Gérard Malgat
Editions L’Atinoir, 2013
Préface de Stéphane Hessel
Présentation de l'éditeur :
L’itinéraire de Gilberto Bosques, jalonné par ses combats, commence au cœur de la révolution mexicaine. Il se destinait à être instituteur mais il interrompt ses études pour participer à la lutte armée au nom de la justice et pour la dignité d’un peuple dont les droits à la terre, à l’éducation, à la libre expression sont bafoués en se lançant dans la Révolution mexicaine. Puis il prend part au combat politique comme député et comme journaliste. Si la plume remplace le fusil, son engagement reste le même.Source : éditions L'Atinoir
Quand le président Lázaro Cárdenas lui propose d’intégrer le corps diplomatique mexicain et de le nommer consul général à Paris à partir du 1er janvier 1939, Gilberto Bosques sait qu’il va être confronté aux agressions totalitaires qui dévastent l’Espagne et menacent de se propager en Europe. Dès sa prise de fonction, il entreprend de venir en aide aux centaines de milliers de républicains espagnols qui ayant passé la frontière pour fuir la répression franquiste sont parqués dans des camps d’internement par un gouvernement français qui renâcle à accueillir cette masse de réfugiés, ces « rouges » espagnols suspectés d’inoculer le vers révolutionnaire dans le fruit de la vieille république libérale.
À Paris, puis à Marseille et Vichy après la défaite et pendant l’Occupation, les diplomates mexicains consacrent tous leurs efforts à aider les réfugiés.
Gilberto Bosques utilise la diplomatie comme un outil efficace pour porter secours à tous les « indésirables » : républicains espagnols, antifascistes allemands, autrichiens, hongrois, italiens, yougoslaves, juifs de la diaspora européenne, tous persécutés par la police, les militaires et les agents de renseignements français, allemands et espagnols.
L'article de Jacqueline Covo-Maurice dans les Cahiers de civilisation espagnole contemporaine (extraits)
Étudiant instituteur, Gilberto Bosques participe à la Révolution mexicaine dans le camp des « Constitutionnalistes », contribue à la profonde réorganisation du pays qui la suit comme député et journaliste, et est ensuite nommé consul à Paris en 1938 par le Président Lazaro Cardenas. C’est ce moment clé de sa trajectoire qui est l’objet du travail de Malgat.Référence électronique
Sans académisme pesant, le contexte apparaît clairement ; certes, les relations entre le Mexique de Cardenas puis de Avila Camacho et la République espagnole sont connues, mais l’auteur développe utilement les répercussions sur le drame des réfugiés républicains de la reconnaissance par la France du régime de Franco, puis de la Collaboration avec l’occupant allemand, tant en France – hôte malgré elle – qu’en Espagne qui réclame inlassablement leur extradition, et au Mexique, refuge potentiel lointain qui, on le sait, n’a jamais reconnu le gouvernement franquiste. Les points forts en sont la formation et l’action du sere (Service d’Évacuation des Républicains Espagnols) créé par Negrín et très vite pris en charge par la légation mexicaine, puis de la jare (Junte d’Aide aux Républicains Espagnols) ; en face, les tentatives de l’ambassadeur de Franco, Lequerica, pour neutraliser leur action, et les efforts du régime de Vichy soumis à l’occupant pour éviter de reconnaître la qualité de réfugiés politiques aux républicains espagnols, malgré l’accord franco-mexicain en ce sens signé en août 1940. Au centre de ces forces contradictoires, l’action diplomatique et le talent d’organisateur inlassables de Gilberto Bosques.
Sont ainsi étudiés le travail de recensement effectué par le consul – 150 000 réfugiés espagnols en France à l’été 40 – la signature de visas, le départ de bateaux – dont le fameux Sinaïa – d’abord effectif malgré les nombreux obstacles en 1939, très difficile après la déclaration de guerre, et surtout l’accueil des réfugiés dans les châteaux de la Reynarde et de Montgrand – qui héberge les femmes et les enfants – tous deux en zone libre, près de Marseille. Grâce aux témoignages et rapports, la vie quotidienne de plus de mille personnes dans ses aspects multiples, ravitaillement, agriculture, ateliers, activités culturelles et sportives, santé… est étudiée minutieusement, et laisse apparaître l’implication personnelle du consul dans son organisation rigoureuse.
L’œuvre humaniste de Bosques immense, est cependant de courte durée puisque, dès la fin de 1941, le durcissement de l’occupation allemande ferme le château de la Reynarde, puis celui de Montgrand ; les départs de bateaux, de plus en plus difficiles, cesseront à la fin de 1942. Huit mille réfugiés espagnols environ auront pu émigrer entre 1940 et 1942 grâce à Gilberto Bosques, parmi lesquels Max Aub, Victor Serge, Anna Seghers, et les nombreux « niños de Morelia » dont beaucoup deviendront Mexicains.
Jacqueline Covo-Maurice, « Gérard Malgat, Gilberto Bosques la diplomatie au service de la liberté. Paris, Marseille (1939-1942) », Cahiers de civilisation espagnole contemporaine [En ligne], 12 | 2014, mis en ligne le 26 mars 2014, consulté le 16 septembre 2014. URL : http://ccec.revues.org/5109
Gilberto Bosques, la diplomacia al servicio de la libertad. París-Marsella (1939-1942)
El profesor poblano, periodista y diplomático, convertido en 1939 cónsul de Francia por órdenes del entonces presidente Lázaro Cárdenas, jugó un papel trascendental en el salvamento de miles de refugiados políticos españoles, y aunque en menor medida, también de otras nacionalidades...
Un articulo a leer en El Universal
por Diana Mandiá
La traduction du livre en espagnol vient d'être publiée :
Gilberto Bosques, la diplomacia al servicio de la libertad. París-Marsella (1939-1942),
Mexico, Conaculta, Vanilla Planifolia, Casa Refugio Citlaltépetl, 2013, 378 p.
Une projection du documentaire de Lilian Liberman aura lieu à Montpellier, le 2 octobre à 20:00 au cinéma UTOPIA, suivie d'un débat animé par des membres de l'association franco-mexicaine Uniframex. Voir sur le blog d'Uniframex.