20 mars 2014

Signes qui précéderont la fin du monde

Yuri Herrera
Señales que precederán al fin del mundo
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Laura Alcoba
Editions Gallimard – janvier 2014

Présentation de l’éditeur :
Au commencement, une simple requête maternelle. Celle que Cora fait à sa fille, Makina : elle doit partir à la recherche de son frère, de l'autre côté de la frontière, afin de lui transmettre un message. Voilà une mission que la jeune femme est la seule à pouvoir assumer. Mais pourquoi ? La réponse est au bout du voyage, un périple qui s'effectuera en neuf étapes aussi actuelles qu'immémoriales. Franchir un fleuve avec un pneu pour radeau, transporter des paquets sans chercher à savoir ce qu'ils contiennent, vaincre la montagne d'obsidienne : telles sont quelques-unes des épreuves qui feront de Makina quelqu'un d'autre. À moins qu'elles ne lui permettent, au bout du compte, de devenir un peu plus elle-même. Quelque part, là-bas. Ou, définitivement, de l'autre côté.
« Comme dans son premier roman, Les Travaux du Royaume, Yuri Herrera n'écrit pas seulement sur le Mexique, sur la frontière et ses blessures. Ses personnages évoluent dans un univers qui lui est propre, entre fable, roman et poésie, là où s'entremêlent les mythes du passé et les déchirures de l'actualité la plus brûlante ».
Laura Alcoba


Señales que precederán al fin del mundo
Editorial Periférica

Reseña de la editorial :
Señales que precederán al fin del mundo, es, sin duda, una de las novelas más singulares de entre todas las que se han escrito en español en este cambio de siglo. Y también una de las más bellas y precisas. Como ya sucedía en su anterior novela: Trabajos del reino, Yuri Herrera no escribe «simplemente» sobre México y la frontera, sino que crea su México a través de historias y leyendas del pasado y del presente. Y traza con exactitud el mapa de un territorio que es aún más gigantesco, hecho tanto de lo que está sobre la tierra y en lo real como de lo que está bajo ella y pertenece a lo mitológico, a las culturas precolombinas. Quien recorre ese territorio a través de las nueve etapas de los mitos, es Makina, un personaje sin parangón en la literatura actual de tan real como parece, a pesar de vivir en un mundo que es quizá el inframundo. Basta leer dos páginas, una, de este libro, y no hará falta más: ya no podrá escapar ningún lector de esta historia fabulosa que narra mucho más que el viaje de Marina en busca de su hermano. Una misión : encontrar en territorio extranjero al hermano que emigró y darle un recado. La elegida, una mujer joven, de carácter firme que no se dejará intimidar. Un territorio : México. Por delante nueve jornadas míticas y el encuentro con una serie de personajes y vicisitudes que no la dejarán indiferente ni a ella ni a nosotros que la acompañaremos a lo largo de ellas. Un descubrimiento. Eso será para los lectores Señales que precederán al fin del mundo, la segunda novela que publica el mexicano Yuri Herrera (México, 1970) en Editorial Periférica (2009), un acierto que la coloca como ya es habitual en la órbita de las editoriales que están apostando por literatura de calidad a ambos lados del charco. Y confirma el buen hacer de este escritor preciso y dueño de una muy particular manera de contar.
« Con una temprana sabiduría que sólo se adquiere con el dolor, Yuri Herrera expone las falacias humanas, el mundo de los arrabales, las cantinas, los prostíbulos y sus lacras, la droga, las armas, la muerte... ».
Elena Poniatowska, La Jornada

18 mars 2014

La malédiction de Rascar Capac (tome 1)

Philippe Goddin
éditions Casterman - mars 2014

La chronique de Ph. H

Les éditions Casterman publient un ouvrage sur le premier volume du double épisode des aventures de Tintin, Les sept boules de cristal, qui dans la série des albums est suivi par Le temple du soleil. Pour les tintinophiles, les aventures de Tintin au Pérou, autour de la disparition des bijoux de la momie de Rascar Capac, prêtre inca, figurent parmi les albums préférés, aux côtés de L'affaire Tournesol ou Le secret de la Licorne. C'est aussi peut-être l'épisode le plus exotique, qui amène Tintin en Amérique latine, ou il rencontre une ancienne et brillante civilisation. Après L'oreille cassée, c'est le deuxième voyage de Tintin sur ce continent. Contrairement à la première fois ou Tintin évoluait dans des pays imaginaires, San Theodoros et Nuevo Rico, cette fois, avec son compagnon Haddock, les policiers Dupond et Dupont, à la recherche de Tryphon Tournesol, les héros sont dans un pays clairement identifié, le Pérou, débarquant d'abord au port de Callao avant de rejoindre les somment andins de Cuzco en prenant la ligne de train la plus élevée du monde qui mène a Machu Picchu. Dans ce premier opus qui détaille Les 7 boules de cristal, Tintin et Haddock croisent la route de scientifiques et archéologues rentrant d'une mission en terre inca. Ils sont tour à tour frappé d'un mal inconnu, comme ceux qui avaient ouvert le tombeau de Toutankhamon. Les seuls indices sont de petits éclats de verre retrouvés à proximité des victimes. L'aventure prend un tour plus dramatique après la disparition du professeur Tournesol. Dans cet épisode, Tintin retrouve le général Alcazar, chassé de sa capitale Las Dopicos par un énième coup d'état de son rival, le général Tapioca. Il apparait dans un spectacle de music-hall comme Ramon Zárate, lanceur de couteaux, dans un costume digne d'un charro mexicain.

© Hergé - éditions Casterman

L'ouvrage détaille "l'histoire de l'histoire". Présentation de l'éditeur :

Épisode mythique des Aventures de Tintin, Les 7 Boules de cristal fut publié dans Le Soir entre décembre 1943 et août 1944 — soit au total 150 strips que les lecteurs du quotidien belge eurent le plaisir de découvrir en primeur. C’est cette version intégrale et inédite, qui est ici reconstituée pour la première fois en grand format pour le plus grand plaisir des amoureux de Tintin.

Pas à pas, l’hergéologue Philippe Goddin retrace la genèse du récit et en restitue le contexte en s’appuyant sur les sources iconographiques et documentaires personnelles collationnées par Hergé tout au long de son travail. Des recherches préliminaires à l’élaboration du scénario, des croquis aux dessins, on découvre ainsi le cheminement d’un auteur toujours en quête de la rigueur et de l’authenticité.
En observateur critique des réalités quotidiennes, Hergé croque ici, une attitude éphémère et là un détail des coulisses du Théâtre des Galeries à Bruxelles. Rien n’échappe à sa sagacité?: ni les chapeaux à la mode dans les années 40 ni la finesse des parures incas. Son œuvre regorge de détails identifiables et de références à des décors bien réels. Au travers des lectures retrouvées dans ses archives, par exemple les ouvrages de Gaston Leroux ou de Charles Wiener, on découvre la fascination du créateur de Tintin pour les civilisations anciennes et l’ethnographie. On verra aussi comment il est influencé par les événements de son époque et le cinéma. Plus que jamais, l’imaginaire hergéen s’enracine dans la réalité.
Page à page, le lecteur comprendra ce qui amuse Hergé, le surprend, le fascine ou l’interpelle et pourra participer, comme par-dessus l’épaule de l’artiste, à l’élaboration de son récit.
Enfin, images à l’appui, on verra comment Hergé a secrètement terminé l’épisode, interrompu dans Le Soir à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et on comprendra comment il en a préparé et différé la suite – Le Temple du Soleil – pour se consacrer à la création du journal Tintin.
Le mystère des Boules de Cristal inaugure une nouvelle série d’ouvrages visant à parcourir la genèse de certains albums des aventures de Tintin. Mine d’or d’informations, cette belle édition regroupe en quelque sorte deux livres en un.
Les pages de droite présentent l’intégralité de l’histoire des 7 Boules de Cristal telle que publiée dans le journal belge Le Soir avant sa première parution en album ; l’occasion pour les amoureux de Tintin mais aussi le grand public de découvrir cette version très différente de celle parue jusqu’ici sous format album. Les pages de gauche offrent de nombreux croquis et de précieux documents de l’époque rendant compte des innombrables recherches de Hergé et de l’implication d’Edgard Jacobs dans la création de cette grande aventure.
Extrait : « Lorsque, dans quelques mois, Hergé et son ami Jacobs remanieront l’épisode, préparant l’album que Casterman pense pouvoir faire paraître dès la fin de l’année 1945 - ce qui ne sera pas le cas -, certains passages feront naturellement l’objet d’ajustements ou de modifications. Parmi les plus visibles, il y aura ces grandes cases, occupant jusqu’à une demi-page, et destinées à rendre les choses plus claires ou à varier le rythme de la narration. Des cases à grand spectacle, soigneusement sélectionnées. Ainsi, l’entrée en scène du capitaine, affublé de la tête de vache et de divers accessoires accrochés à ses cornes, au beau milieu du numéro de Bruno l’illusionniste, se devra d’être magnifiée. L’image publiée dans Le Soir sera complètement refaite, l’angle de vue s’élargissant à l’ensemble de la salle. Grâce à Hergé, friand de telles Privates jokes, l’on identifiera même parmi les spectateurs un certain nombre de ses amis ou connaissances, dont Edgard Jacobs, reconnaissable à son noeud papillon, dans la loge de gauche. C’est lui qui se chargera de fignoler le décor.»
 L'ouvrage est présenté en format 298 x 215 à l’italienne, avec 136 pages.

Pour ceux qui ne connaissent pas Tintin et Rascar Capac, il est utile de rappeler l'influence qu'a eu ce personnage sur de nombreux lecteurs enfants ou adolescents :


Simon Giraudot dans le Geektionnerd

Il faut avouer qu'il a l'air assez menaçant :

© Hergé - éditions Casterman

Sur Rascar Capac :
L'Inca Rascar Capac est inspiré des noms des Incas qui ont régné au Pérou comme " Manco-Capac ", " Mayta-Capac " ou " Huascar ". Il apparaît dans l'album Les 7 Boules de cristal. L'Inca Rascar Capac n'a jamais existé et a été imaginé par Hergé. La momie a été découverte par l'expédition Sanders-Hardmuth dont il est fait mention au tout début de l'album. La momie de l'Inca Rascar Capac est coiffée du " borla " ou diadème royal en or massif. Son nom signifie Celui-qui-déchaîne-le-feu-du-ciel. Voir une description détaillée sur Tintin.com. Hergé se serait notamment inspiré pour créer la momie de Rascar Capac de la momie péruvienne qui figure au Musée du Cinquantenaire à Bruxelles.
 © Hergé - éditions Casterman / Momie Parakas du Pérou - Collection particulière

Rascar Capac par un tagger en 2012

Rascar Capac By MathHE - © MathHE


PhH