Colloque International – Université Paul Valéry – Montpellier 3 – 11 et 12 mars 2010
Le 16 septembre 1810 Miguel Hidalgo appelle la population à se soulever contre le joug espagnol et ouvre ainsi le processus d’Indépendance du Mexique. Le 5 octobre 1910, alors que la nation célèbre le Premier Centenaire de son Indépendance, Francisco I. Madero appelle ses concitoyens à prendre les armes contre la dictature de Porfirio Díaz et marque ainsi le début de la Révolution Mexicaine.
A tout juste un siècle d’intervalle, Indépendance et Révolution signifient toutes deux une volonté de rompre avec l’ordre établi (système colonial en 1810, « caudillisme » et autoritarisme en 1910), faisant naître ainsi de nouvelles espérances, de nouvelles utopies, de nouvelles visions du monde, exprimées à travers l'engagement des populations, l'effervescence politique, les manifestations artistiques ou bien encore la production littéraire... On peut cependant s’interroger sur l’ampleur des transformations que ces deux bouleversements majeurs étaient censés apporter.
Le recul historique nous permet de constater que les pères fondateurs ont essayé de mettre en place des gouvernements et des institutions qui ont mis plusieurs décennies à constituer de nouveaux systèmes politiques et économiques et à former des citoyens ad hoc. De même, la Révolution a introduit un état laïque dans une société croyante, une législation du travail avancée dans un pays quasi rural et une réforme agraire dans un système oligarchique. En fait, dans les deux siècles qui se sont écoulés depuis le Grito de Dolores, le Mexique n’a connu de stabilité politique que lorsqu’il a trouvé des simulacres démocratiques comme pendant les trente-quatre ans de Porfiriato et les quatre-vingts ans de gouvernements « révolutionnaires ». Ces multiples contradictions et les débats qui en découlent abondent également dans le domaine de la culture et des arts : le Roman de la Révolution est-il révolutionnaire ? Les muralistes sont-ils des avant-gardistes ou des propagandistes ?...
L'objectif de ce colloque consiste à analyser dans quelle mesure Indépendance et Révolution ont constitué une rupture dans l'Histoire du Mexique, non seulement d'un point de vue politique, économique ou social, mais également à travers les prismes artistique et littéraire.
Colloque organisé par :
Equipe ETOILL/LLACS, Université Paul Valéry – Montpellier 3
Illustration : de Felipe de la Torre
Avec le soutien de :
Secretaría de Relaciones Exteriores (SRE, Mexique)
Secretaría de Educación Pública (SEP, Mexique)
CONACULTA
Instituto Cultural de México
Programme jeudi 11
Joëlle CHASSIN, EHESS : « Entre Indépendance et Révolution : le Mexique d’un concept à l’autre »
Thomas CALVO, Colegio de Michoacán, « La Nouvelle Espagne, de réformes en révolutions »
Marc MORESTIN, Université Paul Valéry – Montpellier 3 : « Lettres sur le Mexique de Victor Considerant (1868) »
Estrellita GARCIA FERNANDEZ, El Colegio de Jalisco, Universidad de Guadalajara : « La Revolución y el patrimonio jalisciense »
Elisa CARDENAS, Universidad de Guadalajara : « La Révolution malgré son centenaire »
Agustín VACA, Colegio de Jalisco, INAH : « La clericalización posrevolucionaria de Jalisco »
Raphaële PLU, Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle : « Carlos A. Madrazo Becerra et la réforme du Partido Revolucionario Institucional de 1964-1965 : une crise du mythe révolutionnaire libéral ? »
Emmanuel VINCENOT, Université de Tours : « Mina, viento de libertad [Antonio Eceiza, 1977] ou comment détourner l’histoire de l’Indépendance mexicaine »
Laurent AUBAGUE, Université Paul Valéry – Montpellier 3 : « Les archives Casasola : une poétique visuelle de la Révolution Mexicaine »
Sofia ANAYA, Universidad de Guadalajara : « Independencia y Revolución ¿exaltación o desengaño? Los murales de José Clemente Orozco »
Monique PLÂA, Université de Marne-la-Vallée : « L’art de réinterpréter l’Indépendance dans les fresques de Diego Rivera »
Sabine COUDASSOT-RAMIREZ, Université de Nîmes : « 1810-1910… 2010 : le choc des imaginaires dans Las paredes hablan, scénario original de Carmen Boullosa »
Isabelle POUZET, Université de Rennes 2 – Haute Bretagne : « Un poème patriotique d’Efraín Huerta: “Amor, patria mía” »
Programme vendredi 12
Pierre-Luc ABRAMSON, Université de Perpignan : « Utopie et littérature au Mexique à travers El monedero de Nicolás Pizarro Suárez, La Navidad en las montañas d’Ignacio Manuel Altamirano et La quinta modelo de José María Roa Bárcena
Jean FRANCO, Université Paul Valéry – Montpellier 3 : « Tomochic (1893), de Heriberto Frias : Littérature, idéologies, millénarisme ».
Claude FELL, Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle : « La Antología del Centenario (1910-1911) : entre tradition et rupture »
Evodio ESCALANTE, UAM - Iztapalapa : « Revolución y resistencia a la Revolución en Los de abajo de Mariano Azuela »
Alba LARA-ALENGRIN, Université Paul Valéry – Montpellier 3 : « Des cimes aux abîmes : Los de abajo (1915), de Mariano Azuela »
Florence OLIVIER, Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle : « Souvenirs d’enfance : images contradictoires des Dorados de Pancho Villa dans Cartucho de Nellie Campobello et La estatua de sal de Salvador Novo »
Sébastien RUTÈS, Université de Nancy 2 : « Représentations de Rodolfo Fierro, interprétations de la Révolution mexicaine »
Cécile QUINTANA, Université de Poitiers : « La Révolution en marge ou le combat d’arrière-garde des fous, des toxicomanes et des prostituées dans Nadie me verá llorar de Cristina Rivera Garza »
Marie-José HANAÏ, Université de Rouen : « La réécriture de la Révolution dans le roman mexicain contemporain : entre trahison et oubli (Cristina Rivera Garza, Silvia Molina, Carlos Fuentes, Ana García Bergua) »
Jean-Marie LASSUS, Université de Nantes : « Histoire et ironie dans Viaje en la América ignota (1972) de Jorge Ibargüengoitia »
Raphaël ESTEVE, Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3 : « Modalisation et épistémè dans Los relámpagos de agosto de Jorge Ibargüengoitia »
Karim BENMILOUD, Université Paul Valéry – Montpellier 3, « Los relámpagos de agosto de Jorge Ibargüengoitia »