editorial FCE De Bolsillo
primera edicion, Planeta 2006
Max Urdiales, un político gris y fanfarrón, es llamado para cumplir con una tarea que sólo él puede hacer: encontrar al anciano y temible licenciado X., quintaesencia del priismo; ha pasado por las tres etapas de todo militante del partido único: porrista, policía secreto y hombre de negocios nunca diáfanos. Max Urdiales nos narra episodios claves de la historia política de México en los setenta años de PRI. Nos dejará ver, gradualmente, su verdadero rostro y el de la política mexicana; y a la vez, hace un viaje interior hacia su propio rencor: no pertenecer a la clase política a pesar de ser leal a ella.
(Reseña FCE)
“Le llamamos grilla a la política mexicana porque es justo lo que queremos que la gente piense de ella : un ruidero incomprensible que viene de la noche”, sentencia al final del libro el Licenciado X. Ante tal realidad, la única medicina posible es el sarcasmo. Y en ese sentido El rencor se toma a gozosas cucharadas.
Bernardo Esquinca
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19 juin 2012
1 juin 2012
Tijuana Straits
éditions Sonatines, 2010
Avec Tijuana Straits, Ken Nunn a écrit un roman environnemental, social et engagé. L’histoire se passe entre Imperial Beach, une ville des Usa de la vallée de la Tijuana River, et de l’autre côté de la frontière, à Tijuana, plus grande ville l’état mexicain de Baja California. Sam Fahey est un ancien surfeur malmené par la vie. Il a de mauvaises relations avec son père, un petit truand qui ira jusqu’à assassiner des clandestins mexicains. Ce mauvais exemple, s’il ne l’empêche pas de réussir quelques sorties mémorables sur les houles prisées du pacifique, le fameux mystic peak entre les iles Coronados et l’embouchure de la Tijuana river, ne lui épargnera pas des dérapages autour de la drogue, consommation et trafic, qui le conduiront en prison pour plusieurs années. A sa sortie, il a un seul désir, se ranger dans une petite vie tranquille, sans horizon et sans exploit sportif mais sans aussi sans embêtement.
Magdalena, à Tijuana, voudrait que les choses changent pour les femmes mexicaines. Elle travaille à la Casa de las mujeres, où elle apporte une aide psychologique, matérielle et juridique aux nombreuses victimes d’un univers social et professionnel très particulier, dans lequel les conditions de travail sont basées sur le machisme, l’absence de législation, l’absence de protection, la violence et la corruption. Cette activité va valoir à Magdalena un attentat qu’elle attribue aux patrons des maquiladoras, ces petites usines qui fourmillent sur la frontière, dans lesquelles les femmes sont exploitées par des employeurs yanquis sans scrupules, avec l’accord des autorités mexicaines qui y voient un essor économique. Echappant à ses poursuivants, Magdalena va être recueillie par Sam Fahey, qui de partage entre son emploi pour la protection de des oiseaux et sa petite ferme dédiée à la vermiculture. L’engagement de Magdalena va lui redonner un peu de conscience, de solidarité, et peut être l’occasion de laver les taches laissées par son père auprès des immigrants mexicains qui croient trouver le paradis aux Usa.
Il va devoir pour cela protéger Magdalena de ces agresseurs qui ne se laissent pas décourager par la frontière, cette ligne qui a vu se développer de chaque côté des zones de non-droit très dangereuses, ou l’on croise des narcotraficantes, des clandestins, des milices, des junquies, et toute une humanité rejetée par l’ultralibéralisme, le tout dans un environnement toxique du aux rejets chimiques des usines, sous le regard complice des services environnementaux mexicains qui falsifient les résultats d’analyses, transformant en cloaque un espace autrefois peuplé de plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs. Le gouvernement gringo a même du déplacer une base des Navy Seals à cause du niveau de pollution.
La traque lancée contre Magdalena permet à Ken Nunn de dénoncer les exactions contre les hommes et contre la nature, de brosser un portrait des coupables et des victimes, et d’alerter ses lecteurs sur les conditions de vie liées à des accords économiques qui, finalement, renvoi les relations de travail et de vie à un niveau proche de celui du XIXème siècle.
Kem Nunn réussi ce portrait grâce à son style d’écriture particulièrement agréable qui le situe dans le haut du panier littéraire. Dans la lignée de La patrouille de l’aube (Don Winslow) ou La frontière (Patrick Bard), Tijuana Straits est un autre témoignage sur la frontière entre Mexique et Etats-Unis, ce territoire de violence extrême qui échappe à tout contrôle où les cadavres poussent plus vite que les cactus.
Avec Tijuana Straits, Ken Nunn a écrit un roman environnemental, social et engagé. L’histoire se passe entre Imperial Beach, une ville des Usa de la vallée de la Tijuana River, et de l’autre côté de la frontière, à Tijuana, plus grande ville l’état mexicain de Baja California. Sam Fahey est un ancien surfeur malmené par la vie. Il a de mauvaises relations avec son père, un petit truand qui ira jusqu’à assassiner des clandestins mexicains. Ce mauvais exemple, s’il ne l’empêche pas de réussir quelques sorties mémorables sur les houles prisées du pacifique, le fameux mystic peak entre les iles Coronados et l’embouchure de la Tijuana river, ne lui épargnera pas des dérapages autour de la drogue, consommation et trafic, qui le conduiront en prison pour plusieurs années. A sa sortie, il a un seul désir, se ranger dans une petite vie tranquille, sans horizon et sans exploit sportif mais sans aussi sans embêtement.
Magdalena, à Tijuana, voudrait que les choses changent pour les femmes mexicaines. Elle travaille à la Casa de las mujeres, où elle apporte une aide psychologique, matérielle et juridique aux nombreuses victimes d’un univers social et professionnel très particulier, dans lequel les conditions de travail sont basées sur le machisme, l’absence de législation, l’absence de protection, la violence et la corruption. Cette activité va valoir à Magdalena un attentat qu’elle attribue aux patrons des maquiladoras, ces petites usines qui fourmillent sur la frontière, dans lesquelles les femmes sont exploitées par des employeurs yanquis sans scrupules, avec l’accord des autorités mexicaines qui y voient un essor économique. Echappant à ses poursuivants, Magdalena va être recueillie par Sam Fahey, qui de partage entre son emploi pour la protection de des oiseaux et sa petite ferme dédiée à la vermiculture. L’engagement de Magdalena va lui redonner un peu de conscience, de solidarité, et peut être l’occasion de laver les taches laissées par son père auprès des immigrants mexicains qui croient trouver le paradis aux Usa.
Il va devoir pour cela protéger Magdalena de ces agresseurs qui ne se laissent pas décourager par la frontière, cette ligne qui a vu se développer de chaque côté des zones de non-droit très dangereuses, ou l’on croise des narcotraficantes, des clandestins, des milices, des junquies, et toute une humanité rejetée par l’ultralibéralisme, le tout dans un environnement toxique du aux rejets chimiques des usines, sous le regard complice des services environnementaux mexicains qui falsifient les résultats d’analyses, transformant en cloaque un espace autrefois peuplé de plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs. Le gouvernement gringo a même du déplacer une base des Navy Seals à cause du niveau de pollution.
La traque lancée contre Magdalena permet à Ken Nunn de dénoncer les exactions contre les hommes et contre la nature, de brosser un portrait des coupables et des victimes, et d’alerter ses lecteurs sur les conditions de vie liées à des accords économiques qui, finalement, renvoi les relations de travail et de vie à un niveau proche de celui du XIXème siècle.
Kem Nunn réussi ce portrait grâce à son style d’écriture particulièrement agréable qui le situe dans le haut du panier littéraire. Dans la lignée de La patrouille de l’aube (Don Winslow) ou La frontière (Patrick Bard), Tijuana Straits est un autre témoignage sur la frontière entre Mexique et Etats-Unis, ce territoire de violence extrême qui échappe à tout contrôle où les cadavres poussent plus vite que les cactus.
Ph.H.
Le jour des morts
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Albert Bensoussan
éditions L'Herne, 2012
Cette biographie romancée de l’artiste mexicaine Frida Kahlo prend comme fil d’Arianne un cahier de recettes culinaires que la peintre gardait toujours par devers elle et qui disparut mystérieusement à l’heure de sa mort.
Il s’agit d’une pièce imaginaire que le romancier mexicain compose, avec un plaisir évident. Chacun des 24 chapitres s’achève sur une ou plusieurs recettes. Quant à la vie de Frida, elle suit dans ses péripéties la célèbre biographie de H. Herrera, à l’origine du film Frida. Sans la fantasmagorie, et un style qui se prête volontiers aux incursions dans la pensée magique et la mythologie mexicaine, sans les multiples recettes de cuisine, ce titre pourrait être sans surprise, car nous savons déjà tout de cette vie de Frida Kahlo, et par sa belle biographie de Herrera et par le beau film qui en a été tiré ; et aussi par les nombreux articles sur l’artiste. Mais voilà, on lit ce livre avec intérêt, avec plaisir, et même jubilation. Et pour les plus mordus, on court à sa cuisine, à ses casseroles et on se lance dans la savante et savoureuse alchimie de la hierba santa et de ses sortilèges.
Francisco G. Haghenbeck est l'un des écrivains mexicains les plus intéressants du moment. Il a travaillé dans des musées et à la télévision en tant que réalisateur et producteur. O lui doit également les romans : Martini Shoot (Trago Amargo, Denoël, 2011), El código nazi, Le jour des morts (Hierba Santa) et Aliento a Muerte. Il a reçu le prix de la nouvelle de Oaxaca ; le prix La Bisagra de Puerto Vallarta ; et le Prix National du Roman au Mexique pour Trago Amargo en 2006.
éditions L'Herne, 2012
Cette biographie romancée de l’artiste mexicaine Frida Kahlo prend comme fil d’Arianne un cahier de recettes culinaires que la peintre gardait toujours par devers elle et qui disparut mystérieusement à l’heure de sa mort.
Il s’agit d’une pièce imaginaire que le romancier mexicain compose, avec un plaisir évident. Chacun des 24 chapitres s’achève sur une ou plusieurs recettes. Quant à la vie de Frida, elle suit dans ses péripéties la célèbre biographie de H. Herrera, à l’origine du film Frida. Sans la fantasmagorie, et un style qui se prête volontiers aux incursions dans la pensée magique et la mythologie mexicaine, sans les multiples recettes de cuisine, ce titre pourrait être sans surprise, car nous savons déjà tout de cette vie de Frida Kahlo, et par sa belle biographie de Herrera et par le beau film qui en a été tiré ; et aussi par les nombreux articles sur l’artiste. Mais voilà, on lit ce livre avec intérêt, avec plaisir, et même jubilation. Et pour les plus mordus, on court à sa cuisine, à ses casseroles et on se lance dans la savante et savoureuse alchimie de la hierba santa et de ses sortilèges.
Francisco G. Haghenbeck est l'un des écrivains mexicains les plus intéressants du moment. Il a travaillé dans des musées et à la télévision en tant que réalisateur et producteur. O lui doit également les romans : Martini Shoot (Trago Amargo, Denoël, 2011), El código nazi, Le jour des morts (Hierba Santa) et Aliento a Muerte. Il a reçu le prix de la nouvelle de Oaxaca ; le prix La Bisagra de Puerto Vallarta ; et le Prix National du Roman au Mexique pour Trago Amargo en 2006.
Source : site de l'éditeur