Roger Bartra Muirá
Pour situer le PRI sur l'axe droite/gauche, Roger Bartra évoque le général Lazaro Cardenas, le renoncement au nationalisme révolutionnaire, la fracture de 1994 et le soulèvement zapatiste. Plus que de droite, ou il est tout de même logique de le situer, de gauche ou du centre, pour Roger Bartra, "le PRI a toujours été pragmatique et opportuniste".
Quant à la gauche mexicaine, l'article fait remarquer que si en Europe le populisme est souvent associé à l'extrême-droite, il est en Amérique latine incarné par une gauche marquée : Hugo Chavez, Evo Morales en Bolivie, Rafael Corea en Equateur et Lazaro Cardenas puis aujourd'hui Andre Manuel Lopez Obrador au Mexique. La social-démocratie est puissante au sein de l'appareil dirigeant du PRD (Parti de la Révolution Démocratique) et a signé le pacte pour le Mexique avec le PRI et le PAN.
Pour Roger Bartra, il y a deux droites au Mexique. Le PRI qui dose populisme, nationalisme selon les fluctuations de ses intérêts et des réformes entreprises, le PAN, catholique et libéral proche des dirigeants des grandes entreprises. La gauche est de son côté éclatée entre le PRD social-démocrate qui se coupe peu à peu de sa base populaire, et la version populiste et paradoxalement conservatrice (acquis de la révolution) du PT (Parti des Travailleurs).
Il convient d'ajouter à ces éléments, qui mettent donc en évidence de notables différences avec l'Europe et la France quant au positionnement des partis politiques, que des alliances se nouent au niveau des états pour l'élection aux postes de gouverneurs. Ce qui serait inconcevable en France est monnaie courante au Mexique ou n'importe quel parti peut s'allier avec un autre ou d'autres, avec peut être une coalition inverse dans l'état voisin.
L'article présente également les perspectives politiques du Mexique, la mise en danger du Pacte pour le Mexique signé par le PRI, le PAN et le PRD, au sujet de la réforme pétrolière et l'ouverture au secteur privé de PEMEX, l'entreprise d'état. Enfin un constat est fait sur la violence qui ne diminue pas, mais dont on parle moins.
A lire sur América Latina (VO), un blog du journal Le Monde.
PhH