Pièce de théatre musicale
production Ocesa Teatro, de Jose Manuel Lopez Velarde, Morris Gilbert y Federico González Compeán - 2011avec Leticia Lopez (Paloma), Mariano Palacios (Jose Alfredito), Juan Navarro (El rey) et 29 autres acteurs.
Si nos dejan est avant tout un hommage à la chanson ranchera, à la epoca de oro du cinéma mexicain et à la culture mariachi.
C'est l'histoire de Paloma et Jose Alfredito et de leurs amours compliqués et contrariés, notamment par le père de Paloma, El Rey, qui va imposer ses prétentions matrimoniales à sa fille, dans un grand numéro de machisme, avant que ses manoeuvres soient déjouées par sa propre épouse. Si le scénario est classique et les rebondissements habituels, on est tout de même séduit par une mise en scène originale qui allie très bien tradition et modernité. Les acteurs/chanteurs sont excellents, ainsi que l'orchestre mariachi (11 interprètes) qui les accompagne. Faisant la part belle aux années 50/60, aux chansons de Jose Alfredo Jiménez et à tout le catalogue ranchero mais aussi Augustin Lara, Pepe Guizar, Gonzalo Curiel, Joan Sebastian et Cuco Sánchez entre autres. La trame suit aussi quelques films célèbres et des scènes culte du patrimoine mexicain. A noter aussi un passage inattendu et étonnant. Au cours d'une péripétie, le héros vient à mourir. Mais, magie (sorcellerie) et surréalisme obligent, on parvient à le ressusciter. Le public profite ainsi d'une scène dans l'inframonde, mélange des limbes chrétiens et de mythologie préhispanique, et qui lui permet d'entendre une belle version de la Llorona, créature légendaire pour laquelle il existe plusieurs explications, la plus répandue étant celle d'une mère cherchant ses enfants.
Ces moments tragiques ne durent guère et sont rapidement équilibrés par des scènes parodiques de la vie des charros et leurs excès de caractère. Le coté comique est également assuré par les chistes et l'utilisation de espanglish comme ce personnage qui va faire du bisnes.
Les costumes sont très colorés et nous plongent remarquablement dans les ambiances successives, qu'elles soient géographiques ou temporelles, avec beaucoup d'authenticité.
Si nos dejan a manifestement une touche de nostalgie, c'est un Mexique heureux qui est célébré, une culture riche et multiformes qui a tendance à disparaitre. Nostalgie aussi car toutes ces chansons illustrent la plupart du temps des situations délicates, des déceptions, désillusions, angoisses, comme exprimées dans Ella, Volver volver et tant d'autres. Mais loin d'être un spectacle folklorique, la pièce célèbre un Mexique vivant à travers sa musique, son cinéma, ses coutumes (y compris le malinchisme), c'est l'album photo d'une époque particulièrement intense d'un pays pour lequel on peut dire : "deux comme ça, il n'y en a pas" (como Mexico, no hay dos).
Ella - Jose Alfredo Jiménez
Pasillo del teatro, centro cultural Telmex, Mexico DF
En savoir plus sur Si nos dejan, sur le blog de Leticia Lopez.
Ph. H.
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