12 juillet 2017

" No estoy sola " Initiative de femmes de Ciudad Juarez


L'Institut municipal des femmes de la capitale des disparues a lancé en juillet l'application «No Estoy Sola», je ne suis pas seule. En cas de danger, il suffit de secouer le portable qui envoie alors une alerte à cinq contacts de confiance, court-circuitant ainsi la police. Le maire de la ville, Armando Cabada Alvídrez, a précisé qu'aucune connexion Internet n'était nécessaire puisque le message prédéfini arrive par texto.

Pour Marc Fernandez, coauteur du web documentaire La Cité des Mortes, l'idée est louable mais disproportionnée face à l'ampleur du massacre. «Cela ne règle pas le problème de fond, à savoir que la police est corrompue. C'est tout de même fou que les gens préfèrent prévenir leurs amis plutôt que la police.

Lire l'article en intégralité sur Le Figaro.

 Ciudad Juarez est une ville frontalière. D'un côté, elle accueille  des entreprises étasuniennes et des multinationales qui installent leurs fameuses maquiladoras dans sa Zone Franche Industrielle. Les maquiladoras sont des usines de montage qui assemblent en exemption de droits de douane des biens importés destinés à être intégralement réexportés. Leurs propriétaires bénéficient d'une main-d'œuvre bon marché et ne paient des droits de douane que sur la valeur ajoutée du produit, c'est-à-dire la valeur du produit fini moins le coût total des composants importés pour sa fabrication.Les maquiladoras firent leur apparition au Mexique dans les années 1960, ce qui explique leur nom espagnol, dérivé du terme maquila (portion de farine ou d'huile donnée au meunier en paiement de la mouture). Ces usines attirent les populations pauvres de tout le pays à Ciudad Juarez, et embauchent principalement des femmes, ce qui crée une situation dans laquelle c'est la femme fait vivre le foyer, ce qui pourrait potentiellement expliquer une augmentation du taux de violence conjugale. Ciudad Juarez est également un lieu de passage du Mexique vers les États-Unis. Elle attire donc les candidats à l'immigration clandestine, ainsi que leurs passeurs. Elle est également un lieu essentiel du trafic de drogue. Les cartels de la drogue y règnent en maîtres. Et là encore, les femmes sont les premières victimes collatérales de ce trafic, utilisées comme primes pour les passeurs ou les clients potentiels. L'aveuglement des autorités, la corruption, le rôle plus que trouble de la police et de l'appareil judiciaire font que toute enquête semble par avance vouée à l'échec. Disparition de preuves, conclusions bâclées, aveux extorqués, les enquêtes piétinent et les disparitions continuent.  

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