de su gloria y disfrutar del mar en Baja California. Finalmente, tenemos la historia de una abuela que puede reencarnarse y su relación con sus nietos, Constanza y Siempreniño además de su relación con su amigo Cuatrocaminos. Esta última historia nos hace pensar al estilo de escritura y de ambientación de Juan Rulfo en Pedro Páramo pues hablamos con los muertos, en una atmósfera de realismo mágico muy mexicana, la historia además ocurre en un pueblo bicicletero donde nunca pasa nada.
Estas historias van a terminar mezclándose para convertirse en una sola. La que molesta más es la del asesino puesto que el autor describe con precisión los crímenes abominables (y la descripción es corta) que el asesino comete en el México contemporáneo. Animales, mujeres, hombres, niños e incluso ancianos, asesino en serie que adora coleccionar órganos de sus víctimas. Estamos en el centro de historias de prostitución, tráfico de niños, zoofilia, necrofilia, ritos satánicos. En lo que algunos autores han decidido llamar “realismo sádico”. ¡Almas sensibles no lean este libro! Es seguramente por esta razón que el libro se intitula cadáver de ciudad, ya no es más una descripción de una ciudad enferma pero de una ciudad muerta, en estado de putrefacción sin la más mínima sensibilidad o delicadeza por sus habitantes.
Esta novela obtuvo el Premio Hammet en la Semana Negra de Gijón en 2007.

Cadavre de ville
Pas encoré traduit en français.

Juan Hernandez, écrivain mexicain, a été considéré comme l'un des meilleurs représentants de la littérature noire latino-américaine. Il a écrit ce roman en 1997 et il a été publié en 2006. L’auteur a dirigé des ateliers de littérature à l’intention de policiers de Mexico. J’ai lu  « Cadavre de ville ». Au début il ne m’a pas trop plu et je l’ai trouvé dérangeant, décrivant un univers glauque, excessivement noir. Mais, après l’avoir terminé, je pensais encore à l’histoire de ce roman lorsque j’ai appris aussi le décès de Juan Hernandez. Donc, en hommage à cet auteur je me suis décidé à faire un bref résume critique de son roman « Cadavre de ville ».

En fait, il y a trois histoires, chacune d’elles racontée avec un style différent. On a d’abord l’histoire d’un tueur à sang froid, dépourvu du moindre sentiment, et pour qui tuer conduit parfois à l’extase sexuelle ou est juste une habitude. Ensuite, il y a l’histoire d’un fameux magicien (Skalibur)  qui a décidé de prendre sa retraite un peu à l’avance, en plein moment de gloire, et choisi de se la couler douce au bord de la mer en Basse Californie. Enfin nous avons l’histoire d’une grand-mère qui a le pouvoir de la réincarnation, de ses petits enfants Constanza et Siemprenino et de son ami Cuatrocaminos. Dans cette dernière, le style rappelle celui de Juan Rulfo dans Pedro Paramo car on parle avec des morts, un réalisme magique très mexicain, et l’histoire a lieu dans un village perdu où rien n’arrive.

Ces trois histoires vont finir par s’entremêler et n’en former qu’une. Celle qui dérange le plus est celle du tueur car l’auteur décrit avec précision les crimes abominables (et le mot est faible) qu’il commet dans le Mexique contemporain. Des animaux, des femmes, des hommes, des enfants et même des vieillards, c’est un assassin en série qui adore faire la collection des organes de ses victimes. Nous sommes au cœur des histoires de prostitution, trafic d’enfants, zoophilie, nécrophilie. Dans ce que certains appellent le « réalisme sadique ». Ames sensibles s’abstenir ! C’est surement pour cette raison que le roman s’appelle cadavre de ville, ce n’est plus la description d’une ville malade mais d’une ville morte, en putréfaction sans le moindre état d’âme pour ses habitants.
Ce roman a obtenu le prix Hammet dans la Semaine Noire à Gijón en 2007.

Œuvres publiées en France :
Iode, Preface De Paco Ignacio Taibo II
L’Atinoir, 15 Février 2009

Fausse Lumière
L’écailler du sud, 2007 Collection : L’atinoir

ROB

9 juillet 2010

L'impertinence d'un été

Bande dessinée en deux tomes, par Lapière (scénario) et Ruben Pellejero
Editions Dupuis, collection Aire Libre

résumé de l'éditeur :

Tome 1 : Mexico, août 1923. Le photographe américain Edward Weston vient d'abandonner femme et enfants pour rejoindre sa maîtresse Tina Modotti. Fille d'émigrés italiens, Tina a démarré une carrière d'actrice à Hollywood avant de se révéler photographe, dans le sillage d'Edward.
Au Mexique, les deux amants découvrent que révolution rime avec expression. Sur les murs des bâtiments publics explosent les peintures de Diego Rivera, de Xavier Guerrero et de tous ceux qui resteront dans l'histoire de l'art sous le nom de "muralistes".
En ces années 1920, charnières entre l'ancien monde, balayé par la première guerre mondiale, et le nouveau monde qu'il reste à construire, Tina et Edward s'engagent aux côtés des guérilleros de l'art. Dès lors, pour Tina, le sexe, la liberté, l'art et la politique s'avèrent indissociables de son mode de vie ; une quadrature du cercle difficile à résoudre pour Edward. Mais si la passion brûle les sens, la souffrance attise les feux de la création...
 
Tome 2 : À l'effervescence politique, artistique et amoureuse du Mexico du début des années 1920 succèdent le tumulte et le doute, tandis que pointe, déjà, le désenchantement auquel Tina, pas plus que ses amis, n'échappera.
Edward reparti aux Etats-Unis, Tina se retrouve seule à un moment charnière de sa vie. Passionnée, brillante et libre, elle oscille à la recherche d'elle-même, entre engagement pour le Parti, recherche artistique personnelle et parcours amoureux qui s'entrecroisent. Incapable de se résoudre à choisir une voie qui lui en ferme d'autres, elle ne retrouve Edward que pour mieux le quitter. La situation politique mexicaine se tend, les avis et les destins divergent au sein du groupe d'artistes auquel appartiennent Edward et Tina... L'été s'achève en effet, et commence déjà à se muer en un long hiver.

1 juillet 2010

Tijuana City Blues

Gabriel Trujillo Muñoz
Traduit de l’espagnol (Mexique) par Gabriel Iaculli
Folio Policier, Gallimard 2010
Voila un roman policier sur le trafic de drogue, thème récurrent dans la littérature du Nord, bien que nous ne soyons qu'en 1951. Trujillo Muñoz nous entraîne dans les profondeurs d’une des villes les plus mythiques du Mexique : Tijuana. Sous le prétexte d’une enquête du détective Miguel Angel Morgado, l’auteur nous plonge dans l'histoire de cette cité, dans son passé et son présent et nous laisse entrevoir son avenir ( ?).
Morgado décide de refaire son bureau. Parmi les charpentiers il y a l'ébéniste nommé Blondie qui lui demande d’enquêter sur la mystérieuse disparition de son père dans les années 50. Par curiosité et sympathie, Morgado accepte et au cours des ses investigations il va découvrir les ficelles du trafic d’héroïne qui venait de Panama vers les Etats-Unis, ainsi que l’intérêt du FBI dans ce trafic. Il rencontrera des journalistes, des professeurs, des musiciens et des voleurs qui aiment cette ville à leur manière, et qui, d’une façon ou d’une autre, vont l’aider à résoudre son enquête. A titre d’exemple, ce que pense un ancien leader du PRI sur Tijuana : « Reconnais-le. C’est la Las Vegas du tiers-monde. Un des fleurons du genre, avec Shanghai et Marseille. Ici, on ne s’ennuie jamais ». « Nous, le Nord (du Mexique), sommes bien loin d’être la culture du barbecue et de la tortilla de froment ! Nous avons aussi une sensibilité et une pensée. Nous sommes le Mexique nouveau, l’avenir de la nation, le miroir novateur de notre patrie. Tijuana est pour nous le symbole le plus illustre du siècle qui commence… » Le seul regret que nous aurons est que le récit est trop court. On aurai aimé en lire davantage. Néanmoins, il reste un roman très agréable, qui se lit d’un seul trait !

Tijuana City Blues
Belacqua de Ediciones y publicaciones. México, 2006.
Novela policiaca que trata acerca del tráfico de drogas, tema recurrente en la literatura del norte de México pero esta novela corta tiene como originalidad de situarnos en 1951. Trujillo Muñoz nos conduce a las entrañas de una de las ciudades más míticas de México: Tijuana. Bajo el pretexto de una investigación realizada por el detective Miguel Angel Morgado, el autor nos sumerge en la historia de Tijuana, su pasado, su presente y nos deja entrever ¿su futuro?
El detective Morgado decide redecorar su oficina, entre los carpinteros que trabajan en este proyecto, se encuentra un ebenista, El Güero, quien le pide que investigue acerca de la misteriosa desaparición de su padre ocurrida en los años 50’s. Por curiosidad o por simpatía, Morgado acepta y en su investigación va a descubrir los hilos conductores del tráfico de heroína que provenía de Panamá hacia los Estados Unidos así como el interés que tenía el FBI en este tráfico. Conocerá periodistas, profesores, músicos y ladrones quienes aman a esta ciudad a su manera, y que de una forma u otra van a ayudarle a resolver el enigma de la desaparición del Sr. Keller. Para ilustrar, el pensamiento de las personas que conoce, veamos lo que piensa de Tijuana un exlíder del PRI. “Reconócelo. Tijuana es Las Vegas del tercer mundo. Uno de los florones del género junto con Shanghái y Marsella.  Aquí, no se aburre uno nunca”. ”Nosotros, el Norte (de México), estamos lejos de ser el estereotipo de la cultura de la carne asada y de la tortilla de harina de trigo. También, tenemos una sensibilidad y un pensamiento. Somos el México nuevo, el porvenir de la nación, el espejo novador de nuestra patria. Tijuana es para nosotros el símbolo más ilustre del siglo que comienza….”  Lástima que la novela sea demasiada corta. Aparte de eso es una ¡novela muy agradable que se lee fácil y rápidamente!
ROB