10 décembre 2018

Méjico

Antonio Ortuño
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Marta Martínez Valls
éditions Christian Bourgeois, 09-2018

 Résumé éditeur

À Méjico, un coup de feu était une fleur dans un jardin ou la pluie sur le visage, un phénomène qui n'intéressait personne, sauf ceux qui pouvaient en profiter.
Omar, garçon sans ambition, se laisse entraîner dans une liaison avec Catalina, sa cousine éloignée, brocanteuse de son état. Plusieurs individus menaçants vont bientôt faire exploser sa placide existence, la seule solution sera la fuite. Dans ce roman plein de sang, de violence et d'amour fou, les personnages trouvent leur dignité dans leurs liens avec un noble passé, enraciné de l'autre côté de l'océan Atlantique : les sombres heures de la Guerre Civile espagnole, où éclatent des rivalités intimes. Antonio Ortuño propose un récit truculent, brutal et subtil comme un verre de tequila.

Source: site de l'éditeur

Une citation du livre :

Sans arrogance aucune, tout humble, telle que Dieu l'avait créée, l'identité mexicaine ne s'offrait pas comme la garantie d'une civilisation - comme la culture française -, c'était à peine une marque au tison que tous les bœufs de la République devaient porter gravée sur leur dos, qu'ils le veuillent ou non. Mexicains au cri de guerre*, et si les descendants d’étrangers ne veulent pas s'exécuter, qu'ils la ferment. Après tout, un étranger n'était qu'un Mexicain qui s'ignorait. 

* Mexicano al grito de guerra, paroles du refrain de l'hymne national

 




L’histoire et la petite histoire se mêlent dans ce nouveau roman du Mexicain Antonio Ortuño, dont La file indienne avait attiré notre attention en 2016. Le Mexique de la fin du XXe siècle jusqu’à l’époque contemporaine, puis vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Espagne des années 1920, au moment de la dictature de Primo de Rivera ou de la guerre civile constituent le fond de ce récit multiple.
Éternelle question : de qui descendent les Mexicains ? À qui doivent-ils leur identité ? Cette identité revendiquée existe-t-elle ? Désir et aversion ne s’ajoutent pas l’un à l’autre, ils se confondent. Méjico, qui se lit comme un bon roman noir, prouve qu’action et réflexion profonde ne sont pas ennemies, bien au contraire.
L'article de Christian Roinat, à lire sur Nouveaux Espaces Latinos.

17 novembre 2018

Au-dessous du volcan

Malcolm Lowry
Maurice Nadeau (Préfacier, etc.)
Max-Pol Fouchet (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
Clarisse Francillon (Traducteur)
Stephen Spriel (Traducteur)
éditions Folio, 1973 (1ère éd. Gallimard)

 

Résumé éditeur

Aussi quand tu partis, Yvonne, j'allai à Oaxaca. Pas de plus triste mot. Te dirai-je, Yvonne, le terrible voyage à travers le désert, dans le chemin de fer à voie étroite, sur le chevalet de torture d'une banquette de troisième classe, l'enfant dont nous avons sauvé la vie, sa mère et moi, en lui frottant le ventre de la tequila de ma bouteille, ou comment, m'en allant dans ma chambre en l'hôtel où nous fûmes heureux, le bruit d'égorgement en bas dans la cuisine me chassa dans l'éblouissement de la rue, et plus tard, cette nuit-là, le vautour accroupi dans la cuvette du lavabo ? Horreur à la mesure de nerfs de géant !

Présentation Wikipédia

Le roman se situe dans la ville mexicaine de Cuernavaca, rebaptisée Quauhnahuac. Il tire son titre des deux volcans qui dominent la ville, le Popocatepetl et l'Ixtaccihuatl. L'œuvre raconte l'histoire de Geoffrey Firmin, consul britannique à Quauhnahuac, alcoolique, le Jour des Morts, le 2 novembre 1938, et sa fin tragique. Geoffrey Firmin est un homme rongé par le remords d’un événement tragique : durant la première guerre mondiale, à bord d’un cargo britannique dont il était le commandant, il a laissé enfourner des prisonniers allemands dans la chaudière du navire. Il a été acquitté par la justice de son pays, mais sa conscience refuse d'oublier.

Le livre se compose de douze chapitres, dont le premier se passe un an après les événements du 2 novembre 1938. Les onze chapitres suivants racontent chronologiquement la journée du consul ce 2 novembre 1938, et se déroule en douze heures. Geoffrey Firmin rencontre son épouse Yvonne Firmin, au bar de l'hôtel Bella Vista. Elle l'a quitté depuis des mois, mais veut sauver leur mariage. Le rendez-vous a lieu à sept heures du matin et l'ex-consul montre déjà des symptômes d'ivresse. De là, ils décident d'aller chez Geoffrey. Au cours de leur conversation, il lui reproche de façon voilée ses infidélités, dont une avec le demi-frère de l'ex-consul, Hugh. À l’atmosphère mexicaine se superpose un climat moral dans lequel évoluent Geoffrey, Yvonne, Laruelle (un ancien amant d’Yvonne), Hugh (le frère du consul), et un médecin, le docteur Vigil. Mais cette atmosphère est également marquée par de nombreuses symboliques et des détails obsédants, dont les collines en forme de « miches de pain », les volcans redoutables et familiers, les cantinas où l’on boit du mescal, et un ravin, le ravin aux détritus, « ce sacré abîme que tout homme s’offre à l’heure actuelle… ». 

Au-dessous du volcan (Under the Volcano) est un roman est paru en 1947. Le roman a également été traduit en français sous le titre Sous le volcan. Il figure à la 11e place dans la liste des cent meilleurs romans de langue anglaise du XXe siècle établie par la Modern Library en 1998.

« Au-dessous du volcan » de Malcolm Lowry – roman ivre d’une descente aux enfers
Au-dessous du volcan appartient à la famille des grands romans du XXe siècle. Il a l’échelle de l’Ulysse de Joyce, il se situe dans la veine des romans de Conrad, il porte le souvenir de Moby Dick, il partage le goût d’un exotisme crypté avec Paradiso de Lezama Lima et rejoint par de nombreux aspects la Recherche de Proust… C’est l’œuvre d’un auteur anglais à la vie romanesque, tendue entre l’alcool, la littérature, l’amour et les voyages – une vie qui devient matière vive du roman, composé pendant des années, entre 26 ans et la fin de la trentaine, commencé en 1936 et publié en 1947. La somme finalement conçue ne compte que 12 chapitres, comme les douze heures de l’unique journée qu’elle déploie, ou les douze étapes d’un chemin de croix brutalement interrompu. Dans cette œuvre cryptée, dans laquelle chaque détail, chargé d’une valeur symbolique patiemment tissée de chapitre en chapitre, rejaillit sur l’ensemble, Lowry livre le roman ivre d’un Consul du fin fond du Mexique qui perd pied, de ses impossibles retrouvailles avec sa femme, et de son enfoncement progressif jusqu’au cœur du volcan qui le hante. Lire la suite de la chronique de F. sur le site La Parafe.

« Au-dessous du volcan », de Malcolm Lowry : on ne peut pas vivre sans aimer.
C’est le propre des chefs-d’œuvre littéraires que de rester non pas inconnus mais souvent hors de portée, de heurter la logique et les habitudes. Ce livre ne fut reconnu largement qu’après la mort de son auteur. Cet article est paru dans « Le Monde » du 12 janvier 1961. Lire l'article de Maurice Chavardés publié le 12 janvier 1961, mis à jour le 21 juin 2019sur le site du Monde.

Au dessous du volcan, de Malcolm Lowry
Malcolm Lowry est britannique (le livre fut écrit en anglais) mais a bourlingué toute sa vie, et Au-dessous du volcan, largement autobiographique, fut conçu au Mexique. L'histoire du manuscrit fut aussi chaotique que celle de son auteur : c'est bien au Mexique, en 1936. La seconde version fut perdue, la troisième incendiée. Au-dessous du volcan raconte 24 heures de la vie engluée de Geoffrey Firmin, alcoolique mélancolique, qui entraîne la femme qu'il aime dans sa chute. Le tout sous le regard du Popocateptl. Il est classé parmi les 5 livres à lire avant de partir au Mexiquepar le site Voyageurs du monde.



24 octobre 2018

Les spectres de la terre brisée

S. Craig Zahler
Traduit de l'anglais (USA) par Janique Jouin-de Laurens
éditions Gallmeister - 08/2018



  • Résumé de l'éditeur
Mexique, été 1902. Deux sœurs kidnappées aux États-Unis sont contraintes à la prostitution dans un bordel caché dans un ancien temple aztèque au cœur des montagnes. Leur père, John Lawrence Plugford, ancien chef de gang, entame une expédition punitive pour tenter de les sauver, accompagné de ses deux fils et de trois anciens acolytes : un esclave affranchi, un Indien as du tir à l’arc, et le spectral Long Clay, incomparable pro de la gâchette. Le gang s’adjoint également les services d’un jeune dandy ambitieux et désargenté, attiré par la promesse d’une rétribution alléchante. Peu d’entre eux survivront à la sanglante confrontation dans les badlands de Catacumbas.
Un western impitoyable qui balaie tout sur son passage, comme un film de Tarantino au volume poussé à fond.

  • L'auteur
Né en Floride, S. Craig Zahler est désormais New-Yorkais et a travaillé de nombreuses années en tant que directeur de la photo et traiteur, tout en jouant dans un groupe de heavy métal et en créant des pièces de théâtre bizarres. Son premier roman, un western intitulé A Congregation of Jackals, a été nominé pour les prix Peacemaker et Spur

Tout savoir sur le livre, son auteur et lire un extrait sur le site des éditions Gallmeister.

  • La chronique de Franck Tilliez dans Le Monde
Catacumbas est tenu par un borgne capable de déguster des crevettes charnues tout en contraignant les traîtres à avaler des scorpions vivants. ­Forcément, ça pique, comme le casting goûteux des sept cavaliers – le père et ses deux fils à l’esprit vengeur, l’esclave noir affranchi, l’Indien à l’œil infaillible, le Gringo dandy ruiné et le flingueur psychopathe, celui dont même le Diable a peur, aux faux airs de Javier Bardem dans le film des frères Coen, No Country for Old Men (2007).
Cette chevauchée nous fraye un chemin à travers l’enfer. Son auteur, l’Américain S. Craig Zahler, également réalisateur de films, batteur et parolier dans un groupe de heavy metal, attaque Les Spectres de la terre brisée avec l’âpreté d’un riff sursaturé. A la beauté des paysages et des vives couleurs du ciel se heurte la froideur des ténèbres présentes en chacun de nous...
Lire la chronique sur le site du Monde

10 octobre 2018

Quelque chose du Mexique

Morgane Desbrosses
Illustrations de Lison Cuart
éditions Nanika - 09/2018

Résumé de l'éditeur :

Quelles sont les différences entre les Aztèques et les Toltèques ? Les Mexicaines portent-elles toujours des huilpils ? C’est vrai que ce sont les Mayas qui ont inventé le chocolat ? Comment manger des tacos comme un vrai Mexicain ? Qu’est-ce que la Catrina ?
Le Mexique mystifie autant qu’il attire. Pour passer au-delà des clichés, il faut prendre le temps de le connaître, de creuser un peu sous la surface, de chercher les racines profondes sur lesquelles il repose. Parce que oui, les plages mexicaines sont magnifiques, les soirées endiablées et les cartels très dangereux mais le Mexique c’est bien plus que cela. C’est une histoire millénaire, une cuisine reconnue à travers le monde, une diversité incroyable de la biosphère et surtout des traditions ancestrales qui donnent l’impression que derrière chaque geste, chaque mot, chaque chose se cache une signification nouvelle, un morceau de culture. Dès mes premiers jours au Mexique, j’ai été totalement séduite par la joie de vivre ambiante, les couleurs, la musique mais aussi par les petits moments du quotidien, toutes ces simples habitudes que les touristes considèrent comme anodines mais qui ont en fait une signification symbolique extrêmement profonde pour les Mexicains.

Sur l'auteur :

Son histoire d’amour avec le Mexique démarre en fait à La Havane, Cuba, à l’été 2015 où elle rencontre celui qui deviendra l’un de ses amis les plus chers, Miguel. Mexicain d’origine et grand féru d’histoire, celui-ci va lui transmettre sa passion pour la culture mexicaine. Bien décidée à découvrir par elle-même ce pays à la culture si riche et ancrée dans l’histoire, Morgane s’envole pour la première fois pour le Mexique, direction la petite île d’Holbox en mars 2016. Arrivée à Cancun de nuit et sous une pluie battante, elle va vite faire face à la différence de culture, de langage et de mode de vie, pour le meilleur et parfois pour le pire ! Il ne lui faudra que trois semaines pour tomber amoureuse du pays et décider d’en voir le plus possible.

Ces informations sont issues du site des éditions Nanika, sur lequel vous trouverez tous les détails, le sommaire et quelques illustrations.

27 septembre 2018

El Nakom - 2

Dessin : Jeronaton
Scénario : Jeronaton
Éditions du Long-Bec, 09/2018


Fiche de l'éditeur

Gonzalo Guerrero, naufragé castillan devenu chef de guerre maya, doit faire face aux dangers d'une invasion espagnole. Entre ceux qui sont devenus son peuple et ceux qui étaient les siens, il doit faire un choix. Un album en couleurs directes pour une réflexion sans concession sur le colonialisme et la cupidité humaine
L'arrivée de troupes espagnoles aux abords du village maya qui l'a recueilli met Gonzalo Guerrero face à un dilemme. Le naufragé castillan devenu chef de guerre doit choisir entre ses compatriotes espagnols et les autochtones auprès desquels il a refait sa vie. Gonzalo sait de quoi ses anciens concitoyens sont capables et décide de penser à l’avenir de sa famille maya. Il n’a donc d’autre choix que de devenir un renégat...

Source : éditions du Long Bec
L'article sur le tome 1
Le blog de Jeronaton

5 septembre 2018

Charlotte impératrice

La princesse et l'archiduc (tome 1)
Dessinateur : Matthieu Bonhomme, scénariste : Fabien Nury
éditions Dargaud, 09/2018


Élevée par son père Léopold 1erer, Charlotte de Belgique est destinée à faire un glorieux mariage. Pour la jeune femme, le choix s'arrête sur l'archiduc Maximilien d'Autriche, frère cadet de l'empereur François Joseph. Un mariage somptueux vient sceller leur union, qui, disons-le tout de suite, ne sera pas heureuse. Le jeune couple est dépassé par les rivalités dont ils sont le jeu, entre les terribles Habsbourg et le calculateur empereur Napoléon III. Et Maximilien se révèle un homme décevant, à tous points de vue. C'est en faisant face à l'adversité que Charlotte aura finalement l'occasion de quitter les voies d'un chemin tout tracé...


Voir la fiche de l'éditeur

L'Empire (tome 2)
Dessinateur : Matthieu Bonhomme, scénariste : Fabien Nury
éditions Dargaud, 06/2020

Depuis son mariage avec Maximilien d'Autriche, Charlotte va de désenchantements en désillusions. Sa vie conjugale réduite à néant, elle mise son va-tout sur la couronne du Mexique. À leur arrivée à Veracruz, le couple impérial découvre un pays exsangue, bien loin d'être pacifié par les troupes françaises. Ils doivent faire face à la défiance des élites locales bien décidées à tirer parti de la faiblesse de caractère de Maximilien pour préserver leurs intérêts.



Née en 1840, Charlotte de Belgique est la fille de Léopold 1er. Mariée en 1857 à l’archiduc Maximilien d’Autriche qui devient en 1863 empereur du Mexique, nommé par Napoléon III. Maximiliano sera plus tard abandonné face à Benito Juarez, président de la jeune république mexicaine. Il sera finalement fusillé à Querétaro, au cerro de la campanas en 1867. Charlotte reviendra en Belgique et perdra la raison.

PhH

25 avril 2018

Ni de jour ni de nuit

Perra brava
Orfa Alarcón
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Mélanie Fusaro
éditions Asphalte - 03/2018



Présentation de l'éditeur
Monterrey, au nord du Mexique. Fernanda, vingt ans, rencontre Julio. Une passion dévastatrice les lie immédiatement. Mais la jeune femme prend rapidement conscience qu’elle ne sait pas grand-chose de son petit ami, qui est en permanence escorté par des hommes de main.
Isolée dans une luxueuse villa, Fernanda se coupe bientôt de sa famille, de ses amis, de ses études – d’une existence normale, en somme – et découvre un nouveau quotidien fait d’argent facile, de fêtes bling-bling, d’épouses potiches, de passe-droits et de violence. Certes, tant qu’elle sera avec Julio et lui restera soumise, rien ne pourra lui arriver. Mais viendra le jour où Fernanda perdra ses illusions et découvrira qui elle est vraiment.
Ni de jour ni de nuit est un roman sauvage, énergique, porté par sa jeune et bouillonnante narratrice.


Source : éditions Asphalte


L'avis de Christian Roinat sur Nouveaux Espaces Latinos


Extraits
Monterrey compte aujourd’hui plus d’un million d’habitants ; il y a quelques dizaines d’années à peine, c’était une ville provinciale, tranquille, presque endormie. Mais tout a changé : des cartels de la drogue s’y sont installés, ainsi que dans la région, et la violence a fait son apparition. Règlements de comptes entre bandes rivales, enlèvements contre rançon… sont devenus des phénomènes courants. C’est dans cette ville et dans cette atmosphère que nous entraîne Orfa Alarcón dont Ni de jour ni de nuit est le premier roman.

Fernanda est une jeune femme objet, elle l’assume, le revendique. Comment a-t-elle connu son Julio, elle ne le sait plus trop, ou ne veut pas le raconter, peu importe, elle est à lui et elle aime ça ! Quand ils sortent dans une boîte chic et branchée, elle doit d’abord passer par le salon de beauté, et c’est lui qui choisit sa courte jupe moulante, mais à peine arrivés, il l’oublie dans un coin pour passer des heures avec un groupe de machos, probablement pour parler « affaires ». Lui, il a peut-être un léger défaut : rien ne semble compter à part lui-même, et il n’est pas question de poser la moindre question ou de dire le moindre mot sur ses activités. Son attitude à elle peut se résumer en une simple phrase d’elle : « Depuis le début j’avais offert mon cou à ses dents. » Ah, l’amour !

Dans toute situation, il y a le pour et le contre ; Fernanda en est consciente. Pour elle, le contre, c’est cette atmosphère de violence très marquée (des corps décapités tout de même) qui l’environne ; le pour, c’est la sensation de puissance que lui confère la protection dont elle bénéficie, Julio n’ayant rien ni personne au-dessus de lui, elle se sent au sommet, elle qui poursuit des études de Lettres à la fac locale, pas toujours très assidûment.

Les chapitres, très courts, donnent un rythme trépidant au récit, la narratrice, qui vit parallèlement entre deux univers, la fac et la pègre (une pègre haut de gamme), est perpétuellement pressée d’aller plus loin ; un plus loin qui semble vide et dérisoire, en dehors de cette curieuse soif d’apprendre, de savoir, que ses études aident à étancher. On a rarement vu ce genre d’héroïne qui n’a rien d’une écervelée et qui est consciente de sa situation.

Ni de jour ni de nuit restera probablement l’un des romans les plus originaux ayant pour thème les cartels mafieux, qui sont si souvent décrits dans les romans ou au cinéma. Ici les voyous, tout machos qu’ils soient, peuvent être tendres, montrer parfois des faiblesses et même avoir des éclairs, brefs, c’est vrai, de morale traditionnelle. Ces hésitations, produites par un esprit capable de déchaîner par ailleurs les pires horreurs, font la force de ce premier roman à ne pas manquer.

Christian ROINAT

23 avril 2018

Quetzalcóatl

José López-Portillo y Pacheco
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Gabrielle Cabrini et Francisco Cuevas Cancino
Avant-propos de Jacques Soustelle
éditions Gallimard Hors-série Littérature, 12-1978

Présentation  de l'éditeur

Quetzalcóatl, le serpent à plumes, occupe une place privilégiée dans le panthéon des civilisations du Mexique ancien. La croyance des Indiens en ce personnage légendaire était si forte qu'en voyant arriver les conquérants espagnols ils crurent que s'accomplissaient la prophétie de Quetzalcóatl. N'avait-il pas prédit, avant de disparaître, que les hommes blancs et barbus viendraient d'Orient, porteurs de son message?
Mystérieusement surgi des flots, Quetzalcóatl lui-même serait, selon la tradition, venu d'un lointain pays du Levant. Dieu blanc, homme, oiseau et serpent à la fois, il était symbole de vie et de civilisation. C'est à lui qu'on attribue l'invention du calendrier, de l'écriture, des livres. C'est lui qui aurait enseigné le savoir et les techniques en matière d'agriculture, d'artisanat, d'instruments musicaux et d'architecture. Être de droiture et de bonté – malgré quelques défaillances par trop humaines –, Quetzalcóatl est aux prises avec les déités des ténèbres, assoiffées de sang, et les instincts frivoles ou féroces des hommes.
José López-Portillo, président du Mexique, reprend et remodèle dans une langue poétique les vieux textes aztèques. Soucieux de «traiter l'aspect humain de ce personnage mystérieux» sans pour autant laisser de côté le «principe philosophique avec lequel Quetzalcóatl s'identifie dans la théologie indienne», l'écrivain et l'homme d'État nous invite à une réflexion sur les problèmes du bien et du mal dans l'État, sur les tentations qu'hommes et peuples connaissent, à pratiquer le pouvoir.

 

Fiche du livre sur le site de l'éditeur

L'auteur
Homme politique mexicain. Après des études de droit, il adhère au Parti révolutionnaire institutionnel (P.R.I.), parti unique, et devient ministre des Finances sous la présidence de son ami Luis Echeverría. En 1976, il est élu président du Mexique dans un contexte de grave crise économique. Il promet de « défendre le peso comme un chien », mais la courte période dorée de son mandat, liée au boom pétrolier, prend fin avec la baisse des cours du brut, l'explosion de la dette extérieure et la dévaluation de la monnaie nationale. La gauche mexicaine lui reproche d'avoir poursuivi la « sale guerre » menée, depuis 1968, contre l'extrême gauche. Marqué par le népotisme et la corruption, son mandat s'achève, en 1982, dans le marasme économique, tandis que son successeur reprivatise les banques qu'il avait tenté de nationaliser.
(« LÓPEZ PORTILLO JOSÉ - (1921-2004) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 23 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/jose-lopez-portillo/)

Avocat et auteur, il est issu d'une famille d'intellectuels, son père, lui aussi auteur mexicain, fut membre de l'Académie mexicaine d'histoire. Son grand-père José López Portillo y Rojas était un écrivain du XIXe siècle ayant siégé à l'Académie mexicaine.

L'avis de Christine

 Quetzalcoatl, Quetzal signifie somptueux tel l’oiseau Quetzal et Coatl l’énergie tellurique. Cet homme-dieu ayant la beauté de l’oiseau et l’énergie du serpent.
Ce livre, avec un avant-propos de Jacques Soustelle, nous relate l’arrivée mystérieuse de Quetzalcóatl sur les côtes atlantiques du Mexique au Xe siècle de notre ère. Devenu souverain du royaume toltèque ce personnage fut pendant longtemps considéré comme symbole de vie et de civilisation, la liste de ses qualités étant sans fin. On lui attribue l’invention du calendrier toltèque, l’écriture, l’invention de nouvelles techniques agricoles, le développement de l’artisanat, de l’architecture et des instruments musicaux. Son peuple devint le plus prospère et le plus heureux de Mésoamérique. Quetzalcóatl, être droit et bon, se bat contre les divinités assoiffées de sang et fait interdire les sacrifices humains dans son royaume. Jalousé et victime de traitrises, il est banni du royaume par ses ennemis.
Lors de son bannissement, il proclame qu’il reviendra sauver son peuple de la déchéance.
Cette prédiction était tellement ancrée dans l’imaginaire indigène qu’à l’arrivée des conquérants espagnols les indiens pensèrent que la prophétie s’accomplissait.
Ce personnage à la fois mythologique et historique occupe une place importante dans le panthéon mexicain préhispanique. José Lopez Portillo transcrit dans une langue particulièrement poétique et fleurie, les anciens textes aztèques. « Soucieux de traiter l’aspect humain de ce personnage mystérieux sans pour autant laisser de côté le principe philosophique avec lequel Quetzalcóatl s’identifie dans la théologie indienne ».
José López Portillo y Pacheco (16 juin 1920, Mexico - 17 février 2004, Mexico) avocat et homme politique mexicain, fut Président du Mexique de 1976 à 1982.
Ce questionnement intéressant sur les aspects du bien et du mal et sur les tentations des hommes à pratiquer le pouvoir est tout à fait d’actualité !

Ch. B.

 

11 avril 2018

Un printemps mexicain

Notre Amérique, tome 2
Scénario de Kris, dessins de Maël
éditions Futuropolis, 04/2018


Présentation de l'éditeur
Aux premiers jours de 1919, ils sont arrivés dans le Nouveau Monde, Julien et Max. À bord du Libertad, un rafiot plein jusqu'à la gueule de fusils et de munitions, piloté par le capitaine Silius Jensen, un drôle d'oiseau aussi, celui-là. Et avec Tina, surtout, Tina la rebelle, Tina la farouche, Tina la compagne du fameux colonel Craven, chef des guérilleros mexicains. Quand le Libertad aborde la rive atlantique mexicaine, les regulares, les soldats du gouvernement, attendent de pied ferme, le fusil à l'épaule et la mitrailleuse frémissante. Un déluge de feu s'abat sur le trio et les quelques rebelles venus les accueillir. Jensen s'apprête à reprendre la mer, Max, Julien et Tina à vendre chèrement leur liberté. C'est alors que le gros de la troupe rebelle, aux cris de « Craven, Craven ! », entre en jeu, bousculant comme des quilles les soldats réguliers. Enfin, le colonel Craven, seul, un drapeau à la main, les yeux fous, s'élance au milieu de la bataille, déclamant un poème de fange, de rage et de sang. Stupeur chez les regulares, vivats hurlés sous les sombreros des révolutionnaires, l'hésitation des uns profite aux autres, et c'est la victoire.
Craven. Julien, Max et Tina. Les personnages sont en place, le rideau, ensanglanté, s'est levé. L'hiver des tranchées se dissipe enfin, le printemps mexicain est en pleine éclosion. Pour combien de temps encore ?



Après la traversée de l’Atlantique et de nombreuses aventures dans le tome 1, Julien et Max se retrouvent au Mexique. Le printemps est en pleine éclosion, un printemps de fureur et de sang, la révolution fait rage. Pour Julien, Max et Tina elle est synonyme d’espoir. L’immersion dans l’Amérique du Nord du début du XXe siècle et ses bouleversements continue. D’un continent à l’autre, deux hommes qui étaient dans des camps adverses tentent de reconstruire leur vie ensemble.




24 mars 2018

La conquête des iles de la Terre Ferme

Alexis Jenni
éditions Gallimard, 10-2017


Présentation de l'éditeur

« J’ai vu tout ça. Nous l’avons fait, et on l’oubliera si je ne le raconte pas, personne ne le croira quand il le lira, mais nous l’avons fait. Traverser la mer inconnue, vaincre des armées, détruire nos navires, entrer dans cette ville, nous emparer du grand Montezuma, faire périr ses capitaines pendant qu’il est aux fers, et survivre. Ces grands faits incroyables, nous en sommes les acteurs, mais Dieu seul les préparait sur notre route. Car quels hommes oseraient imaginer tout ça? Et quels hommes oseraient l’accomplir ? "Nous, Innocent, nous. Dieu si tu veux, mais Il ne m’a rien dit, j’ai tout osé seul, et nous tous l’avons fait" ».

Avec cinq cents types de hasard rassemblés à Cuba, Hernán Cortés découvre et conquiert le grand empire des Mexicas, dans une suite de prouesses que l’on croirait tirées d’un roman de chevalerie qui tourne mal. Jamais il n’y eut plus grande aventure que celle-ci, et jamais il n’y en aura d’autre, car désormais le monde est clos, connu, fini : il n’y aura plus jamais de Nouveau Monde. Pour qu’on garde cette aventure en mémoire, j’en ai fait le récit.

Le narrateur, Juan de Luna, est un jeune noble espagnol. Il raconte comment, avec cinq cents hommes de hasard, son patron Hernán Cortés a découvert et conquis le grand empire des Mexicas, dans une suite de prouesses que l'on croirait tirées d'un roman de chevalerie qui tourne mal. Cuba, début du XVI e siècle. Cortés est à l'affut d'informations concernant « l'île de Yucatan », dont on ignore s'il s'agit d'une grande île ou d'un continent. Il cherche au Nord l'équivalent du détroit que Magellan a trouvé au Sud, afin d'accéder aux fameuses Indes.  En débarquant au Yucatan, il fonde la ville de Veracruz puis s'appuie sur les guerres entre les peuples indigènes pour détrôner l'empereur Moctezuma. La conquête espagnole est un génocide, le Mexique entier tombe dans la bourse de Charles Quint. Mais le roi se montrera ingrat et le retour de Cortés en Espagne sera douloureux. Alors que Pizarro triomphe en s'emparant du trésor des Incas, Cortés connaîtra une fin sans gloire, victime de la dysenterie dans une bourgade andalouse. Jamais il n'y eut plus grande aventure que celle-ci, et jamais il n'y en aura d'autre, car désormais le monde est clos, connu, fini. Servi par un style très enlevé, ce roman splendide et sanglant est aussi terrible que passionnant.

La fiche du livre sur le site de l'éditeur 

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17 mars 2018

Le mezcal

Enfant terrible du Mexique
Domingo Garcia
Presses Universitaires François Rabelais, 04/2018
312 pages



 Préface d'Ana G. Valenzuela-Zapata

Le mezcal est la boisson identitaire des Mexicains. Issu de la distillation de l’agave, ce spiritueux est encore très mal connu en dehors de son pays d’origine. Ignoré du grand public, le véritable mezcal exerce une fascination transculturelle auprès des connaisseurs du monde entier. Cette eau-de-vie est aujourd’hui l’un des spiritueux les plus en vogue.
L’histoire du mezcal c’est aussi celle du Mexique. Cette boisson symbolise la quintessence de la culture mexicaine. La fabrication artisanale, la large palette aromatique et la production biologique font la spécificité de cet « enfant terrible du Mexique ».
Le renouveau du mezcal prend sa source au Mexique et aux États-Unis. Son passage par les circuits culturels internationaux participe à sa découverte et sa légitimation. Distillé et consommé principalement par les populations indigènes d’origine rurale, il a longtemps été ignoré, voire méprisé par les élites qui aujourd’hui en sont particulièrement friandes.
Ce livre analyse le processus de réhabilitation du mezcal. Il donne à voir la manière dont se construit son nouveau statut symbolique, révèle les contradictions liées au développement économique du Mexique. Par là même, il mesure l’évolution des rapports économiques et sociaux qui sous-tendent ce processus. Combinant une analyse sociologique et historique, cet ouvrage propose au lecteur un véritable voyage au « pays du mezcal ».

Source : PUFR


Présentation de l'éditeur




 

6 février 2018

Présentation du livre FICTIONS MEXICAINES par Christine Frérot


L’association francomexicaine Uniframex a le plaisir de vous inviter à la présentation et la signature du livre FICTIONS MEXICAINES, par son auteur, Christine Frérot, le samedi 24 mars à 19 :30 à la salle Lacordaire, en partenariat avec la librairie La Géosphère. Cet évènement a lieu dans le cadre de la semaine mexicaine organisé par des étudiants de la Montpellier Business School (MBS).
Il sera suivi d'un moment convivial autour du verre de l’amitié.



Le livre
 « L'École mexicaine » naît avec la Révolution de 1910 et le vent de nationalisme qui l'accompagne. Les murs du pays se couvrent de fresques grâce aux commandes publiques, mais aussi par l'adhésion des plus grands artistes. Il faudra attendre les années 80 pour que les générations nouvelles, diversement héritières de Frida Kahlo et Maria Izquierdo, revisitent leur culture. Associant l'analyse de l'oeuvre à l'histoire de l'art et à celle de l'artiste, l'auteure fait revivre 38 témoins emblématiques de l'art mexicain du XXe siècle dont elle est l'une des meilleures spécialistes en France. De Diego Rivera à Julio Galán en passant par José Guadalupe Posada et le Dr Atl, un Mexique à la fois Révolutionnaire, Guadalupéen, Immortel et Volcanique... surgit dans la pluralité des regards en confirmant, après Octavio Paz, que « les arts expriment (entre autres choses peut-être plus profondes), le tempérament de chaque nation.
Préface de Jaime Moreno Villarreal
Jaime Moreno Villarreal est un écrivain mexicain. Ses essais sur l’art sont publiés dans de nombreux livres et catalogues d’exposition, autant au Mexique qu’en France, aux États- Unis et dans plusieurs pays d’Europe. Il a été conseiller culturel de l’Ambassade du Mexique en France de 2007 à 2009.

L’auteur
 Christine Frérot est docteur en histoire de l’art et spécialiste de l’art mexicain moderne et contemporain. Elle a étudié à Paris et à Mexico (Université de Paris I et Unam) et travaillé plus de dix ans au Mexique (Institut Français d’Amérique latine, direction culturelle). Chercheur à l’École des hautes études en sciences sociales (Ehess) et chargée de cours à l’Université de Paris III, elle est membre de l’Association internationale des critiques d’art (Aica, Art Nexus) et commissaire d’exposition. Son cinquième ouvrage, Resistencia visual, Oaxaca 2006 (préface d’Edouard Glissant) a été publié en 2009 par Talmart, Paris.

Extraits de presse
De même surprennent Les Quatre Habitants du Mexique (1938), de Frida Kahlo, quatre figures sur la place d’un village qui symbolisent chacune un aspect du pays.
Le Monde diplomatique

Ce livre n’est pas seulement un livre d’art (...), c’est effectivement une invitation au voyage, une manière détournée et originale de connaître un pays à travers sa peinture.
Le Midi Libre

Tout à la fois carnet de coups de cœurs et outil pédagogique, l’ensemble est articulé de manière thématique (...). Au final, le portrait d’un peuple transparaît, énergique, magique et poétique.
Artension


www.riveneuve.com
Distribution/ diffusion Interforum

  • samedi 24 mars - 19.30
  • Salle Lacordaire - 6 rue des Augustins
    (à deux pas de l'Esplanade Charles de Gaulle et du couvent des Dominicains)
  • Entrée libre dans la mesure des places disponibles.
  • Merci de bien vouloir nous confirmer votre présence à :
    association.uniframex@laposte.net
    librairiegeosphere@gmail.com




2 février 2018

Les flibustiers de la Sonore

Michel Le Bris
Flammarion, 1998





« Je retiens mon souffle – Comment lui dire ces années de ténèbres et de feu, l'or jeté à poignées sur les tables de monte, les filles enlevées sur les côtes de Chine, du Pérou, du Chili, et vendues aux enchères sur le wharf de Clark's Point, San Francisco brûlant comme une torche sous les acclamations des fêtards ivres morts, et reconstruite le lendemain sur les cendres brûlantes, et tous ces malheureux qui mouraient par milliers, dans la Sierra lointaine, de faim, de froid, de maladie, fouillant toujours plus loin, à la recherche du mother lode, avec dans les yeux des rêves de terre promise : tant de misères, et tant de démesure ! Oui, comment lui dire le vent du désert, la course des chevaux, le « you you » des Indiens, et cette fièvre, aussi, cette fureur qui nous précipita, la tête embrasée de chimères, dans le Sonora inconnu ? Des montagnes d'or en plein royaume apache, divaguaient les soldats, un monde à conquérir, où tout recommencer ! Et nous, pauvres fous, si sûrs que l'univers entier tenait dans le creux de nos mains… ».

29 octobre 1850 : la Californie de la ruée vers l'or fête son entrée dans l'Union. Un volcan en éruption, où se mêlent hors-la-loi, mystiques rêvant de Nouvelle Jérusalem, et révolutionnaires en déroute, venus de toute l'Europe. Parmi eux, des milliers de quarante-huitards, fuyant la répression ou tout simplement déportés. Les Américains s'inquiètent : s'agit-il d'une invasion ? Les Français tenteront de prendre la Sierra Nevada et d'y faire vivre leur utopie, avant de partir à la conquête de la Sonore mexicaine, sous la direction d'un comte romantique et dandy. Une formidable épopée, restée jusqu'ici inédite, et, avec elle, le retour au vrai roman d'aventures !

Source : Flammarion

 " La France entière divaguait, rêvait, se voyait transportée en Californie vers des montagnes d'or ! Depuis l'annonce de la ruée, c'était déjà la folie, mais ce lingot énorme, défiant l'imagination, ça dépassait tout ! C'était clair : la France se débarrassait de ses indésirables. Une déportation. "
1850. Au moment où elle passe aux mains des Américains, la Californie, qui vit encore les soubresauts de la ruée vers l'or de 1848, est le siège d'un effroyable désordre, où affluent des quatre coins du globe toutes sortes d'aventuriers venus chercher la Terre promise. Parmi eux, un comte français, du nom de Gaston Raousset-Bouldon, organise une expédition destinée à investir la sierra Nevada, avant de partir à la conquête de la Sonore, immense territoire mexicain en bordure du golfe de Californie.

Une épopée, aussi extraordinaire que tragique, digne des plus grandes productions cinématographiques.

Source : J'ai lu

Sur le même sujet en bd, publié chez Delcourt la série Sonora

Sonora - Tome 1, La vengeance
Sonora - Tome 2, Lola Montez

26 janvier 2018

L'or maudit

Le Bouncer tome 10
dessin et scénario : François Boucq
éditions Glénat, 01/2018


Le Bouncer pensait couler des jours paisibles après s’être débarrassé de l’infâme Ugly John dans son pénitencier de Deep End. Mais il devrait savoir que la loi de l’Ouest est toujours impitoyable... À Barro City, l’horloger a été agressé et sa fille, Gretel, atrocement mutilée. Comment un type sans histoires et une petite si innocente ont-ils pu subir de telles atrocités ? En pourchassant les assassins, le manchot découvre que leur piste rejoint celle d’un trésor maudit au cœur du désert de Sonora au Mexique. Un lieu aride sur lequel courent de sombres légendes, si terrible que même les Indiens n’osent s’y aventurer. Bouncer pensait avoir déjà connu l’enfer. Mais il découvre que ce dernier a de multiples visages.

Retrouvez le héros culte de Boucq et Jodorowsky dans une chevauchée fantastique à la rencontre des contrées les plus hostiles et des pires salopards de l’Ouest. Un western sauvage et sans limites, où les décors grandioses sont des personnages à part entière. De plus, les deux volumes de ce nouveau diptyque tant attendu paraîtront à seulement deux mois d’intervalle !

La fiche de l'album chez Glénat


Un trésor censé se trouver au Mexique, pas toujours au même endroit d'ailleurs a déjà été évoqué dans de nombreux ouvrages. Citons Le trésor fantôme de Paco Ignacio Taibo II, L'or de Maximilien, série XIII de Jean Van Hamme et William Vance, le cycle de Blueberry sur l'or des confédérés qui commence avec Chihuahua Pearl. Selon les récits, le trésor est soit celui de Bénito Juarez, soit celui de l'éphémère empereur Maximilien soit celui des sudistes mais détourné par les mexicains, et ses cachettes sont nombreuses, dans les immensités désertiques du nord du Mexique.

Dans L'or maudit, l'auteur envoie ses héros dans le Sonora mexicain, nom éponyme d'un État de la république du Mexique et d'un des plus grands déserts américain à la recherche du million de pesos sous forme de pièces en or qui auraient du être la monnaie de l'empire. Maximilien de Habsbourg, défait par le républicain Benito Juarez,  va tenter de soustraire ce trésor des mains des mexicains. Il était prévu qu'en cas de défaite, le coffre devait rentrer en Europe en partant du port de Veracruz. Après son éxécution au Cerro de las Campanas à Queretaro, plusieurs dans l'entourage de Maximilien vont céder à l'appat du gain et tenter de récupérer le trésor pour leur compte.

Malgré quelques petites faiblesses scénaristiques, Alejandro Jodorowski qui accompagnait Boucq dans les 9 premiers tomes n'est plus la, et des dialogues qui ne sonnent pas toujours bien, la qualité du dessin, la richesse des personnages et la trame de l'histoire rendent la lecture captivante. On retrouve des personnages secondaires, Yin Li, Panchita et le fidèle Job au premier plan, dans ce western mâtiné d'un brin de fantastique sur un fond historique. Quelques scènes ne sont pas sans rappeler les aventures de Blueberry aux prises avec Le spectre aux balles d'or dans le fond d'une mesa aux dédales infranchissables entourée d'indiens apaches. Avec une pagination conséquente pour une BD, 82 pages alternant cases détaillées et planches de grands espaces, le talent de François Boucq nous offre un bel album d'aventure.

PhH

Le trésor fantôme - Paco Ignacio Taibo II
Rivages/noir

Chihuahua Pearl, 1er album du cycle dans lequel Blueberry
est à la recherche du trésor des confédérés détourné par les mexicains de Benito Juarez
Blueberry sur la piste du spectre détenant un trésor
au fond de la Dead Horse Mesa
XIII dans le désert infernal qui protège l'or de Maximilien