26 novembre 2014

Prières pour celles qui furent volées

Jennifer Clement
Prayers for the Stolen
éditions Flammarion, 08/2014

Résumé éditeur
Ladydi, quatorze ans, est née dans un monde où il ne fait pas bon être une fille. Dans les montagnes du Guerrero au Mexique, les femmes doivent apprendre à se débrouiller seules, car les hommes ont les uns après les autres quitté cette région pour une vie meilleure. Les barons de la drogue y règnent sans partage. Les mères déguisent leurs filles en garçons ou les enlaidissent pour leur éviter de tomber dans les griffes des cartels qui les « volent ». Et lorsque les 4X4 patrouillent dans les villages, Ladydi et ses amies se cachent dans des trous creusés dans les arrière-cours, pareilles à des animaux qui détalent pour se mettre en sécurité. Alors que la mère de Ladydi attend en vain le retour de son mari, la jeune fille et ses amies rêvent à un avenir plein de promesses, qui ne serait pas uniquement affaire de survie. Portrait saisissant de femmes sur fond de guerre perdue d'avance, Prières pour celles qui furent volées, écrit dans une langue brûlante et charnelle, est une histoire inoubliable d'amitié, de famille et de courage.
Extraits
" Je ne suis allée à l'école que jusqu'à la fin du primaire. La plupart de ces années-là j'étais un garçon. Notre école était une petite pièce, en bas de la colline. Certaines années, les instituteurs ne se présentaient même pas, ils avaient bien trop peur de venir dans cette région. Ma mère disait qu'un instituteur qui avait envie de venir chez nous était soit un trafiquant, soit un imbécile. Personne ne faisait confiance à personne."
 " Il ne m'a fallu qu'un seul jour pour comprendre qu'être en prison, c'était comme porter une robe à l'envers, un gilet mal boutonné ou la mauvaise chaussure sur le mauvais pied. Ma peau se retrouvait à l'intérieur et mes veines et mes os à l'extérieur, exposés."
L'avis de Marie-Laure Turoche, Librairie L'Écriture, Vaucresson
Ce premier roman de Jennifer Clement est aussi bouleversant que l’annonce son titre. À travers son livre, elle rend hommage aux femmes victimes de la barbarie des hommes.Nous sommes dans les montagnes de Guerrero, au Mexique. Les femmes y vivent entre elles, telles des amazones. Les hommes sont partis travailler à Acapulco ou aux États-Unis. Les fillettes doivent se faire passer pour des garçons ; lorsqu’elles grandissent, elles s’enlaidissent ou se cachent dans les trous des arrière-cours afin de ne pas se faire kidnapper par les cartels de la drogue. Notre narratrice a 14 ans. Elle s’appelle Ladydi. Sa mère a choisi de lui donner le nom d’une femme trompée pour jeter la honte sur son mari infidèle. Quoi qu’il en soit, elle est pour moi une véritable princesse. Lorsque Ladydi réussit enfin à quitter les montagnes, elle est rattrapée par une sombre histoire de meurtre. On bascule alors dans l’univers carcéral. J’ai aimé toutes les femmes de ce livre : elles sont belles ou défigurées, cruelles ou pleines d’amour. Nous pleurons, rions et espérons avec elles. Ce qui est très émouvant dans ce roman, c’est cette solidarité indéfectible entre les femmes, que ce soit dans les montagnes ou en prison. Une solidarité magnifique et lumineuse dans cet univers poussiéreux et brutal. Un roman qui n’est pas sans nous rappeler une bien triste actualité.
Source : Magazine Page

L'auteur
Jennifer Clement est née en 1960 aux Usa dans le Connecticut. Ses parents se sont établis au Mexique quand elle avait un an. Jennifer Clément vit à Mexico.

L'action se passe dans l'état de Guerrero au Mexique, état plus connu pour les plages d'Acapulco. Dans les montagnes ou vivent de nombreuses communautés indigènes, les hommes ont émigré pour chercher d'hypothétiques meilleurs revenus. Les femmes sont à la merci des narco-trafiquants qui cultivent les champs de pavots. Régulièrement, ils surgissent armés jusqu'aux dents* pour enlever les filles malgré les ruses des mères pour les dissimuler (cheveux courts, dents noires, mal vêtues, prénoms de garçons) et qui les cachent au moindre bruit de moteur. Ainsi vivent Ladydi, Maria, Estefani et Paula, une sera volée. Le livre aborde la nouvelle activité des cartels de la drogue qui se sont lancé dans le trafic d'êtres humains depuis déjà quelques années. Ce qui nous ramène à l'autre actualité du lieu, et la disparition des 43 étudiants de l'école normale rurale d'Ayotzinapa, école qui forme ceux qui se destinent à être instituteurs dans es zones reculées du Guerrero. Ce fait divers tragique illustre l'omniprésence du crime organisé dans cet état, de la collusion de nombreux policiers et politiques avec les cartels, et de la violence sauvage, aveugle et barbare qui se répand au Mexique. Une violence qui s'exerce très souvent contre les femmes, faisant du Mexique une triste terre de féminicides.

PhH

* : lire La Tribune de Genève, 27/11/2014

17 novembre 2014

Fiesta internacional del libro de Oaxaca - FILO 2014

Fête internationale du livre de Oaxaca
1 - 8 novembre 2014
Le pays invité était la Colombie

Textes et photos de Marie-Ange Brillaud

FILO Oaxaca del 1° al 8 de noviembre 2014
País invitado : Colombia


Esta es una pequeña reseña no exhaustiva de la Feria Internacional del Libro de Oaxaca, México.
Hubo varios homenajes a García Márquez, Álvaro Mutis, José Agustín…
Muchas actividades para los niños, los adolescentes y los padres para incitar a la lectura como “Te cuento lo que escribo”, “Te cuento lo que ilustro”, Los Trotacuentos, diversos talleres…
Un ciclo de cine colombiano con películas de 1926 a 2013, foros periodísticos y (o) literarios, dos maratones de cuentos México-Colombia, presentaciones de libros por supuesto y conciertos de música (Reyes Vallenato, Botellita de Jerez, Gaiteros de San Jacinto…).


Presentación de la revista El Chamuco
En 1996, la revista catorcenal de caricatura, sátira política y humor, El Chamuco y los hijos del averno, apareció para ampliar los márgenes de la libertad de expresión que existían en la prensa durante el sexenio de Carlos Salinas de Gortari.
Fundada por iniciativa de Rius*, y comandada por El Fisgón, Helguera, Hernández y Patricio, (para dar continuidad al proyecto que había nacido en la revista El Chahuistle) la revista mantuvo paso firme en su primera época, hasta que interrumpió su emisión durante el sexenio de Vicente Fox, pues en lugar de chamucos, los hijos del averno se pusieron a hacer chamacos y ya estaban todos muy cansados.
Con la llegada del PAN a la "alternancia" y el regreso del PRI a Los Pinos, desde 2007 y hasta la fecha, la revista volvió a la circulación para su segunda época, además de la aparición de libros-historieta a través de la Editorial El Chamuco.
Ver el sitio.
Rius está viviendo en Oaxaca y presentó su libro Oaxaca de Rius (2014).
También se publicó en 2014 otro libro de él titulado Las vacas locas, en el que explica por qué se volvió vegetariano. ¡Libro muy bien documentado!
Rius y Alejandro Maganalles



La doble vida de Jesús
de Enrique Serna
editorial Alfaguara, 2014

Mi novela juega con dos géneros: la novela negra y la policiaca y por eso no puedo hablar mucho de su contenido. Pero se puede decir que en México la nota roja y la política son indiferenciables. Pienso que mi novela pone de relieve los estragos de la cobardía, la resignación de una sociedad. Es un foro en el que cada personaje tiene su verdad.
Otro tema es el de la dificultad de imponer el estado de derecho.
El título juega con la personalidad del personaje principal, Jesús Pastrana, funcionario honrado, redentor de la ley, que vive en Cuernavaca y quiere combatir el hampa de la ciudad. Pero, en su vida privada arrastra una culpa desde el colegio porque no defendió a su mejor amigo con tendencias homosexuales ante sus compañeros que lo acosaban. El bullying en las escuelas es un reflejo de lo que pasa en México.
Rindo homenaje a un periodista que destapó varios cloacas, Meneses en la novela.
Otro personaje importante es Leslie, transexual, que vende su cuerpo y que, de hecho, se enfrenta con la violencia cada día. Lauro, su hermano, es un capo de la droga.

Enrique Serna
Acabo de terminar la lectura de La doble vida de Jesús, y, como suele hacerlo con cada uno de sus libros, Enrique Serna nos atrapa con una intriga apasionante. El carácter del protagonista cobra más espesor a lo largo de la novela y nos da a ver sus vacilaciones, sus miedos, sus debilidades, su ingenuidad. Más que la situación en Cuernavaca de los años 80-90, esta novela habla de México, de la política, la corrupción, pero destapa también los mecanismos de la llegada al poder con todos sus compromisos posibles, sus giros inesperados y en esto, me parece  universal. No puedo decir más sin desvelar la trama, lo que sería una lástima. MA.B.


Desterrados
Eduardo Antonio Parra
coedición Ediciones ERA, Universidad Autónoma de Nuevo León, Universidad Autónoma de Sinaloa, 2013

Son 15 cuentos reunidos en esta edición. ¿Por qué Desterrados? Porque el mexicano es un desterrado aunque no se mueva de su ciudad.
Parra, a la pregunta que cuáles habían sido sus lecturas favoritas, contestó que había leído sobre todo a los latinoamericanos como al José Revueltas cuentista, a Juan García Ponce, a Carpentier… Porque uno se alimenta con el lenguaje cuando lee a latinoamericanos. “Las editoriales traducen para la gente de un barrio de Madrid o un catalán que habla español”. Es una lástima porque no respetan el lenguaje mexicano por ejemplo. Los poetas son los que descubren el lenguaje para que nosotros lo usemos.
Escribo también con música. Dicen que el cuento cuenta la historia de un asesinato y la novela la del asesino. Yo, en mis cuentos mezclo las dos cosas. Por eso mis personajes son muy trabajados.
¿Cómo decidí escribir cuentos? Un poco por espíritu de contradicción. Porque mis amigos escritores me decían que nunca me publicarían si escribía cuentos.

Eduardo Antonio Parra

Contar Bogotá
Tres autores cuyos cuentos fueron premiados en concursos.
Juan Álvarez con Falsas alarmas, Óscar Campo Becerra con Los aplausos y Francisco Barrios con Tío Vaina.

Francisco Barrios: Bogotá sale en mis cuentos pero como alusiones. Mis personajes son urbanos. Me gusta el humor negro, la burla, la ironía.
Óscar Campo: En mis 9 cuentos hay dos ciudades: Bogotá y un pueblo ciudad que se parece a Barranca. Eso crea un contraste entre dos escenarios. Hay que saber apropiarse el lenguaje de cada lugar. Me interesa lo cotidiano, más los hechos que las reflexiones de mis personajes.
Juan Álvarez: mi novela C.M. es mucho más bogotana que mis cuentos premiados en contar Bogotá.


Evelio Rosero, escritor colombiano participó en una charla titulada “Novelar la historia” y habló de dos novelas suyas:
La carroza de Bolívar, Tusquets Editores, Barcelona. 2012
Y Plegaria por un Papa envenenado, Tusquets Editores, 2014
La carroza de Bolívar es mi primera novela histórica y habla más del carnaval de Pasto que de Bolívar precisamente. Mis familiares son pastusos aunque yo naciera en Bogotá.
Plegaria por un Papa envenenado cuenta la historia del Papa Juan Pablo I que 33 días después de su elección fue encontrado muerto en el Vaticano. La víspera había decidido eliminar destituyéndolos, a varios obispos o cardenales corruptos. Es una novela coral en la que el Papa conversa o es interpelado por varios personajes, entre otros las prostitutas de Venecia, filósofos, escritores, artistas…

Evelio Rosero


El águila y el gusano
Hugo Hiriart
Random House, 2014

Es una novela negra, satírica. “Como estaba indignado por lo que pasaba en mi país, decidí escribir esta novela, pero se quedó corta frente a la realidad actual y esto va a seguir. México es un horror, un país espantoso, pero tiene la delicadeza del arte indígena. Todo lo bueno que tiene México es indígen”.
La portada es un pedazo de un cuadro de James Ensor: La entrada de Cristo en Bruselas.
La novela se convirtió en un conjunto de voces barrocas por la riqueza del vocabulario. La escribí por escenas como una obra de teatro; son puros diálogos; sin embargo hay un hilo conductor muy firme. Uno de los personajes se llama Calixta con una alusión a La Celestina. Mi maestro es Valle-Inclán. Por eso la actualidad es esperpéntica en la novela. Quise hacer un libro divertido antes que nada. Pero el trasfondo es trágico aunque uno se ría mucho.
Es también una parodia de novela de detectives.
Nadie comentó la parte religiosa de mi novela y eso me pareció raro.
Título: la serpiente de la bandera se convirtió en gusano. El sueño del gusano es llegar a ser mariposa…
Hugo Hiriart



Campo de guerra 
Sergio González Rodríguez
Anagrama  2014, Premio Anagrama de Ensayo

Campo de guerra analiza la tendencia geopolítica encabezada por Estados Unidos hacia el control, la vigilancia y el espionaje con el pretexto de combatir el terrorismo mundial.
González Rodríguez (DF, 1950), completa con Campo de guerra su trilogía dedicada al estudio de fenómenos extremos de las sociedades actuales, que empezó con Huesos en el desierto, sobre las mujeres asesinadas en Ciudad Juárez, y siguió con El hombre sin cabeza, sobre los rituales de la violencia por grupos criminales. (La Jornada)


Arqueología de Oaxaca
Investigaciones arqueológicas recientes
Dos libros presentados:
Panorama arqueológico: Dos Oaxacas de Marcus Winter y Gonzalo Sánchez Santiago, Editores, 2014
Muerte y vida entre los zapotecos de Monte Albán, Cira Martínez López, Marcus Winter, Robert Marckens, 2014.

Marcus Winter


Encuentro con autores colombianos y oaxaqueños de las comunidades indígenas. Participaron Natalia Toledo, Rocío González, Freddy Chicangana, Hugo Jamioy, Vito Apüshana y Pergentino José.
Fueron lecturas poéticas en español y lenguas indígenas.
Poetas indigenas

Para adultos de Francisco Toledo, pequeño libro de fotografías intervenidas por F. Toledo haciendo referencias a menudo a cuadros famosos como El origen del mundo de Courbet o un bodegón de Chardin. El resultado es erótico, pornográfico, humorístico…

La FILO cerró con un Jam de moneros, 2 colombianos: Paola Power y Walters Inu y dos mexicanos: Jis y Trino. Uno lanzaba un tema y todos dibujaban rápidamente algo que luego regalaban al público. La persona que contestaba la pregunta que planteaba uno de los cuatro moneros se llevaba el dibujo de este monero. ¡Este Jam fue muy divertido!

Jis


 Paola Power con Santiago Gamboa


Algunos escritores como Guillermo Fadanelli o Fabrizio Mejía Madrid no pudieron presentar sus novelas porque era justo cuando habló el Procurador General de la República para anunciar el asesinato casi seguro de los 43 estudiantes de Ayotzinapa. De hecho los familiares de Cristián, el estudiante oaxaqueño desaparecido, subieron al estrado y hubo un intercambio durante dos horas por parte de los escritores, el público y los manifestantes con eslóganes como “Vivos se los llevaron, vivos los queremos”.
 Guillermo Fadanelli

Fabrizio Mejía

Cartel Ayotzinapa

MA.B.



12 novembre 2014

Quetzalcóatl


Le Serpent à plumes
José López Portillo
Parution le 7 décembre 1978
Hors série littérature Gallimard

Quetzalcoatl, Quetzal signifie somptueux tel l’oiseau Quetzal et Coatl l’énergie tellurique. Cet homme-dieu ayant la beauté de l’oiseau et l’énergie du serpent.

Ce livre, avec un avant-propos de Jacques Soustelle, nous relate l’arrivée mystérieuse de Quetzalcóatl sur les côtes atlantiques du Mexique au Xe siècle de notre ère. Devenu souverain du royaume toltèque ce personnage fut pendant longtemps considéré comme symbole de vie et de civilisation, la liste de ses qualités étant sans fin. On lui attribue l’invention du calendrier toltèque, l’écriture, l’invention de nouvelles techniques agricoles, le développement de l’artisanat, de l’architecture et des instruments musicaux. Son peuple devint le plus prospère et le plus heureux de Mésoamérique. Quetzalcóatl, être droit et bon, se bat contre les divinités assoiffées de sang et fait interdire les sacrifices humains dans son royaume. Jalousé et victime de traitrises, il est banni du royaume par ses ennemis.

Lors de son bannissement, il proclame qu’il reviendra sauver son peuple de la déchéance.

Cette prédiction était tellement ancrée dans l’imaginaire indigène qu’à l’arrivée des conquérants espagnols les indiens pensèrent que la prophétie s’accomplissait.

Ce personnage à la fois mythologique et historique occupe une place importante dans le panthéon mexicain préhispanique. José Lopez Portillo transcrit dans une langue particulièrement poétique et fleurie, les anciens textes aztèques. « Soucieux de traiter l’aspect humain de ce personnage mystérieux sans pour autant laisser de côté le principe philosophique avec lequel Quetzalcóatl s’identifie dans la théologie indienne ».

José López Portillo y Pacheco (16 juin 1920, Mexico - 17 février 2004, Mexico) avocat et homme politique mexicain, fut Président du Mexique de 1976 à 1982.

Ce questionnement intéressant sur les aspects du bien et du mal et sur les tentations des hommes à pratiquer le pouvoir est tout à fait d’actualité !

Ch. B.