16 septembre 2014

Gilberto Bosques, la diplomatie au service de la liberté, Paris-Marseille (1939-1942)


Gérard Malgat
Editions L’Atinoir, 2013

Préface de Stéphane Hessel

Présentation de l'éditeur :
L’itinéraire de Gilberto Bosques, jalonné par ses combats, commence au cœur de la révolution mexicaine. Il se destinait à être instituteur mais il interrompt ses études pour participer à la lutte armée au nom de la justice et pour la dignité d’un peuple dont les droits à la terre, à l’éducation, à la libre expression sont bafoués en se lançant dans la Révolution mexicaine. Puis il prend part au combat politique comme député et comme journaliste. Si la plume remplace le fusil, son engagement reste le même.
Quand le président Lázaro Cárdenas lui propose d’intégrer le corps diplomatique mexicain et de le nommer consul général à Paris à partir du 1er janvier 1939, Gilberto Bosques sait qu’il va être confronté aux agressions totalitaires qui dévastent l’Espagne et menacent de se propager en Europe. Dès sa prise de fonction, il entreprend de venir en aide aux centaines de milliers de républicains espagnols qui ayant passé la frontière pour fuir la répression franquiste sont parqués dans des camps d’internement par un gouvernement français qui renâcle à accueillir cette masse de réfugiés, ces « rouges » espagnols suspectés d’inoculer le vers révolutionnaire dans le fruit de la vieille république libérale.
À Paris, puis à Marseille et Vichy après la défaite et pendant l’Occupation, les diplomates mexicains consacrent tous leurs efforts à aider les réfugiés.
Gilberto Bosques utilise la diplomatie comme un outil efficace pour porter secours à tous les « indésirables » : républicains espagnols, antifascistes allemands, autrichiens, hongrois, italiens, yougoslaves, juifs de la diaspora européenne, tous persécutés par la police, les militaires et les agents de renseignements français, allemands et espagnols.
Source : éditions L'Atinoir

L'article de Jacqueline Covo-Maurice dans les Cahiers de civilisation espagnole contemporaine (extraits)

Étudiant instituteur, Gilberto Bosques participe à la Révolution mexicaine dans le camp des « Constitutionnalistes », contribue à la profonde réorganisation du pays qui la suit comme député et journaliste, et est ensuite nommé consul à Paris en 1938 par le Président Lazaro Cardenas. C’est ce moment clé de sa trajectoire qui est l’objet du travail de Malgat.

Sans académisme pesant, le contexte apparaît clairement ; certes, les relations entre le Mexique de Cardenas puis de Avila Camacho et la République espagnole sont connues, mais l’auteur développe utilement les répercussions sur le drame des réfugiés républicains de la reconnaissance par la France du régime de Franco, puis de la Collaboration avec l’occupant allemand, tant en France – hôte malgré elle – qu’en Espagne qui réclame inlassablement leur extradition, et au Mexique, refuge potentiel lointain qui, on le sait, n’a jamais reconnu le gouvernement franquiste. Les points forts en sont la formation et l’action du sere (Service d’Évacuation des Républicains Espagnols) créé par Negrín et très vite pris en charge par la légation mexicaine, puis de la jare (Junte d’Aide aux Républicains Espagnols) ; en face, les tentatives de l’ambassadeur de Franco, Lequerica, pour neutraliser leur action, et les efforts du régime de Vichy soumis à l’occupant pour éviter de reconnaître la qualité de réfugiés politiques aux républicains espagnols, malgré l’accord franco-mexicain en ce sens signé en août 1940. Au centre de ces forces contradictoires, l’action diplomatique et le talent d’organisateur inlassables de Gilberto Bosques.

Sont ainsi étudiés le travail de recensement effectué par le consul – 150 000 réfugiés espagnols en France à l’été 40 – la signature de visas, le départ de bateaux – dont le fameux Sinaïa – d’abord effectif malgré les nombreux obstacles en 1939, très difficile après la déclaration de guerre, et surtout l’accueil des réfugiés dans les châteaux de la Reynarde et de Montgrand – qui héberge les femmes et les enfants – tous deux en zone libre, près de Marseille. Grâce aux témoignages et rapports, la vie quotidienne de plus de mille personnes dans ses aspects multiples, ravitaillement, agriculture, ateliers, activités culturelles et sportives, santé… est étudiée minutieusement, et laisse apparaître l’implication personnelle du consul dans son organisation rigoureuse.

L’œuvre humaniste de Bosques immense, est cependant de courte durée puisque, dès la fin de 1941, le durcissement de l’occupation allemande ferme le château de la Reynarde, puis celui de Montgrand ; les départs de bateaux, de plus en plus difficiles, cesseront à la fin de 1942. Huit mille réfugiés espagnols environ auront pu émigrer entre 1940 et 1942 grâce à Gilberto Bosques, parmi lesquels Max Aub, Victor Serge, Anna Seghers, et les nombreux « niños de Morelia » dont beaucoup deviendront Mexicains.
Référence électronique
Jacqueline Covo-Maurice, « Gérard Malgat, Gilberto Bosques la diplomatie au service de la liberté. Paris, Marseille (1939-1942) », Cahiers de civilisation espagnole contemporaine [En ligne], 12 | 2014, mis en ligne le 26 mars 2014, consulté le 16 septembre 2014. URL : http://ccec.revues.org/5109





Gilberto Bosques, la diplomacia al servicio de la libertad. París-Marsella (1939-1942)


El profesor poblano, periodista y diplomático, convertido en 1939 cónsul de Francia por órdenes del entonces presidente Lázaro Cárdenas, jugó un papel trascendental en el salvamento de miles de refugiados políticos españoles, y aunque en menor medida, también de otras nacionalidades...



Un articulo a leer en El Universal
por Diana Mandiá


La traduction du livre en espagnol vient d'être publiée :
Gilberto Bosques, la diplomacia al servicio de la libertad. París-Marsella (1939-1942),
Mexico, Conaculta, Vanilla Planifolia, Casa Refugio Citlaltépetl, 2013, 378 p.



Une projection du documentaire de Lilian Liberman aura lieu à Montpellier, le 2 octobre à 20:00 au cinéma UTOPIA, suivie d'un débat animé par des membres de l'association franco-mexicaine Uniframex. Voir sur le blog d'Uniframex.






9 septembre 2014

Triple crossing

Sebastian Rotella
traduit de l'anglais par Anne Guitton
éditions Liana levi, 2012

Résumé de l'éditeur :
Chaque nuit, sur la Ligne entre le Mexique et les États-Unis, une foule de migrants tentent leur chance. Et chaque nuit, les agents de la patrouille frontalière américaine sont là pour les refouler. Certains, sans scrupule, profitent de la faiblesse des clandestins et donnent libre cours à leurs penchants sadiques. D'autres, comme Valentin Pescatore, essaient de s'en tenir aux règles. Cela ne l'empêche pas de commettre une entorse qui pourrait lui valoir une sanction sévère, à moins de collaborer... Mais avec qui, au juste ? C'est bien les Américains qui lui demandent d'infiltrer une famille de narcos de Tijuana, mais qui peut garantir que son inexpérience ne va pas l'entraîner du côté de la corruption, de la drogue et de l'argent facile ? En tout cas, c'est ce que redoute Leo Méndez, flic mexicain aux allures de justicier... Sebastian Rotella nous conduit vers de troubles frontières dans un thriller saisissant sur la mondialisation du crime.
L'avis de Julien Bisson, de l'Express :
Dès le préambule de Triple Crossing, Sebastian Rotella l'affirme sans ambages : si son premier roman est une fiction, tout ce qu'il y raconte est vrai, nourri par des années de reportages acclamés pour le Los Angeles Times. Des trafics en tous genres aux méthodes troubles de la police, en passant par la folle prison de Tijuana, ce cousin de Don Winslow donne ainsi à voir la réalité d'une Amérique latine à la dérive, minée par les cartels, la violence et la corruption. Un cocktail délétère qui culmine dans la Triple Frontière éponyme, aux confins du Brésil, de l'Argentine et du Paraguay. Une jungle sans loi livrée aux pègres du monde entier, devenue plaque tournante de ce que la globalisation a de pire à offrir... Passionné et passionnant, Sebastian Rotella nous gratifie, lui, d'un prodigieux thriller, comme un hommage à la lutte inégale d'une poignée d'honnêtes hommes face au chaos de notre époque. Lire l'intégralité sur le site de L'Express.
Le livre est disponible au format poche aux éditions 10-18 depuis 2013. On  notera au passage le changement d'image de couverture, le cactus sur fond nocturne étant remplacé par une photo de la frontière dans les environs de Tijuana.

 

8 septembre 2014

Tu marcheras avec le soleil


Alfonso Mateo-Sagasta
Traduit de l’espagnol (Espagne) par Philippe Rabaté
Payot – Rivages, 2014

Résumé de l'éditeur :
Gonzalo Guerrero est un conquistador ambitieux, qui part à la découverte du Nouveau Monde. Vers 1511, le naufrage de son navire le conduit près de la Jamaïque. Une partie de l'équipage trouve la mort ; les autres, dont Guerrero, s'adonnent au cannibalisme pour survivre, puis sont réduits en esclavage par une tribu maya. Lorsqu'il découvre cette culture fascinante, il s'imprègne de ses rituels au point de devenir l'un des leurs.
Récit d'aventures au rythme haletant, Tu marcheras avec le soleil s'inspire de faits réels. Traître ou héros, Gonzalo Guerrero est le personnage romanesque par excellence, symbole des ambiguïtés et des controverses de l'Histoire

Pour ce livre, l’auteur a reçu le prix CajaGranada de la nouvelle historique en 2011.


Caminarás con el sol
De bolsillo 2012

Reseña del editorial :
En noviembre de 1536, el gobernador de Guatemala informó, aliviado, de la muerte de Gonzalo Guerrero, el español que llevaba veinte años creando problemas a los conquistadores en las selvas del Yucatán.Todo empezó cuando una carabela naufragó al sur de Jamaica y el mar empujó a los supervivientes hacia la costa de una tierr a desconocida. Nada más llegar, los náufragos fueron capturados por una partida de guerreros que sacrificó a los más fuertes en el altar de sus feroces dioses y esclavizó al resto. Ocho años más tarde, sólo dos de aquellos hombres seguían con vida: Jerónimo de Aguilar que, llegado el momento, no dudó en incorporarse al ejército de Hernán Cortés; y Gonzalo Guerrero, quien, pese a intuir su destino, decidió permanecer hasta el final al lado de aquellos que lo habían esclavizado.Desde entonces, a uno y otro lado del mar se repite la pregunta de si Gonzalo Guerrero fue un héroe o un traidor. Tal vez fuera ambas cosas, o quizás sólo un hombre capaz de mirar con otros ojos el convulso mundo que le rodeaba.«Intensa, reveladora, cinematográfica son algunos de los calificativos que merece esta novela. Gonzalo Guerrero, un personaje con tantos registros y matices, necesitaba encontrarse con un autor como Mateo- Sagasta, maestro en el género.

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5 septembre 2014

Fête de l'Indépendance 2014

La Fête mexicaine de l'Indépendance ("El grito" 2014) est célébrée à Montpellier par la communauté franco-mexicaine. L'association franco-mexicaine UNIFRAMEX organise cet évènement , le 13 septembre de 18:00 à 23:30.

Contexte historique
Au Mexique, la célébration de cette fête nationale a lieu dans la soirée du 15 au 16 septembre. Elle honore les héros qui luttèrent pour gagner l'indépendance du Mexique face à la couronne d'Espagne en 1810. Ceci a été que le début d’une longue lutte qui s’acheva le 27 septembre 1821 quand Vicente Guerrerro, chef de l’armée des Trois Garanties (Religion, Union et Indépendance), entra triomphalement dans la ville de Mexico avec Agustín Iturbíde, et immédiatement se forma le premier gouvernement indépendant.

" El Grito " (le cri de l'indépendance) rappelle la liste des héros et leurs actions. Il est prononcé chaque 15 septembre à 23:00 par le Président du Mexique :
« Mexicanos: ¡Viva nuestra independencia ! ( et le peuple répond) ¡ VIVA !
¡Viva Hidalgo! ¡VIVA !
¡Viva Morelos! ¡VIVA!
¡Vivan los héroes que nos dieron patria! ¡VIVA!
¡Viva nuestra libertad! ¡VIVA!
¡VIVA MEXICO! ¡VIVA !
¡VIVA MEXICO! ¡VIVA !
¡VIVA MEXICO! ¡VIVA ! »


Cette fête rassemble traditionnellement tous les mexicains, et ceux vivants à l'étranger en ont fait une date incontournable pour se retrouver en famille, entre amis, dans une ambiance chaleureuse et typique.

A Montpellier, c'est la 3e fois qu'Uniframex organise cet évènement. Cette année, la fête se déroulera à la salle Voltaire (Maison Pour Tous Voltaire, square Jean Monnet - Tram ligne 3 arrêt Voltaire) de 18:00 à 23:30. Plusieurs animations sont proposées, piñata, tombola, danse et concours de costumes traditionnels (adultes et enfants). La soirée sera animée par les mariachis CoraSon de Mexico, d'Alejandro Pinto.

El Grito sera donné aux alentours de 22:00.

Une restauration mexicaine est proposée, avec notamment des variétés de tacos, quesadillas et des bières mexicaines.



1 septembre 2014

Viva

Patrick Deville
éditions du Seuil - 08/2014

Présentation de l'éditeur :
En brefs chapitres qui fourmillent d’anecdotes, de faits historiques et de rencontres ou de coïncidences, Patrick Deville peint la fresque de l’extraordinaire bouillonnement révolutionnaire dont le Mexique et quelques-unes de ses villes (la capitale, mais aussi Tampico ou Cuernavaca) seront le chaudron dans les années 1930. Les deux figures majeures du roman sont Trotsky, qui poursuit là-bas sa longue fuite et y organise la riposte aux procès de Moscou tout en fondant la IVe Internationale, et Malcolm Lowry, qui ébranle l’univers littéraire avec son vertigineux Au-dessous du volcan. Le second admire le premier : une révolution politique et mondiale, ça impressionne. Mais Trotsky est lui aussi un grand écrivain, qui aurait pu transformer le monde des lettres si une mission plus vaste ne l’avait pas requis.

On croise Frida Kahlo, Diego Rivera, Tina Modotti, l’énigmatique B. Traven aux innombrables identités, ou encore André Breton et Antonin Artaud en quête des Tarahumaras. Une sorte de formidable danse macabre où le génie conduit chacun à son tombeau. C’est tellement mieux que de renoncer à ses rêves.

Cela fait dix ans que conter ces deux histoires trottait dans la tête de l’auteur. Dix ans qu’il séjourne au Mexique une à deux fois par an, sur les traces de ses héros afin de réaliser ce qu’il décrit comme «un roman d’aventure sans fiction».

Un bon livre pour les amoureux d’histoire, de littérature et du Mexique.