Guillermo Arriaga
Éditions Phébus, 09-2006
Guillermo Arriaga raconte la révolution mexicaine (1910 - 1920) à sa façon : la moins respectueuse possible. Après la bataille de Torréon, qui voit la mythique División del Norte de Pancho Villa écraser les forces loyalistes, nous suivons les tribulations du licenciado Velasco, avocaillon à la dérive qui manque plus d’argent que d’idées. Velasco a UNE idée. Profitant du climat de relâchement consécutif à la victoire, il soumet à Villa une invention extraordinaire, capable selon lui de semer la terreur parmi ses ennemis et de consolider son pouvoir comme jamais : la guillotine ! Intrigué, Villa demande à voir - et, ravi, s’amuse à actionner en personne le redoutable instrument. A la fin, éclaboussé de sang et fatigué de voir tous ces corps sans tête gigoter comme des pantins, il décide, au lieu d’acheter la « Veuve », de nommer son promoteur dépité capitaine et lui confie un escadron qui va bientôt s’illustrer au premier rang des troupes révolutionnaires. Ainsi naît l’Escadron Guillotine, qui connaîtra maintes heures de gloire et d’horreur jusqu’au jour où le mécanisme de la machine, mal entretenu, s’enraye. Humiliation du caudillo, disgrâce de l’infortuné Velasco, et relégation aux corvées de cuisine. La guillotine finit par reprendre du service, tranche le col d’un gringo (allusion à Ambrose Bierce, disparu dans la tourmente mexicaine), escorte les cavaliers rebelles jusqu’à Mexico et se voit consacrée comme symbole du nouvel ordre national.
Arriaga ne tombe dans aucun des pièges de l’exagération baroque à la mexicaine. Il manie au contraire un humour noir et glacial, un détachement fait d’apparente distance et de neutralité, il impose sa vision sanglante avec d’autant plus de force qu’il se garde d’appuyer le trait.
Ph. H.
Arriaga ne tombe dans aucun des pièges de l’exagération baroque à la mexicaine. Il manie au contraire un humour noir et glacial, un détachement fait d’apparente distance et de neutralité, il impose sa vision sanglante avec d’autant plus de force qu’il se garde d’appuyer le trait.
Ph. H.
Ediciones La otra orilla
Guillermo Arriaga nos narra la revolución mexicana (1910 - 1920) a su manera: la menos respetuosa posible. Después de la batalla de Torréon, que ve la mística División del Norte de Pancho Villa aplastar a las fuerzas federales, continuamos con las aventuras del licenciado Velasco, abogadillo a la deriva al cual le hace falta más dinero que ideas. Velasco tiene una brillante idea. Aprovecharse de la calma existente después de la victoria, y presentarle al general Villa una invención extraordinaria, capaz según él de sembrar el terror entre sus enemigos y consolidar su poder: la guillotina! Intrigado, Villa acepta verlo - y, contento, se divierte accionando personalmente el redutable instrumento. A final, manchado de sangre y cansado de ver todos esos cuerpos sin cabeza, decide, en lugar de comprar "la viuda" de nombrar a su promotor capitán y le confia un escuadrón que va a alzarse en poco tiempo al primer rango de las tropas revolucionarias. Así nace el Escuadrón Guillotina, que conocerá múltiples glorias y horrores hasta el día en el cual la máquina que adolece de mantenimiento adecuado se descompone.
Humillación del caudillo, y la caida en desgracia del infortunado Velasco con su relegación a las tareas de la cocina. La guillotina va a ser retomada para cortar el cuello de un gringo (alusión a Ambrose Bierce, desaparecido en la tormentosa revolución mexicana), escortada por los jinetes rebeldes hasta México, es consagrada como símbolo del nuevo orden nacional.
Arriaga no cae en ninguna trampa de la exageración barroca a la mexicana. Al contrario, maneja un humor negro y glacial, un desapego derivado de una distancia aparente y neutral, impone su visión sangrienta hasta tal punto que evita resaltar más la agudeza de la situación.
ROB
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