La danza de los 13 velos, de Maudoux
Día de muertos, de Giugiaro et Gasparutto
éditions Ankama, label 619 - octobre 2012
Imaginez que Quentin Tarentino et Roberto Rodriguez se mettent à la BD. Que Guillermo Ariaga ou Boston Teran passent du roman noir au comic noir. Ou encore que Rafael Ramírez Heredia revienne d’entre les morts pour coucher sur le papier ses aventures passées du côté obscur de la vie. On s'en doute, la lecture de cette bd est réservée à un public adulte.
Ce troisième volet de Doggybags, édité par Ankama label 619 est un condensé de violence, sang, tripes, viols, machettes et balles de gun et dont les actions, il y a trois histoires, se passent à Ciudad Juarez. Rien d'étonnant au choix de cette ville eu égard au style graphique et aux scénarii qu’on a dans les mains. Les dessins réalistes sont de style comics américain (Usa), les visages masculins ont des traits anguleux, les filles sont aguichantes et dégagent un érotisme de teiboleras, tuberas et autres playmate, les phylactères résonnent des engins motorisés customisés aux chromes rutilants et aux vrombissements agressifs, des détonations et rafales d'armes de tous calibres et de tous tranchants. Dany Trejo en agent Machete se sentirait dans son élément, au milieu de ces flots de fureur sanguine et de susceptibilités qui ne se règlent pas à l’amiable. Trois récits, Room 213 (Run & Neyef) – La danza de los 13 velos (Maudoux) – Día de muertos (Giugiaro & Gasparutto), qui mettent en scène la Santa Muerte, les désormais incontournables narcos et des flics vengeurs essayant de ne pas devenir fous trop rapidement dans cette villes de psychopathes.
Les dessins sont très largement inspirés de l’imagerie mexicaine du día de muertos, calaveras, squelettes, beaucoup de cranes, de roses et cempazúchitl , de motifs azteco-mayas, une ambiance macabre illuminée de couleurs vives et brillantes. Cet aspect « fête des morts » est très bien rendu par les différents dessinateurs, Jérémie Gasparutto, Florent Maudoux et Neyef. Quant aux scénarios, ils sont à la hauteur des ambitions des auteurs. Ca déménage. On est bien loin de « Tintin et les Picaros » ou « Tortillas pour les Daltons ». Le livre est enrichi de petits dossiers sur la criminalité au Mexique, sur les narcos, leurs méthodes, les narcocorridos, les disparues de Ciudad Juarez, les décapitations, les mata-zetas, histoire de rappeler aux lecteurs qu'au Mexique, la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Au contraire, la vida no vale nada. On découvre même en fin de volume quelques pages consacrées à l'affaire Florence Cassez. Sont aussi parsemés au fil des pages des encarts journalistiques relatant les activités du crime organisé, faits réels ou détournés comme par exemple la fausse une d'El Nuevo Alarma, numéroté 666 et paru un 5 de mayo (!). El Nuevo Alarma est une feuille de choux qui se complait dans la publication de faits divers d'une violence extrême, en rajoutant du sensationnel morbide et en ne lésinant pas sur le choc des photos pour illustrer le poids des maux.
La lecture est plaisante et parfois drôle, à condition de savoir se hisser au second voire au troisième degré. A l’instar des films de tarentinesques, l’exercice est de faire de la série B. Ce n'est donc pas de bon goût, mais les auteurs ont choisi d'être décalés et anticonformistes. C’est indéniablement réussi, et avec brio. L’ensemble, décoré à grand renfort d’imagerie naco, de Jesus Malverde, de slogans du style « violencía y terror en Ciudad Juarez », « 112 pages tout en couleurs en sans aucune concession », « violence 100% graphique » ou « pour lecteur averti » donne l’impression que l’on tient un objet un peu sulfureux, une bible dédiée à une divinité peu recommandable de Mictlan ou de la Niña Blanca elle même. D'ailleurs, l'ouvrage débute sur une oracíon à la Santa Muerte qui fera passer un petit frisson sur les épaules frèles des lecteurs prepubères, non-avertis ou des touristes en partance pour les tranquilles plages yucatèques où tout n'est qu'ordre et beauté, luxe calme et volupté. Ciudad Juarez est un lieu de villégiature un peu plus caliente. Dont on peu essayer d'en rire, puisque pleurer n'y change rien.
Ph.H.
7 novembre 2012
5 novembre 2012
Quiela
Pièce de théâtre
de Guillermo León Tequio Mexico, teatro de la Capilla, théâtre de l'Elysée (Lyon)
à partir de "Cher Diego, Quiela t'embrasse" d'Elena Poniatowska
Diego Rivera, le célèbre muraliste mexicain, s’est marié trois fois. Si on connait particulièrement bien sa dernière femme, la peintre Frida Khalo, on entend déjà moins parler de sa seconde épouse Guadalupe Marin. Quant à la première, Angelica Beloff, elle est quasiment inconnue. A partir des lettres d’Angelina à Diego, alors qu’elle est à Paris et lui au Mexique, l’écrivain Elena Poniatowska va écrire « Cher Diego, Quiela t’embrasse », Querido Diego, te abraza Quiela. Ces lettres écrites dans les années 1920 relatent la vie d’Angelina à Paris, saisie par le « froid qui vient d’Alsace et de Verdun », la pneumonie de son fils puis la mort de celui-ci, et enfin sa solitude.
* : Marié à ce moment à Guadalupe Marin, dont la jalousie (ô combien justifiée) était légendaire, on peut, à la décharge de Rivera, envisager qu’il ait choisi d’ignorer Angelina pour éviter une scène. Ça reste une pure hypothèse.
Quiela
Autor : Guillermo León, a partir de la novela "Querido Diego, Te Abraza Quiela"
de Elena Poniatowska.
Dirección escénica: Guillermo León
Elenco: Odille Lauría
« Quiela » es un monólogo que tiene como protagonista a Angelina Beloff, la primera esposa del célebre pintor mexicano Diego Rivera, con quien se encuentra en el París de principios del siglo XX. Es el París de Picasso, Gris, Modigliani; ambos están allí buscando encontrar SU pintura y compartiendo el hambre, la miseria, la enfermedad, el frío, la guerra… y las múltiples andanzas de Diego. Al morir el único hijo de la pareja, Diego no lo soporta y regresa a su tierra. Angelina, Quiela, se queda en París, esperando a que su marido le envíe el dinero necesario para que ella pueda alcanzarlo en México. Pero Diego no lo hará. Diego no volverá nunca.
(Teatro de la Capilla, Coyoacan, Mexico DF)
Résumé Actes Sud :
En soixante pages d’une pudeur et d’une discrétion exemplaires, Elena Poniatowska évoque ici la dévastation provoquée dans la vie d’Angelina Beloff par le départ de son amant, le peintre mexicain Diego Rivera. Dans ce récit épistolaire à une voix, c’est l’autre voix, celle de l’absent, qui par son silence donne à la solitude d’Angelina les dimensions du tragique. Le roman d’Elena Poniatowska est, depuis sa publication en 1978, l’un des livres les plus lus au Mexique. A découvrir comme il fut écrit : passionnément !
de Guillermo León Tequio Mexico, teatro de la Capilla, théâtre de l'Elysée (Lyon)
à partir de "Cher Diego, Quiela t'embrasse" d'Elena Poniatowska
Diego Rivera, le célèbre muraliste mexicain, s’est marié trois fois. Si on connait particulièrement bien sa dernière femme, la peintre Frida Khalo, on entend déjà moins parler de sa seconde épouse Guadalupe Marin. Quant à la première, Angelica Beloff, elle est quasiment inconnue. A partir des lettres d’Angelina à Diego, alors qu’elle est à Paris et lui au Mexique, l’écrivain Elena Poniatowska va écrire « Cher Diego, Quiela t’embrasse », Querido Diego, te abraza Quiela. Ces lettres écrites dans les années 1920 relatent la vie d’Angelina à Paris, saisie par le « froid qui vient d’Alsace et de Verdun », la pneumonie de son fils puis la mort de celui-ci, et enfin sa solitude.
Le texte d’Elena Poniatowska a été adapté pour le théâtre à travers la pièce « Quiela », monologue joué en France par Odille Lauría. L’œuvre est très prenante, reflet tragique de la triste vie d’Angelina lors de son séjour parisien. Alors qu’elle est russe, elle trouve le froid de Paris plus terrible que celui de Saint Petersbourg, sa ville natale. Un froid qui lui enlève son fils sans que Diego ne s’en soucie. Lui est tout à sa peinture, à la recherche de la lumière des impressionnistes, à d’autres conquêtes féminines aussi. Indulgente devant le génie du maître, Angelina, elle même peintre sous le nom de Quiela, devient féroce et haineuse lorsque le peintre, cet hijo de puta, ne manifeste aucune émotion à la mort de son propre fils. Au contraire, il semble même soulagé d’un poids. Être seule en scène avec un texte de plus d'un heure est déjà une performance. Jouer avec passion toute une gamme de sentiments, joie, colère, espoir, déprime, en est une autre. Avec un décor et une mise en scène minimalistes et ce jeu très juste d’Odille Lauría, on ressent tout ce qu’Angelina a pu supporter à Paris, mais aussi 10 ans plus tard. En effet, grâce aux méandres du destin et à de généreux amis, Angelina pourra se rendra à Mexico. Invitée à une cérémonie ou sont présents de nombreux artistes, elle y retrouve Diego Rivera. Leurs regards se croisent. Il ne lui adressera pas la parole. L’a-t-il même reconnue ?*. Entre ses aventures extraconjugales du temps de Guadalupe puis de Frida, et sa conduite terriblement méprisante avec Angelina, l’image de Diego Rivera est un peu plus écornée. Un peintre brillant, certes, mais aussi un sacré sale type.
Ph.H.* : Marié à ce moment à Guadalupe Marin, dont la jalousie (ô combien justifiée) était légendaire, on peut, à la décharge de Rivera, envisager qu’il ait choisi d’ignorer Angelina pour éviter une scène. Ça reste une pure hypothèse.
Quiela
Autor : Guillermo León, a partir de la novela "Querido Diego, Te Abraza Quiela"
de Elena Poniatowska.
Dirección escénica: Guillermo León
Elenco: Odille Lauría
« Quiela » es un monólogo que tiene como protagonista a Angelina Beloff, la primera esposa del célebre pintor mexicano Diego Rivera, con quien se encuentra en el París de principios del siglo XX. Es el París de Picasso, Gris, Modigliani; ambos están allí buscando encontrar SU pintura y compartiendo el hambre, la miseria, la enfermedad, el frío, la guerra… y las múltiples andanzas de Diego. Al morir el único hijo de la pareja, Diego no lo soporta y regresa a su tierra. Angelina, Quiela, se queda en París, esperando a que su marido le envíe el dinero necesario para que ella pueda alcanzarlo en México. Pero Diego no lo hará. Diego no volverá nunca.
(Teatro de la Capilla, Coyoacan, Mexico DF)
En soixante pages d’une pudeur et d’une discrétion exemplaires, Elena Poniatowska évoque ici la dévastation provoquée dans la vie d’Angelina Beloff par le départ de son amant, le peintre mexicain Diego Rivera. Dans ce récit épistolaire à une voix, c’est l’autre voix, celle de l’absent, qui par son silence donne à la solitude d’Angelina les dimensions du tragique. Le roman d’Elena Poniatowska est, depuis sa publication en 1978, l’un des livres les plus lus au Mexique. A découvrir comme il fut écrit : passionnément !
24 octobre 2012
41
éditions Ombres noires - 2012
À l'intérieur du coffre d'une voiture, le cadavre de Ramiro Hernández Montes, tué par balles. Situation pour le moins embarrassante pour le frère de la victime qui espère son élection au poste de gouverneur de l'État de Colima. Quatre flics sont chargés de l'enquête avec pour consigne de l'étouffer : le servile commandant Obispo, le Tigre Guerrero, violent mais efficace, Román et Sabino, deux policiers machos confrontés au monde gay. Car l'enquête révèle une série d'assassinats d'homosexuels, tous abattus avec un calibre .41, mais aussi les orgies organisées dans des villas luxueuses et le goût de certains notables pour les enfants. Ailleurs dans la ville, un gamin livré à lui-même se lie d'amitié avec un adulte qui ne tarde pas à l'initier à la drogue et au sexe. Un jour, on le présente à un couple, Roi Camilo et Reine Sofía...
Tiré d'un fait divers, roman sans concession sur la perte de l'innocence, 41 montre jusqu'où peut aller la perversion des plus vils personnages politiques.
Rogelio Guedea est né au Mexique en 1974, où il a exercé la profession de fonctionnaire fédéral. Il a quitté le Mexique avec sa famille à la suite de nombreuses menaces de mort. Aujourd’hui, il vit en Nouvelle-Zélande où il enseigne la littérature hispanique. Il est considéré comme l’une des nouvelles voix du polar mexicain. 41 a reçu le Premio Interamericano de Literatura Carlos Montemayor. Il s’agit de son premier roman traduit en France.
(Source : Ombres noires)
À l'intérieur du coffre d'une voiture, le cadavre de Ramiro Hernández Montes, tué par balles. Situation pour le moins embarrassante pour le frère de la victime qui espère son élection au poste de gouverneur de l'État de Colima. Quatre flics sont chargés de l'enquête avec pour consigne de l'étouffer : le servile commandant Obispo, le Tigre Guerrero, violent mais efficace, Román et Sabino, deux policiers machos confrontés au monde gay. Car l'enquête révèle une série d'assassinats d'homosexuels, tous abattus avec un calibre .41, mais aussi les orgies organisées dans des villas luxueuses et le goût de certains notables pour les enfants. Ailleurs dans la ville, un gamin livré à lui-même se lie d'amitié avec un adulte qui ne tarde pas à l'initier à la drogue et au sexe. Un jour, on le présente à un couple, Roi Camilo et Reine Sofía...
Tiré d'un fait divers, roman sans concession sur la perte de l'innocence, 41 montre jusqu'où peut aller la perversion des plus vils personnages politiques.
(résumé de l'éditeur)
(Source : Ombres noires)
Tempête sur le Mexique
édition le Livre de poche - 2012
Le tragique destin d’un empereur sacrifié. 1861. La République du Mexique, ruinée et affaiblie par les guerres civiles, est devenue un enjeu entre les grandes puissances. Napoléon III, en quête d’une tête couronnée à même d’y instaurer un régime à la solde de la France, choisit Maximilien de Habsbourg. Ce jeune prince, que l’accession au trône de son frère, François-Joseph, empereur d’Autriche, a privé de tout avenir, est un poète, un progressiste que rien ne prépare à l’exercice du pouvoir. Accompagné de sa belle épouse, Charlotte, il quitte son château de Miramar pour régner sur un pays dont il ne connaît rien. Persuadé qu’il répond à une aspiration du peuple mexicain, Maximilien déchante lorsqu’il apprend que ses sujets viennent grossir les rangs des rebelles à la solde de Benito Juárez, l’ancien président du Mexique. Au fur et à mesure que se poursuivent les combats entre impériaux et républicains, Maximilien se détourne de son empire pour se consacrer à ses maîtresses, tandis que sa courageuse femme gère les affaires de l’État. Quand Napoléon III annonce le retrait de ses troupes du Mexique, Maximilien relève la tête et décide enfin de se battre. Charlotte part en Europe afin de supplier l’empereur des Français de maintenir son soutien militaire.
Il est des personnages qui entrent dans l’histoire en même temps que dans la légende. Ainsi en est-il de la princesse Charlotte de Belgique et de l’archiduc Maximilien d’Autriche dont les destins incandescents transcendèrent les péripéties historiques pour atteindre d’emblée au mythe. Pouvait-on rêver couple plus romantique ? Elle, belle, ardente, musicienne, lui, raffiné, épris de poésie, avec la noble prestance des Habsbourg. Pourtant les fêtes, les voyages, les fastes de la cour de Vienne et du château de Miramar sur l’Adriatique ne dissipaient pas leur mélancolie. Quand Napoléon III, dans l’une de ces combinaisons diplomatiques scabreuses qui perdront son règne, leur propose en 1859 de devenir les souverains du Mexique, le couple entrevoit en rêve un pays immense, des trésors immémoriaux, le vent de l’aventure, leur amour régénéré. Une fois séparé, le malheur fondra sur le couple ; Charlotte perdra la raison, Maximilien la vie.
Le tragique destin d’un empereur sacrifié. 1861. La République du Mexique, ruinée et affaiblie par les guerres civiles, est devenue un enjeu entre les grandes puissances. Napoléon III, en quête d’une tête couronnée à même d’y instaurer un régime à la solde de la France, choisit Maximilien de Habsbourg. Ce jeune prince, que l’accession au trône de son frère, François-Joseph, empereur d’Autriche, a privé de tout avenir, est un poète, un progressiste que rien ne prépare à l’exercice du pouvoir. Accompagné de sa belle épouse, Charlotte, il quitte son château de Miramar pour régner sur un pays dont il ne connaît rien. Persuadé qu’il répond à une aspiration du peuple mexicain, Maximilien déchante lorsqu’il apprend que ses sujets viennent grossir les rangs des rebelles à la solde de Benito Juárez, l’ancien président du Mexique. Au fur et à mesure que se poursuivent les combats entre impériaux et républicains, Maximilien se détourne de son empire pour se consacrer à ses maîtresses, tandis que sa courageuse femme gère les affaires de l’État. Quand Napoléon III annonce le retrait de ses troupes du Mexique, Maximilien relève la tête et décide enfin de se battre. Charlotte part en Europe afin de supplier l’empereur des Français de maintenir son soutien militaire.
Il est des personnages qui entrent dans l’histoire en même temps que dans la légende. Ainsi en est-il de la princesse Charlotte de Belgique et de l’archiduc Maximilien d’Autriche dont les destins incandescents transcendèrent les péripéties historiques pour atteindre d’emblée au mythe. Pouvait-on rêver couple plus romantique ? Elle, belle, ardente, musicienne, lui, raffiné, épris de poésie, avec la noble prestance des Habsbourg. Pourtant les fêtes, les voyages, les fastes de la cour de Vienne et du château de Miramar sur l’Adriatique ne dissipaient pas leur mélancolie. Quand Napoléon III, dans l’une de ces combinaisons diplomatiques scabreuses qui perdront son règne, leur propose en 1859 de devenir les souverains du Mexique, le couple entrevoit en rêve un pays immense, des trésors immémoriaux, le vent de l’aventure, leur amour régénéré. Une fois séparé, le malheur fondra sur le couple ; Charlotte perdra la raison, Maximilien la vie.
(résumé de l'éditeur)
16 octobre 2012
L'ultime secret de Frida K
éditions Les Escales noires, 2012
Un autoportrait de Frida Kahlo a été voléà Mexico. Une jeune détective privée espagnole, Daniela Ackerman, est envoyée sur place pour le retrouver et fait une découverte surprenante : la toile contiendrait un message codéà destination de Léon Trotski, le célèbre révolutionnaire... devenu l'amant de Frida Kahlo pendant l'exil mexicain de celui-ci.
Au même moment, une série de meurtres défraye la chronique : les cadavres de strip-teaseuses sont retrouvés mutilés, l'image de la Santa Muerte– l'Ange de la mort – tatouée sur le sein gauche, tandis que des autels consacrés à cette secte religieuse rivale du Vatican sont détruits.
Daniela se retrouve ainsi plongée dans une enquête mêlant narcotrafiquants dévôts de la Santa Muerte, évêques officieux et curés aux visages d'ange, tueurs à gages en maillot du Real de Madrid et procureures mangeuses d'hommes obsédées par la chirurgie esthétique...
Un polar hispanique explosif qui nous dévoile, à travers une intrigue contemporaine sulfureuse, l'ultime secret de Frida K. et de sa liaison clandestine avec Trotski quelques mois avant son assassinat.
Source : site de l'éditeur
Mélangez au shaker Frida Khalo, Léon Trotski, la Santa muerte, Azcapotzalco, Tepito, une détective espagnole spécialisée dans l’art, un avocat mexicain véreux, un narcotrafiquant, un prêtre catholique blanchisseur d’argent et en perte d’ouailles, un évêque de la Niña Blanca en gain d’ouailles mais dont les autels sont saccagés, des teiboleras assassinées, un flic taciturne, une procureur nymphomane et un tatoueur. Agitez vivement quelques minutes, et jetez sur le papier ce qu’il en sort. On obtient ce livre qui a une trame linéaire aussi trépidante qu’une autoroute belge par une soirée d’automne. Les ingrédients ne sont la que pour servir d’exotisme à un style simpliste, à une histoire mal racontée et qui reste confuse du début à la fin.
Ph. H
Un autoportrait de Frida Kahlo a été voléà Mexico. Une jeune détective privée espagnole, Daniela Ackerman, est envoyée sur place pour le retrouver et fait une découverte surprenante : la toile contiendrait un message codéà destination de Léon Trotski, le célèbre révolutionnaire... devenu l'amant de Frida Kahlo pendant l'exil mexicain de celui-ci.
Au même moment, une série de meurtres défraye la chronique : les cadavres de strip-teaseuses sont retrouvés mutilés, l'image de la Santa Muerte– l'Ange de la mort – tatouée sur le sein gauche, tandis que des autels consacrés à cette secte religieuse rivale du Vatican sont détruits.
Daniela se retrouve ainsi plongée dans une enquête mêlant narcotrafiquants dévôts de la Santa Muerte, évêques officieux et curés aux visages d'ange, tueurs à gages en maillot du Real de Madrid et procureures mangeuses d'hommes obsédées par la chirurgie esthétique...
Un polar hispanique explosif qui nous dévoile, à travers une intrigue contemporaine sulfureuse, l'ultime secret de Frida K. et de sa liaison clandestine avec Trotski quelques mois avant son assassinat.
Source : site de l'éditeur
Mélangez au shaker Frida Khalo, Léon Trotski, la Santa muerte, Azcapotzalco, Tepito, une détective espagnole spécialisée dans l’art, un avocat mexicain véreux, un narcotrafiquant, un prêtre catholique blanchisseur d’argent et en perte d’ouailles, un évêque de la Niña Blanca en gain d’ouailles mais dont les autels sont saccagés, des teiboleras assassinées, un flic taciturne, une procureur nymphomane et un tatoueur. Agitez vivement quelques minutes, et jetez sur le papier ce qu’il en sort. On obtient ce livre qui a une trame linéaire aussi trépidante qu’une autoroute belge par une soirée d’automne. Les ingrédients ne sont la que pour servir d’exotisme à un style simpliste, à une histoire mal racontée et qui reste confuse du début à la fin.
Ph. H
7 septembre 2012
Mezquite Road
Gabriel Trujillo Muñoz
éditions Folio, 2012
Mexicali, état de Basse-Californie du nord, est une ville frontière. Cette frontière entre le Mexique et les Etats-unis rappelle le mur de Berlin, le rideau de fer, le mur autour de la Palestine ou les murailles de Jéricho. Même si à ce jour, aucune armée de trompettistes ne l’a détruit ni même lézardé. Pourtant il est poreux ce mur, y passe les produits de divers trafics, d’êtres humains, de drogue, d’armes ou d’argent sale. De part et d’autres de cette limite bétonnée règnent les narcotrafiquants, faisant de ce coin du continent américain une zone particulièrement dangereuse. C’est dans cet endroit peu attirant qu’est né Gabriel Trujillo Muñoz. Peu attirant mais paradoxalement, il draine malgré tout toute la main d’œuvre servile du lumpenprolétariat qui espère un travail dans les maquiladoras ou, rêve chimérique, passer au nord pour accéder au mode de vie exemplaire de l’oncle Sam.
éditions Folio, 2012
Mexicali, état de Basse-Californie du nord, est une ville frontière. Cette frontière entre le Mexique et les Etats-unis rappelle le mur de Berlin, le rideau de fer, le mur autour de la Palestine ou les murailles de Jéricho. Même si à ce jour, aucune armée de trompettistes ne l’a détruit ni même lézardé. Pourtant il est poreux ce mur, y passe les produits de divers trafics, d’êtres humains, de drogue, d’armes ou d’argent sale. De part et d’autres de cette limite bétonnée règnent les narcotrafiquants, faisant de ce coin du continent américain une zone particulièrement dangereuse. C’est dans cet endroit peu attirant qu’est né Gabriel Trujillo Muñoz. Peu attirant mais paradoxalement, il draine malgré tout toute la main d’œuvre servile du lumpenprolétariat qui espère un travail dans les maquiladoras ou, rêve chimérique, passer au nord pour accéder au mode de vie exemplaire de l’oncle Sam.
Le livre débute sur les chapeaux (de cow-boys) de roues (de 4X4). Trois cadavres sont jetés au fond d’un arroyo. Presque en même temps, Heriberto est retrouvé mort dans une chambre d’hôtel. Anastasio, vieil ami d’Heriberto et de Morgado demande alors à celui-ci de se pencher sur les circonstances de la mort qui apparaissent bien troubles. De fait, les activités d’Heriberto étaient parfois tournées vers le jeu, et il avait contracté une dette plus que rondelette auprès d’une tenancière d’un cercle clandestin. Les amis de cette ennemie n’étaient pas des amis pour Heriberto.
L’enquête de notre avocat des droits de l’homme, ce qui n’est pas une sinécure au Mexique, va et vient entre une veuve éplorée découvrant les turpitudes de son mari, une fille lubrique mariée à un voyou, la police qui considère que c’est une affaire de drogue puisque un sachet a été retrouvé sur le cadavre. Morgado peut compter sur Anastasio, ancien militant anarchiste qui philosophe sur les temps modernes et la victoire, et donc sa défaite, de l’individualisme, de l’argent facile, et le narcotrafic qui pourrit tout.
Trujillo Muñoz pimente son récit d’allusions érotiques, de gueules de bois douloureuses sous le climat torride de Mexicali. L’auteur joue d’ailleurs sur cette chaleur accablante qui pousse parfois à la nonchalance et qui contraste avec la dureté des faits et la rapidité de leur survenance. Les intervenants sont nombreux, un gang de motards faisant dans le social lui sert d’anges gardiens. Dans les coups durs, Anastasio parvient à reformer sa brigade comme à l’époque de Ricardo Flores Magon. La police mexicaine est fidèle à sa réputation, inefficace et corrompue. Pour compliquer le tout, DEA et CIA étasuniennes viennent mettre leurs grains de sel – et de sable – dans cet imbroglio. Car si le nombre de pages est supérieur à celui des autres livres de la série, les faits et personnages sont eux aussi plus denses. Il faut suivre avec attention et l’enchainement des évènements est parfois trop rapide et pas claire.
Mezquite Road est un cliché social, politique et sociologique de cette partie du monde, lieu de rencontre de tous les prédateurs, nombreux et variés, qui tournent autour des fortunes nées du narcotrafic, et planent tels les zopilotes au dessus de leurs victimes, femmes, pauvres, indiens, enfants, ce qui génèrent souvent des situations sordides.
Mais, Morgado va parvenir, non pas à faire triompher le bien, la tâche est bien trop démesurée, mais à résoudre l’affaire d’Heriberto et redorer un peu son blason. Joueur, peut-être, malhonnête certainement pas. C’était un innocent, au sens propre et figuré, victime collatérale de la violence endémique de ces provinces du nord du Mexique comme l’ont déjà été plusieurs dizaines de milliers de personnes. On notera avec plaisir le rôle important d’Alicia, la femme plantureuse et hardie dont Morgado est amoureux. Son personnage est attachant, mais Morgado doit-il lui faire une confiance aveugle ?
Ph.H.
6 septembre 2012
Mexico, la muerte
Marty (dessin), Philippe Thirault (scénario)
Agence interpol, tome 1
éditions Dupuis - 09 2012
Résumé de l'éditeur :
Des cadavres de femmes décapitées sont retrouvés en plusieurs endroits de Mexico. La police, corrompue jusqu'à l'os, n'enquête pas particulièrement sur ces meurtres. D'une part parce qu'ils ressemblent beaucoup à la manière de faire des narcos, d'autre part parce que tant que personne n'y trouve d'intérêt, personne n'a de raison de bouger. Le seul à s'intéresser à l'affaire est un détective privé ; un solitaire, du nom de Tikal, à qui le mari d'une victime a demandé de retrouver le meurtrier. Il n'attend aucune aide de la police, mais c'est Interpol qui va s'intéresser à lui, en la personne de l'agent Clare Burnell, chargée de l'affaire depuis qu'on a découvert qu'une des victimes était de nationalité américaine.
Démarre alors, pour le duo a priori mal assorti, une enquête violente, remplie de zones d'ombre et de faux-semblants, sur fond de terreur et de massacre orchestrés par les narcos. Sans compter que les motivations de Tikal se révèlent peu à peu bien plus complexes qu'elles n'avaient l'air de l'être...
Une intrigue de polar très noire de Philippe Thirault, servie par le dessin âpre et incisif de Lionel Marty.
Source : http://www.dupuis.com/catalogue/FR/al/31342/mexico.html
Mexico, La Muerte
Entretien avec les auteurs Philippe Thirault et Lionel Marty
« Une nouvelle série inspirée de faits réels ». Voilà comment les éditions Dupuis présentent Agence Interpol, dont les deux premiers tomes, Stockholm et Mexico, seront disponibles dans les bacs à partir du 7 septembre avec, pour chaque album, un duo d’auteurs différent. L’enquête se à Mexico met aux prises narcotrafiquants, police locale corrompue et chirurgiens véreux. Quant à Pablo Tikal, un privé local, et Clare Burnell, agent d’Interpol, ils essaient de retrouver l’assassin de jeunes filles retrouvées mortes, décapitées. Philippe Thirault et Lionel Marty, aux commandes de ce polar noir et sanglant, répondent à quelques questions. Lire l'entretien complet sur BD Gest'.
Le trait agressif, dur et anguleux rend bien compte de l’atmosphère tendue qui règne dans les villes mexicaines touchées par la violence, des difficultés quotidiennes des habitants et de l’inquiétude omniprésente qui règne mais avec laquelle il faut bien vivre. Par contre, si ce style convient aux dessins d’ensemble, il est mal adapté aux personnages qui deviennent méconnaissables d’une case à l’autre, voire disproportionnés.
Si l’objectif des auteurs était de faire un album sur les conséquences du narcotrafic, on ne comprend pas trop pourquoi ils ne l’ont pas fait directement, sans passer par cette enquête sur un serial-killer ? En effet, tout le déroulement de l’album est construit sur l’énumération des agissements des narcotrafiquants : décapitation, pendaisons, démembrements, attaques des centres de désintoxication … dans un enchainement qui devient vite rébarbatif puisque finalement, ce n’est pas le sujet principal. Il semble que le Mexique devient de plus en plus victime de sa mauvaise réputation et donc un sujet de plus en plus fréquent pour la littérature ou la bd noire. Mais il ne suffit pas de citer les bidonvilles de Nezahualcoyotl, le quartier riche de Las Lomas, ou la Zona rosa pour recréer une ambiance. Les sources doivent être fiables, ce qui ne semblent pas être le cas puisque lorsqu’il est question de l’aéroport international de Benito Juarez de Mexico DF, on peut lire des panneaux en catalan !?
Finalement, cet album laisse une vision morbide et figée de Mexico DF, alors qu’elle n’est pas la ville mexicaine la plus exemplaire en matière de violence. Elle est largement dépassée par Ciudad Juarez ou Monterey, voire Acapulco ou Veracruz. Il est un peu exagéré de dire, comme c'est le cas dans la bd, que l'espérance de vie à Tepito (marché de Mexico DF où se vendent les produits des vols) est de 10 minutes, même si Tepito n'est pas loin s'enfaut, un endroit recommandable. Les auteurs égrainent la liste des ingrédients qui font du Mexique contemporain un pays dangereux, mais cela reste superficiel et fade, ce qui est dommage pour le pays du piment.
Ph.H.
Agence interpol, tome 1
éditions Dupuis - 09 2012
Résumé de l'éditeur :
Des cadavres de femmes décapitées sont retrouvés en plusieurs endroits de Mexico. La police, corrompue jusqu'à l'os, n'enquête pas particulièrement sur ces meurtres. D'une part parce qu'ils ressemblent beaucoup à la manière de faire des narcos, d'autre part parce que tant que personne n'y trouve d'intérêt, personne n'a de raison de bouger. Le seul à s'intéresser à l'affaire est un détective privé ; un solitaire, du nom de Tikal, à qui le mari d'une victime a demandé de retrouver le meurtrier. Il n'attend aucune aide de la police, mais c'est Interpol qui va s'intéresser à lui, en la personne de l'agent Clare Burnell, chargée de l'affaire depuis qu'on a découvert qu'une des victimes était de nationalité américaine.
Démarre alors, pour le duo a priori mal assorti, une enquête violente, remplie de zones d'ombre et de faux-semblants, sur fond de terreur et de massacre orchestrés par les narcos. Sans compter que les motivations de Tikal se révèlent peu à peu bien plus complexes qu'elles n'avaient l'air de l'être...
Une intrigue de polar très noire de Philippe Thirault, servie par le dessin âpre et incisif de Lionel Marty.
Source : http://www.dupuis.com/catalogue/FR/al/31342/mexico.html
Mexico, La Muerte
Entretien avec les auteurs Philippe Thirault et Lionel Marty
« Une nouvelle série inspirée de faits réels ». Voilà comment les éditions Dupuis présentent Agence Interpol, dont les deux premiers tomes, Stockholm et Mexico, seront disponibles dans les bacs à partir du 7 septembre avec, pour chaque album, un duo d’auteurs différent. L’enquête se à Mexico met aux prises narcotrafiquants, police locale corrompue et chirurgiens véreux. Quant à Pablo Tikal, un privé local, et Clare Burnell, agent d’Interpol, ils essaient de retrouver l’assassin de jeunes filles retrouvées mortes, décapitées. Philippe Thirault et Lionel Marty, aux commandes de ce polar noir et sanglant, répondent à quelques questions. Lire l'entretien complet sur BD Gest'.
Le trait agressif, dur et anguleux rend bien compte de l’atmosphère tendue qui règne dans les villes mexicaines touchées par la violence, des difficultés quotidiennes des habitants et de l’inquiétude omniprésente qui règne mais avec laquelle il faut bien vivre. Par contre, si ce style convient aux dessins d’ensemble, il est mal adapté aux personnages qui deviennent méconnaissables d’une case à l’autre, voire disproportionnés.
Si l’objectif des auteurs était de faire un album sur les conséquences du narcotrafic, on ne comprend pas trop pourquoi ils ne l’ont pas fait directement, sans passer par cette enquête sur un serial-killer ? En effet, tout le déroulement de l’album est construit sur l’énumération des agissements des narcotrafiquants : décapitation, pendaisons, démembrements, attaques des centres de désintoxication … dans un enchainement qui devient vite rébarbatif puisque finalement, ce n’est pas le sujet principal. Il semble que le Mexique devient de plus en plus victime de sa mauvaise réputation et donc un sujet de plus en plus fréquent pour la littérature ou la bd noire. Mais il ne suffit pas de citer les bidonvilles de Nezahualcoyotl, le quartier riche de Las Lomas, ou la Zona rosa pour recréer une ambiance. Les sources doivent être fiables, ce qui ne semblent pas être le cas puisque lorsqu’il est question de l’aéroport international de Benito Juarez de Mexico DF, on peut lire des panneaux en catalan !?
Finalement, cet album laisse une vision morbide et figée de Mexico DF, alors qu’elle n’est pas la ville mexicaine la plus exemplaire en matière de violence. Elle est largement dépassée par Ciudad Juarez ou Monterey, voire Acapulco ou Veracruz. Il est un peu exagéré de dire, comme c'est le cas dans la bd, que l'espérance de vie à Tepito (marché de Mexico DF où se vendent les produits des vols) est de 10 minutes, même si Tepito n'est pas loin s'enfaut, un endroit recommandable. Les auteurs égrainent la liste des ingrédients qui font du Mexique contemporain un pays dangereux, mais cela reste superficiel et fade, ce qui est dommage pour le pays du piment.
Ph.H.
5 septembre 2012
Juarez
éditions Glénat - 08 2012
Résumé de l'éditeur :
Bienvenue à « murder land »
Depuis 1993, dans la petite ville frontière de Ciudad Juárez, près de 400 cadavres de femmes ont été retrouvés, et plus de 2000 sont portées disparues. Sûr que ça crée des vocations. Gael Garcia Morales est venu à Juárez pour y retrouver la trace de sa sœur, dont le visage figure parmi ceux des milliers de disparues pour lesquelles les familles désespérées collent des affichettes. Quelques mois plus tôt, elle avait rejoint l’association Esperanza, qui s’oppose aux trafiquants de drogue, aux policiers complaisants et aux avocats véreux pour faire la lumière sur ces assassinats ignobles. Mais Juárez n’aime pas les fouineurs. Certains ont tenté de mener leur propre enquête, on ne les a jamais revus…
Dans le domaine de l’horreur, la réalité dépasse malheureusement souvent la fiction, et les auteurs se sont inspirés de faits réels pour ce one shot racontant l’enquête d’un personnage, menée au cœur des vérités obscures de cette cité mexicaine gouvernée par le crime et l'impunité.
Source : http://www.glenatbd.com/bd/juarez-9782723482134.htm
Le dessin réaliste, aux traits précis est agréable. Les couleurs, brillantes sur papier glacé, donnent un côté excessivement lumineux qui ne colle pas à l’ambiance. L’album est riche de 72 pages, découpées en nombreuses case et phylactères, offrant un bon moment de lecture, ce qui n’est pas toujours le cas avec une bd.
Le scénario est solide et classique. La sœur de Gael a disparu a Ciudad Juarez. Installé aux Usa, il franchi la frontière pour tenter de la retrouver. Les auteurs décrivent le parcours habituel dans ce genre de situation, le héros croise donc des policiers incapables, véreux, corrompus ou compromis, des avocats du même tonneau, des journalistes dépassés dont la vie est menacée, comme celles des femmes qui militent au sein des associations d’aide aux familles de disparues. Si toutes les origines d’assassinats sont évoquées, violence conjugales, détraqués sexuels, snuff-movies … les auteurs ont choisi celle qui est probablement à l’origine du plus grand nombre de victimes, le narcotrafic. Ils évoquent dans leur bd l’étroite connivence entre les narcos et les politiciens, les luttes intestines entre gangs et l’échec total de toutes les tentatives d’éradication du fléau, tant au niveau de l’Etat de Chihuahua qu’au niveau fédéral.
On regrettera (encore !) quelques mauvaises traductions et quelques fautes d’orthographe en espagnol. Cette bd, loin d’être une ouvre militante comme celle de Baudoin & Troubs (Viva la vida – Los sueños de Ciudad Juarez), une des rares a avoir capté la profondeur du désarroi de ces femmes mexicaines, reste néanmoins une œuvre fidèle à la réalité.
Ph.H.
Résumé de l'éditeur :
Bienvenue à « murder land »
Depuis 1993, dans la petite ville frontière de Ciudad Juárez, près de 400 cadavres de femmes ont été retrouvés, et plus de 2000 sont portées disparues. Sûr que ça crée des vocations. Gael Garcia Morales est venu à Juárez pour y retrouver la trace de sa sœur, dont le visage figure parmi ceux des milliers de disparues pour lesquelles les familles désespérées collent des affichettes. Quelques mois plus tôt, elle avait rejoint l’association Esperanza, qui s’oppose aux trafiquants de drogue, aux policiers complaisants et aux avocats véreux pour faire la lumière sur ces assassinats ignobles. Mais Juárez n’aime pas les fouineurs. Certains ont tenté de mener leur propre enquête, on ne les a jamais revus…
Dans le domaine de l’horreur, la réalité dépasse malheureusement souvent la fiction, et les auteurs se sont inspirés de faits réels pour ce one shot racontant l’enquête d’un personnage, menée au cœur des vérités obscures de cette cité mexicaine gouvernée par le crime et l'impunité.
Source : http://www.glenatbd.com/bd/juarez-9782723482134.htm
Le dessin réaliste, aux traits précis est agréable. Les couleurs, brillantes sur papier glacé, donnent un côté excessivement lumineux qui ne colle pas à l’ambiance. L’album est riche de 72 pages, découpées en nombreuses case et phylactères, offrant un bon moment de lecture, ce qui n’est pas toujours le cas avec une bd.
Le scénario est solide et classique. La sœur de Gael a disparu a Ciudad Juarez. Installé aux Usa, il franchi la frontière pour tenter de la retrouver. Les auteurs décrivent le parcours habituel dans ce genre de situation, le héros croise donc des policiers incapables, véreux, corrompus ou compromis, des avocats du même tonneau, des journalistes dépassés dont la vie est menacée, comme celles des femmes qui militent au sein des associations d’aide aux familles de disparues. Si toutes les origines d’assassinats sont évoquées, violence conjugales, détraqués sexuels, snuff-movies … les auteurs ont choisi celle qui est probablement à l’origine du plus grand nombre de victimes, le narcotrafic. Ils évoquent dans leur bd l’étroite connivence entre les narcos et les politiciens, les luttes intestines entre gangs et l’échec total de toutes les tentatives d’éradication du fléau, tant au niveau de l’Etat de Chihuahua qu’au niveau fédéral.
On regrettera (encore !) quelques mauvaises traductions et quelques fautes d’orthographe en espagnol. Cette bd, loin d’être une ouvre militante comme celle de Baudoin & Troubs (Viva la vida – Los sueños de Ciudad Juarez), une des rares a avoir capté la profondeur du désarroi de ces femmes mexicaines, reste néanmoins une œuvre fidèle à la réalité.
Ph.H.
23 juillet 2012
L'affaire tequila
Traduit par Juliette Ponce
éditions Denoël, 2012
C'est à Acapulco que se déroulent cette fois les aventures de Sunny Pascal, privé américano-mexicain porté sur le surf, les jolies filles et les cocktails VIP. Sa mission consiste à biberonner Johnny Weissmuller, ex-Tarzan à la dérive un brin porté sur la boisson, pendant la durée du célèbre festival de cinéma qui se tient le long de cette mythique baie. Un jeu d'enfant, en somme...
Mais c'est sans compter sur les mauvaises fréquentations de l'homme-singe et ses soucis en tout genre : car Weissmuller est plongé jusqu'au cou dans des affaires crapuleuses que Sunny devra démêler s'il veut sauver sa peau. La mafia, de sombres Cubains aux allégeances troubles et même Ann Margret – l'ex d'Elvis avec laquelle Sunny se lie d'une amitié fort peu catholique – viendront mettre à mal le flegme de notre fin limier. Dans ce nid d'espions où chacun essaie de tirer son épingle du jeu, Sunny mènera l'enquête avec la nonchalance et l'humour qu'on lui connaît. Portrait drôle et sexy du milieu hollywoodien des années soixante, L'Affaire tequila nous entraîne dans une intrigue caliente en diable.
Source : site de l'éditeur
Es 1965, el mundo se está recuperando del asesinato de kennedy y baila al ritmo del rock. Su amigo, el productor de cine Scott Cherries, contrata a Sunny Pascal para que vuele a la turística playa y sirva de guardaespaldas de Johnny Weissmüller, alias Tarzán, durante el afamado festival de cine. El viejo campeón olímpico y estrella de cine, se ha metido con la mafia local y debe una buena cantidad por su afición al juego y bebida. Sunny debe sacarlo del embrollo pero su afán de meterse en problemas lo envuelve en un trama de carácter internacional contando con la ayuda del mafioso más seductor : Frank Sinatra.
Francisco Gerardo Haghenbeck (nn. Ciudad de México, 1965 ) es un escritor y guionista de comics mexicano. Entre sus obras destaca Trago Amargo, novela que recibió el Premio Nacional de Novela «Una Vuelta de Tuerca» en el año 2006
éditions Denoël, 2012
C'est à Acapulco que se déroulent cette fois les aventures de Sunny Pascal, privé américano-mexicain porté sur le surf, les jolies filles et les cocktails VIP. Sa mission consiste à biberonner Johnny Weissmuller, ex-Tarzan à la dérive un brin porté sur la boisson, pendant la durée du célèbre festival de cinéma qui se tient le long de cette mythique baie. Un jeu d'enfant, en somme...
Mais c'est sans compter sur les mauvaises fréquentations de l'homme-singe et ses soucis en tout genre : car Weissmuller est plongé jusqu'au cou dans des affaires crapuleuses que Sunny devra démêler s'il veut sauver sa peau. La mafia, de sombres Cubains aux allégeances troubles et même Ann Margret – l'ex d'Elvis avec laquelle Sunny se lie d'une amitié fort peu catholique – viendront mettre à mal le flegme de notre fin limier. Dans ce nid d'espions où chacun essaie de tirer son épingle du jeu, Sunny mènera l'enquête avec la nonchalance et l'humour qu'on lui connaît. Portrait drôle et sexy du milieu hollywoodien des années soixante, L'Affaire tequila nous entraîne dans une intrigue caliente en diable.
Source : site de l'éditeur
Es 1965, el mundo se está recuperando del asesinato de kennedy y baila al ritmo del rock. Su amigo, el productor de cine Scott Cherries, contrata a Sunny Pascal para que vuele a la turística playa y sirva de guardaespaldas de Johnny Weissmüller, alias Tarzán, durante el afamado festival de cine. El viejo campeón olímpico y estrella de cine, se ha metido con la mafia local y debe una buena cantidad por su afición al juego y bebida. Sunny debe sacarlo del embrollo pero su afán de meterse en problemas lo envuelve en un trama de carácter internacional contando con la ayuda del mafioso más seductor : Frank Sinatra.
Francisco Gerardo Haghenbeck (nn. Ciudad de México, 1965 ) es un escritor y guionista de comics mexicano. Entre sus obras destaca Trago Amargo, novela que recibió el Premio Nacional de Novela «Una Vuelta de Tuerca» en el año 2006
19 juin 2012
El rencor
editorial FCE De Bolsillo
primera edicion, Planeta 2006
Max Urdiales, un político gris y fanfarrón, es llamado para cumplir con una tarea que sólo él puede hacer: encontrar al anciano y temible licenciado X., quintaesencia del priismo; ha pasado por las tres etapas de todo militante del partido único: porrista, policía secreto y hombre de negocios nunca diáfanos. Max Urdiales nos narra episodios claves de la historia política de México en los setenta años de PRI. Nos dejará ver, gradualmente, su verdadero rostro y el de la política mexicana; y a la vez, hace un viaje interior hacia su propio rencor: no pertenecer a la clase política a pesar de ser leal a ella.
(Reseña FCE)
“Le llamamos grilla a la política mexicana porque es justo lo que queremos que la gente piense de ella : un ruidero incomprensible que viene de la noche”, sentencia al final del libro el Licenciado X. Ante tal realidad, la única medicina posible es el sarcasmo. Y en ese sentido El rencor se toma a gozosas cucharadas.
Bernardo Esquinca
primera edicion, Planeta 2006
Max Urdiales, un político gris y fanfarrón, es llamado para cumplir con una tarea que sólo él puede hacer: encontrar al anciano y temible licenciado X., quintaesencia del priismo; ha pasado por las tres etapas de todo militante del partido único: porrista, policía secreto y hombre de negocios nunca diáfanos. Max Urdiales nos narra episodios claves de la historia política de México en los setenta años de PRI. Nos dejará ver, gradualmente, su verdadero rostro y el de la política mexicana; y a la vez, hace un viaje interior hacia su propio rencor: no pertenecer a la clase política a pesar de ser leal a ella.
(Reseña FCE)
“Le llamamos grilla a la política mexicana porque es justo lo que queremos que la gente piense de ella : un ruidero incomprensible que viene de la noche”, sentencia al final del libro el Licenciado X. Ante tal realidad, la única medicina posible es el sarcasmo. Y en ese sentido El rencor se toma a gozosas cucharadas.
Bernardo Esquinca
1 juin 2012
Tijuana Straits
éditions Sonatines, 2010
Avec Tijuana Straits, Ken Nunn a écrit un roman environnemental, social et engagé. L’histoire se passe entre Imperial Beach, une ville des Usa de la vallée de la Tijuana River, et de l’autre côté de la frontière, à Tijuana, plus grande ville l’état mexicain de Baja California. Sam Fahey est un ancien surfeur malmené par la vie. Il a de mauvaises relations avec son père, un petit truand qui ira jusqu’à assassiner des clandestins mexicains. Ce mauvais exemple, s’il ne l’empêche pas de réussir quelques sorties mémorables sur les houles prisées du pacifique, le fameux mystic peak entre les iles Coronados et l’embouchure de la Tijuana river, ne lui épargnera pas des dérapages autour de la drogue, consommation et trafic, qui le conduiront en prison pour plusieurs années. A sa sortie, il a un seul désir, se ranger dans une petite vie tranquille, sans horizon et sans exploit sportif mais sans aussi sans embêtement.
Magdalena, à Tijuana, voudrait que les choses changent pour les femmes mexicaines. Elle travaille à la Casa de las mujeres, où elle apporte une aide psychologique, matérielle et juridique aux nombreuses victimes d’un univers social et professionnel très particulier, dans lequel les conditions de travail sont basées sur le machisme, l’absence de législation, l’absence de protection, la violence et la corruption. Cette activité va valoir à Magdalena un attentat qu’elle attribue aux patrons des maquiladoras, ces petites usines qui fourmillent sur la frontière, dans lesquelles les femmes sont exploitées par des employeurs yanquis sans scrupules, avec l’accord des autorités mexicaines qui y voient un essor économique. Echappant à ses poursuivants, Magdalena va être recueillie par Sam Fahey, qui de partage entre son emploi pour la protection de des oiseaux et sa petite ferme dédiée à la vermiculture. L’engagement de Magdalena va lui redonner un peu de conscience, de solidarité, et peut être l’occasion de laver les taches laissées par son père auprès des immigrants mexicains qui croient trouver le paradis aux Usa.
Il va devoir pour cela protéger Magdalena de ces agresseurs qui ne se laissent pas décourager par la frontière, cette ligne qui a vu se développer de chaque côté des zones de non-droit très dangereuses, ou l’on croise des narcotraficantes, des clandestins, des milices, des junquies, et toute une humanité rejetée par l’ultralibéralisme, le tout dans un environnement toxique du aux rejets chimiques des usines, sous le regard complice des services environnementaux mexicains qui falsifient les résultats d’analyses, transformant en cloaque un espace autrefois peuplé de plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs. Le gouvernement gringo a même du déplacer une base des Navy Seals à cause du niveau de pollution.
La traque lancée contre Magdalena permet à Ken Nunn de dénoncer les exactions contre les hommes et contre la nature, de brosser un portrait des coupables et des victimes, et d’alerter ses lecteurs sur les conditions de vie liées à des accords économiques qui, finalement, renvoi les relations de travail et de vie à un niveau proche de celui du XIXème siècle.
Kem Nunn réussi ce portrait grâce à son style d’écriture particulièrement agréable qui le situe dans le haut du panier littéraire. Dans la lignée de La patrouille de l’aube (Don Winslow) ou La frontière (Patrick Bard), Tijuana Straits est un autre témoignage sur la frontière entre Mexique et Etats-Unis, ce territoire de violence extrême qui échappe à tout contrôle où les cadavres poussent plus vite que les cactus.
Avec Tijuana Straits, Ken Nunn a écrit un roman environnemental, social et engagé. L’histoire se passe entre Imperial Beach, une ville des Usa de la vallée de la Tijuana River, et de l’autre côté de la frontière, à Tijuana, plus grande ville l’état mexicain de Baja California. Sam Fahey est un ancien surfeur malmené par la vie. Il a de mauvaises relations avec son père, un petit truand qui ira jusqu’à assassiner des clandestins mexicains. Ce mauvais exemple, s’il ne l’empêche pas de réussir quelques sorties mémorables sur les houles prisées du pacifique, le fameux mystic peak entre les iles Coronados et l’embouchure de la Tijuana river, ne lui épargnera pas des dérapages autour de la drogue, consommation et trafic, qui le conduiront en prison pour plusieurs années. A sa sortie, il a un seul désir, se ranger dans une petite vie tranquille, sans horizon et sans exploit sportif mais sans aussi sans embêtement.
Magdalena, à Tijuana, voudrait que les choses changent pour les femmes mexicaines. Elle travaille à la Casa de las mujeres, où elle apporte une aide psychologique, matérielle et juridique aux nombreuses victimes d’un univers social et professionnel très particulier, dans lequel les conditions de travail sont basées sur le machisme, l’absence de législation, l’absence de protection, la violence et la corruption. Cette activité va valoir à Magdalena un attentat qu’elle attribue aux patrons des maquiladoras, ces petites usines qui fourmillent sur la frontière, dans lesquelles les femmes sont exploitées par des employeurs yanquis sans scrupules, avec l’accord des autorités mexicaines qui y voient un essor économique. Echappant à ses poursuivants, Magdalena va être recueillie par Sam Fahey, qui de partage entre son emploi pour la protection de des oiseaux et sa petite ferme dédiée à la vermiculture. L’engagement de Magdalena va lui redonner un peu de conscience, de solidarité, et peut être l’occasion de laver les taches laissées par son père auprès des immigrants mexicains qui croient trouver le paradis aux Usa.
Il va devoir pour cela protéger Magdalena de ces agresseurs qui ne se laissent pas décourager par la frontière, cette ligne qui a vu se développer de chaque côté des zones de non-droit très dangereuses, ou l’on croise des narcotraficantes, des clandestins, des milices, des junquies, et toute une humanité rejetée par l’ultralibéralisme, le tout dans un environnement toxique du aux rejets chimiques des usines, sous le regard complice des services environnementaux mexicains qui falsifient les résultats d’analyses, transformant en cloaque un espace autrefois peuplé de plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs. Le gouvernement gringo a même du déplacer une base des Navy Seals à cause du niveau de pollution.
La traque lancée contre Magdalena permet à Ken Nunn de dénoncer les exactions contre les hommes et contre la nature, de brosser un portrait des coupables et des victimes, et d’alerter ses lecteurs sur les conditions de vie liées à des accords économiques qui, finalement, renvoi les relations de travail et de vie à un niveau proche de celui du XIXème siècle.
Kem Nunn réussi ce portrait grâce à son style d’écriture particulièrement agréable qui le situe dans le haut du panier littéraire. Dans la lignée de La patrouille de l’aube (Don Winslow) ou La frontière (Patrick Bard), Tijuana Straits est un autre témoignage sur la frontière entre Mexique et Etats-Unis, ce territoire de violence extrême qui échappe à tout contrôle où les cadavres poussent plus vite que les cactus.
Ph.H.
Le jour des morts
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Albert Bensoussan
éditions L'Herne, 2012
Cette biographie romancée de l’artiste mexicaine Frida Kahlo prend comme fil d’Arianne un cahier de recettes culinaires que la peintre gardait toujours par devers elle et qui disparut mystérieusement à l’heure de sa mort.
Il s’agit d’une pièce imaginaire que le romancier mexicain compose, avec un plaisir évident. Chacun des 24 chapitres s’achève sur une ou plusieurs recettes. Quant à la vie de Frida, elle suit dans ses péripéties la célèbre biographie de H. Herrera, à l’origine du film Frida. Sans la fantasmagorie, et un style qui se prête volontiers aux incursions dans la pensée magique et la mythologie mexicaine, sans les multiples recettes de cuisine, ce titre pourrait être sans surprise, car nous savons déjà tout de cette vie de Frida Kahlo, et par sa belle biographie de Herrera et par le beau film qui en a été tiré ; et aussi par les nombreux articles sur l’artiste. Mais voilà, on lit ce livre avec intérêt, avec plaisir, et même jubilation. Et pour les plus mordus, on court à sa cuisine, à ses casseroles et on se lance dans la savante et savoureuse alchimie de la hierba santa et de ses sortilèges.
Francisco G. Haghenbeck est l'un des écrivains mexicains les plus intéressants du moment. Il a travaillé dans des musées et à la télévision en tant que réalisateur et producteur. O lui doit également les romans : Martini Shoot (Trago Amargo, Denoël, 2011), El código nazi, Le jour des morts (Hierba Santa) et Aliento a Muerte. Il a reçu le prix de la nouvelle de Oaxaca ; le prix La Bisagra de Puerto Vallarta ; et le Prix National du Roman au Mexique pour Trago Amargo en 2006.
éditions L'Herne, 2012
Cette biographie romancée de l’artiste mexicaine Frida Kahlo prend comme fil d’Arianne un cahier de recettes culinaires que la peintre gardait toujours par devers elle et qui disparut mystérieusement à l’heure de sa mort.
Il s’agit d’une pièce imaginaire que le romancier mexicain compose, avec un plaisir évident. Chacun des 24 chapitres s’achève sur une ou plusieurs recettes. Quant à la vie de Frida, elle suit dans ses péripéties la célèbre biographie de H. Herrera, à l’origine du film Frida. Sans la fantasmagorie, et un style qui se prête volontiers aux incursions dans la pensée magique et la mythologie mexicaine, sans les multiples recettes de cuisine, ce titre pourrait être sans surprise, car nous savons déjà tout de cette vie de Frida Kahlo, et par sa belle biographie de Herrera et par le beau film qui en a été tiré ; et aussi par les nombreux articles sur l’artiste. Mais voilà, on lit ce livre avec intérêt, avec plaisir, et même jubilation. Et pour les plus mordus, on court à sa cuisine, à ses casseroles et on se lance dans la savante et savoureuse alchimie de la hierba santa et de ses sortilèges.
Francisco G. Haghenbeck est l'un des écrivains mexicains les plus intéressants du moment. Il a travaillé dans des musées et à la télévision en tant que réalisateur et producteur. O lui doit également les romans : Martini Shoot (Trago Amargo, Denoël, 2011), El código nazi, Le jour des morts (Hierba Santa) et Aliento a Muerte. Il a reçu le prix de la nouvelle de Oaxaca ; le prix La Bisagra de Puerto Vallarta ; et le Prix National du Roman au Mexique pour Trago Amargo en 2006.
Source : site de l'éditeur
30 mai 2012
Hielo negro
édition J'ai Lu, 2012
A Mexico, Andrea et son acolyte enquêtent sur des casses de laboratoires pharmaceutiques et une douzaine de meurtres en liaison avec un produit essentiel à la fabrication d'un nouveau médicament. Mais l'affaire leur est retirée au profit de la police fédérale. Andrea continue cependant et découvre le rôle de Lizzy Zubiage, à la tête du cartel de drogue le plus dangereux du Mexique...
Source : site de l'éditeur
A Mexico, Andrea et son acolyte enquêtent sur des casses de laboratoires pharmaceutiques et une douzaine de meurtres en liaison avec un produit essentiel à la fabrication d'un nouveau médicament. Mais l'affaire leur est retirée au profit de la police fédérale. Andrea continue cependant et découvre le rôle de Lizzy Zubiage, à la tête du cartel de drogue le plus dangereux du Mexique...
Source : site de l'éditeur
4 mai 2012
Le sang du désert
Les Presses de la Cité, 2012
Présentation de l'éditeur :
Entre El Paso et Ciudad Juarez, des centaines de jeunes femmes ont été enlevées, violées, torturées et tuées, dans l'indifférence générale.
Ivon revient à El Paso, ou elle est née, afin d'adopter avec sa compagne le bébé de Cecilia, une jeune Mexicaine. Avant même qu'elle puisse les rencontrer, Cecilia et l'enfant sont assassinés avec sauvagerie. Horrifiée, Ivon découvre alors l'existence misérable de ces ouvrières que les industriels américains exploitent à deux pas de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Mais sa curiosité déplaît aux truands locaux, et Irene, sa soeur âgée de seize ans, est enlevée. Si Ivon ne fait rien, Irene ne sera bientôt plus qu'un corps mutilé et abandonné dans le désert. Pour la sauver, Ivon doit affronter seule les tueurs, les flics corrompus et la loi du silence.
Alicia Gaspar de Alba est née à El Paso / Juárez frontière et a grandi à Barcelone. Elle a ensuite vécu 6 mois à San Miguel de Allende (état de Guanajuato, Mexique) avant de s'installer à Westchester.
Les livres d'Alicia ont remporté plusieurs prix littéraires. En 2005, Blood désert (Le sang du désert), consacré aux meurtres Juárez a obtenu le Prix littéraire de la Fondation Lamda et le Prix du livre latino pour le meilleur thriller en langue anglaise.
Source : Blog d'Alicia Gaspar de Alba
PhH
Présentation de l'éditeur :
Entre El Paso et Ciudad Juarez, des centaines de jeunes femmes ont été enlevées, violées, torturées et tuées, dans l'indifférence générale.
Ivon revient à El Paso, ou elle est née, afin d'adopter avec sa compagne le bébé de Cecilia, une jeune Mexicaine. Avant même qu'elle puisse les rencontrer, Cecilia et l'enfant sont assassinés avec sauvagerie. Horrifiée, Ivon découvre alors l'existence misérable de ces ouvrières que les industriels américains exploitent à deux pas de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Mais sa curiosité déplaît aux truands locaux, et Irene, sa soeur âgée de seize ans, est enlevée. Si Ivon ne fait rien, Irene ne sera bientôt plus qu'un corps mutilé et abandonné dans le désert. Pour la sauver, Ivon doit affronter seule les tueurs, les flics corrompus et la loi du silence.
Alicia Gaspar de Alba est née à El Paso / Juárez frontière et a grandi à Barcelone. Elle a ensuite vécu 6 mois à San Miguel de Allende (état de Guanajuato, Mexique) avant de s'installer à Westchester.
Les livres d'Alicia ont remporté plusieurs prix littéraires. En 2005, Blood désert (Le sang du désert), consacré aux meurtres Juárez a obtenu le Prix littéraire de la Fondation Lamda et le Prix du livre latino pour le meilleur thriller en langue anglaise.
Source : Blog d'Alicia Gaspar de Alba
PhH
12 avril 2012
Les amis de Pancho Villa
James Carlos Blake (scénario) et Léonard Chemineau (dessin)
éditions Casterman, 2012
Mexique, 1910. La guerre fait rage entre les troupes du président Huerta et les révolutionnaires de Pancho Villa et d’Emiliano Zapata. Rodolfo Hierro, coincé dans une sinistre prison de Chihuahua pour meurtre sur officier de police, est bien loin de cette réalité. Lorsqu’on lui propose de commuer sa peine de deux ans, il accepte de devenir gardien de marchandises ferroviaires. Pourtant, cette vie ne lui plait pas. Aussi, lorsque les hommes de Villa attaquent le convoi, il voit là une occasion de s’extirper de sa condition. Il leur offre bien volontiers l’or du train en criant « ¡Viva la Revolución ! ». C’est ainsi qu’il rentre dans le mouvement révolutionnaire. Sa force et sa dextérité à manier les armes à feu feront de lui l’un des plus proches amis du chef révolutionnaire. Il deviendra « El Carnicero », le boucher, inflexible et sanguinaire. Son objectif sera celui de sauver son pays des « hacendados », les grands propriétaires terriens, et faire triompher la révolution. Accompagné de sa « Calavera », la Mort, Hierro, fidèle bras droit de Villa, le suivra dans tous ces combats, jusqu’à l’assaut final…
James Carlos Blake est né à Mexico et vit aujourd'hui en Arizona. Il a reçu plusieurs distinctions pour ses romans. Ses livres relèvent essentiellement du style western, dans lesquel il faut figurer en bonne place des personnages historiques.
Léonard Chemineau est né en 1982. Il est tout d'abord remarqué en 2009 au concours des Jeunes Talents Festival d’Angoulême. Ingénieur et spécialiste de l’environnement et du développement durable, l'album Les Amis de Pancho Villa est sa première bande dessinée.
L'album s'ouvre sur une superbe couverture représentant la Catrina en grande tenue et fumant le havane, image traditionnelle de la mort au Mexique, qui aime à s'inviter parmi les vivants et converser avec eux, et qui sous sa squelettique apparence abrite une femme au caractère affirmé.
(Chroniqe en cours d'écriture)
PhH
L'album s'ouvre sur une superbe couverture représentant la Catrina en grande tenue et fumant le havane, image traditionnelle de la mort au Mexique, qui aime à s'inviter parmi les vivants et converser avec eux, et qui sous sa squelettique apparence abrite une femme au caractère affirmé.
(Chroniqe en cours d'écriture)
PhH
21 mars 2012
La griffe du chien
éditions Fayard, 2007
traduit de l'anglais par Freddy Michalski
Evacuons tout d'abord les points négatifs. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu entre les mains un livre avec autant de coquilles d'impression, de fautes typographique ou d'orthographe et tant de mauvaises traductions. Mais l'auteur n'y est pour rien. Une nouvelle édition et une nouvelle traduction seraient utiles. Dans sa version poche, La griffe du chien a 827 pages. Autant dire que c'est du lourd. Il en fallait ça pour écrire ce récapitulatif sur le trafic de drogue entre 1975 et 2004. Comme l'annonce la quatrième de couverture, le roman mêle fiction et faits réels. A la fin, on ne peut que constater que ces faits réels alimentent grassement l'actualité depuis bien longtemps, et que la part de fiction ne concerne, malheureusement, que les données accessoires du livre.
A travers une galerie de personnages, un flic étasunien de l'antidrogue, des barons du narcotrafic mexicains ou colombiens, la mafia de New-York, des call-girls aux clients issus de milieux antagonistes, des prêtres mexicains dont certains sont sensibles à la théologie de la libération alors que d'autres émargent à l'Opus Dei, des baroudeurs anciens du Viêt-Nam et soldats perdus de l'IRA, Don Winslow raconte comment les Etats-Unis d'Amérique et leurs multiplies officines publiques ou secrètes gèrent le commerce de la drogue. Car si le roman égraine les batailles les unes après les autres, l'image qui prévaut est celle d'une gestion plus que celle d'une guerre totale avec une vraie stratégie d'éradication. On en apprend donc de belles tout au long des nombreux chapitres, des différentes époques et des différents lieux, même si le nombril du livre - et du trafic - se situe au Mexique.
"Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si près des Etats-Unis" disait Porfirio Diaz. On découvre par exemple, comment le PRI (Partido Revolucionario Insttutional) a négocié en 1985, après le grave tremblement de terre, l'appui financier des cartels pour la reconstruction du pays, en échange de regards détournés. En même temps, les cartels participeront à la campagne électorale pour aider le PRI. Pour une somme estimée à 25 millions de dollars, les cartels ont oeuvré pour éviter l'élection en 1988 de Cuauthémoc Cardenas, candidat du PRD (Partido de la Revolucion Democratica) et de la gauche, après une rocambolesque panne d'électricité qui provoqua, chez les ordinateurs, un curieux comptage des voix. En alternance avec les nombreuses scènes de violence (non démenties par la réalité quotidienne des mexicains), on assiste parfois à de spectaculaires conversations. Ainsi celle d'un évêque proche de la population et des pauvres, face à un cardinal proche des pouvoirs, nationaux et du Vatican, au sujet du nombre de conversions au protestantisme au Chiapas : " ainsi c'est cela le vrai fond du problème, Coca se fait de la bile parce qu'il risque de perdre des parts de marché au profit de Pepsi !".
Parce que derrière les tenants et aboutissants du trafic de drogue se cachent des motifs bien peu avouables. De l'argent on ne peut plus sale transite par tout un tas d'organisations étatiques, parfois au grand jour, souvent dans l'ombre, et qui sert à financer der armes, des formations de militaires dans la sinistre Scholl of americas, à payer des escadrons de la mort et des mercenaires paramilitaires recrutés dans les milieux anti-communistes. Ce que le livre met en évidence, c'est que l'Oncle Sam a plus peur du communisme (et des formes diverses et variées qu'on lui colle) que de la drogue. Et au fil des années et des conflits dans les Amériques, il utilisera sans honte le pouvoir de l'une contre l'extension redoutée de l'autre. Au nom de cet anticommunisme, c'est toute la politique des Usa sur le continent américain, de la Bolivie au Guatemala qui est en cause, illustrée par exemple par le financement des Contras du Nicaragua pour faire face aux Sandinistes.
Une partie du livre est consacrée à la constitution des cartels tels que le Mexique les a connus jusqu'à l'arrivée de Calderon, le président du Mexique depuis 2006, qui a voulu afficher une guerre sans merci contre les barons. Jusqu'aux années 1980, quand le Mexique n'était qu'un point de passage entre la Colombie productrice et les Usa consommateurs, les adorateurs de San Jesus Malverde étaient organisés en pyramide. L'arrivée des frères Barrera va chambouler ces structures fragiles, et ils vont mettre en place une organisation horizontale, la federacion, bien plus efficace et bien plus solide. Celui que Don Winslow masque avec ses frères Barrera pourrait bien être le Chapo Guzman, les pérégrinations des frangins sont manifestement inspirées de la vie tumultueuse d'El Chapo. Les grands patrons du cartel seront de tous les coups fourrés. En 1994, année électorale qui doit donner un successeur à Carlos Salinas - dont le nom qui n'est pas écrit suinte pourtant à chaque page - le successeur désigné est le priiste Luis Donaldo Colosio, qui n'a pas bonne réputation. Il voudrait, à la veille de la signature de l'ALENA (Accord de Libre Echange Nord Americain ou TLC Tratado de Libre Comercio) un Mexique un peu plus moderne et plus propre. Ses projets contrariants les affaires des véritables maitres du pays, il sera assassiné le 23 mars 1994 à Tijuana. Après l'effondrement de l'économie mexicaine, l'auteur évoque le retour des seigneurs de la drogue au premier plan, par la relance de l'activité à grands coups de narcopesos, toujours avec la complicité du PRI, et toujours avec les mêmes contre-parties. En même temps, les recettes appliquées en Amérique centrale seront mises en oeuvre au Chiapas ou les Zapatistes se sont soulevés, chose intolérable pour les Usa comme pour le gouvernement du Mexique, mais le Mexique étant un état souverain et indépendant, pas question d'avoir recours à l'aide militaire des Usa. Par contre, une collaboration sous couvert d'une opération anti-drogue est plus discrète.
Dernière invitée à cette table ou se mélangent les intérêts les plus vils et les partenaires les plus cyniques, une grande compagnie de l'agro-alimentaire qui participe à la destruction des champs de pavots ou de marijuana. En Colombie ou au Sinaloa, les Usa ou leurs subordonnés, répandent à partir d'avions et d'hélicoptères des agents chimiques destinés à détruire les champs. L'utilisation du produit préconise une certaine dilution. Mais ces recommandations ne sont pas respectées. Le produit est utilisé dans des conditions bien plus puissantes, visant à détruire la drogue mais aussi toute activité agricole, histoires que les petits paysans cocaleros ne puissent planter quoi que ce soit et alimenter ainsi les FARC. Et si au passage le produit est toxique pour les humains, qu'importe, ce sont des graines de guerilleros. Cette stratégie permet à Monsanto d'écouler des tonnes et des tonnes de Round-up ultra.
A la fin de la lecture, on est sous le choc. La corruption mène ce monde, l'infiltration de toutes les institutions est de mise, les relations sont faussées et la violence est l'unique mode de règlement. Comme cela est plusieurs fois répété, on n'a le choix qu'entre l'argent ou le plomb ! C'est le grand bal du cynisme et de la manipulation et les multiples collusions, de l'eglise catholique à la mafia, de la Cia à Los Pinos, dévoilent un bien sombre tableau. Il est beaucoup question de profit, d'influence, de pouvoir et de puissance. Mais la lutte contre le narcotrafic dans le but de préserver les population n'est manifestement pas une préoccupation première.
L'auteur qui a consacré 6 ans à l'écriture de ce roman a réussi son entreprise. On peut toutefois regretter la répétition des mêmes mécanismes qui engendrent les mêmes scènes à plusieurs reprises. Cela alourdit un peu la lecture sans rien apporter rien de nouveau ou fondamental. Cela mis à part, La griffe du chien s'impose comme un roman de référence sur le sujet.
On se demande alors ce qui va suivre la stratégie de guerre totale menée par le président Felipe Calderon après les élections de juillet 2012 au Mexique ? L'éclatement de la federacion mise en place par les frères Barrera (roman) a déclenché une bataille pour le contrôle du trafic entre les cartels et on s'achemine lentement vers les 40 000 morts depuis 2006. L'avenir est plus que jamais incertain.
PhH
traduit de l'anglais par Freddy Michalski
Evacuons tout d'abord les points négatifs. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu entre les mains un livre avec autant de coquilles d'impression, de fautes typographique ou d'orthographe et tant de mauvaises traductions. Mais l'auteur n'y est pour rien. Une nouvelle édition et une nouvelle traduction seraient utiles. Dans sa version poche, La griffe du chien a 827 pages. Autant dire que c'est du lourd. Il en fallait ça pour écrire ce récapitulatif sur le trafic de drogue entre 1975 et 2004. Comme l'annonce la quatrième de couverture, le roman mêle fiction et faits réels. A la fin, on ne peut que constater que ces faits réels alimentent grassement l'actualité depuis bien longtemps, et que la part de fiction ne concerne, malheureusement, que les données accessoires du livre.
A travers une galerie de personnages, un flic étasunien de l'antidrogue, des barons du narcotrafic mexicains ou colombiens, la mafia de New-York, des call-girls aux clients issus de milieux antagonistes, des prêtres mexicains dont certains sont sensibles à la théologie de la libération alors que d'autres émargent à l'Opus Dei, des baroudeurs anciens du Viêt-Nam et soldats perdus de l'IRA, Don Winslow raconte comment les Etats-Unis d'Amérique et leurs multiplies officines publiques ou secrètes gèrent le commerce de la drogue. Car si le roman égraine les batailles les unes après les autres, l'image qui prévaut est celle d'une gestion plus que celle d'une guerre totale avec une vraie stratégie d'éradication. On en apprend donc de belles tout au long des nombreux chapitres, des différentes époques et des différents lieux, même si le nombril du livre - et du trafic - se situe au Mexique.
"Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si près des Etats-Unis" disait Porfirio Diaz. On découvre par exemple, comment le PRI (Partido Revolucionario Insttutional) a négocié en 1985, après le grave tremblement de terre, l'appui financier des cartels pour la reconstruction du pays, en échange de regards détournés. En même temps, les cartels participeront à la campagne électorale pour aider le PRI. Pour une somme estimée à 25 millions de dollars, les cartels ont oeuvré pour éviter l'élection en 1988 de Cuauthémoc Cardenas, candidat du PRD (Partido de la Revolucion Democratica) et de la gauche, après une rocambolesque panne d'électricité qui provoqua, chez les ordinateurs, un curieux comptage des voix. En alternance avec les nombreuses scènes de violence (non démenties par la réalité quotidienne des mexicains), on assiste parfois à de spectaculaires conversations. Ainsi celle d'un évêque proche de la population et des pauvres, face à un cardinal proche des pouvoirs, nationaux et du Vatican, au sujet du nombre de conversions au protestantisme au Chiapas : " ainsi c'est cela le vrai fond du problème, Coca se fait de la bile parce qu'il risque de perdre des parts de marché au profit de Pepsi !".
Parce que derrière les tenants et aboutissants du trafic de drogue se cachent des motifs bien peu avouables. De l'argent on ne peut plus sale transite par tout un tas d'organisations étatiques, parfois au grand jour, souvent dans l'ombre, et qui sert à financer der armes, des formations de militaires dans la sinistre Scholl of americas, à payer des escadrons de la mort et des mercenaires paramilitaires recrutés dans les milieux anti-communistes. Ce que le livre met en évidence, c'est que l'Oncle Sam a plus peur du communisme (et des formes diverses et variées qu'on lui colle) que de la drogue. Et au fil des années et des conflits dans les Amériques, il utilisera sans honte le pouvoir de l'une contre l'extension redoutée de l'autre. Au nom de cet anticommunisme, c'est toute la politique des Usa sur le continent américain, de la Bolivie au Guatemala qui est en cause, illustrée par exemple par le financement des Contras du Nicaragua pour faire face aux Sandinistes.
Une partie du livre est consacrée à la constitution des cartels tels que le Mexique les a connus jusqu'à l'arrivée de Calderon, le président du Mexique depuis 2006, qui a voulu afficher une guerre sans merci contre les barons. Jusqu'aux années 1980, quand le Mexique n'était qu'un point de passage entre la Colombie productrice et les Usa consommateurs, les adorateurs de San Jesus Malverde étaient organisés en pyramide. L'arrivée des frères Barrera va chambouler ces structures fragiles, et ils vont mettre en place une organisation horizontale, la federacion, bien plus efficace et bien plus solide. Celui que Don Winslow masque avec ses frères Barrera pourrait bien être le Chapo Guzman, les pérégrinations des frangins sont manifestement inspirées de la vie tumultueuse d'El Chapo. Les grands patrons du cartel seront de tous les coups fourrés. En 1994, année électorale qui doit donner un successeur à Carlos Salinas - dont le nom qui n'est pas écrit suinte pourtant à chaque page - le successeur désigné est le priiste Luis Donaldo Colosio, qui n'a pas bonne réputation. Il voudrait, à la veille de la signature de l'ALENA (Accord de Libre Echange Nord Americain ou TLC Tratado de Libre Comercio) un Mexique un peu plus moderne et plus propre. Ses projets contrariants les affaires des véritables maitres du pays, il sera assassiné le 23 mars 1994 à Tijuana. Après l'effondrement de l'économie mexicaine, l'auteur évoque le retour des seigneurs de la drogue au premier plan, par la relance de l'activité à grands coups de narcopesos, toujours avec la complicité du PRI, et toujours avec les mêmes contre-parties. En même temps, les recettes appliquées en Amérique centrale seront mises en oeuvre au Chiapas ou les Zapatistes se sont soulevés, chose intolérable pour les Usa comme pour le gouvernement du Mexique, mais le Mexique étant un état souverain et indépendant, pas question d'avoir recours à l'aide militaire des Usa. Par contre, une collaboration sous couvert d'une opération anti-drogue est plus discrète.
Dernière invitée à cette table ou se mélangent les intérêts les plus vils et les partenaires les plus cyniques, une grande compagnie de l'agro-alimentaire qui participe à la destruction des champs de pavots ou de marijuana. En Colombie ou au Sinaloa, les Usa ou leurs subordonnés, répandent à partir d'avions et d'hélicoptères des agents chimiques destinés à détruire les champs. L'utilisation du produit préconise une certaine dilution. Mais ces recommandations ne sont pas respectées. Le produit est utilisé dans des conditions bien plus puissantes, visant à détruire la drogue mais aussi toute activité agricole, histoires que les petits paysans cocaleros ne puissent planter quoi que ce soit et alimenter ainsi les FARC. Et si au passage le produit est toxique pour les humains, qu'importe, ce sont des graines de guerilleros. Cette stratégie permet à Monsanto d'écouler des tonnes et des tonnes de Round-up ultra.
A la fin de la lecture, on est sous le choc. La corruption mène ce monde, l'infiltration de toutes les institutions est de mise, les relations sont faussées et la violence est l'unique mode de règlement. Comme cela est plusieurs fois répété, on n'a le choix qu'entre l'argent ou le plomb ! C'est le grand bal du cynisme et de la manipulation et les multiples collusions, de l'eglise catholique à la mafia, de la Cia à Los Pinos, dévoilent un bien sombre tableau. Il est beaucoup question de profit, d'influence, de pouvoir et de puissance. Mais la lutte contre le narcotrafic dans le but de préserver les population n'est manifestement pas une préoccupation première.
L'auteur qui a consacré 6 ans à l'écriture de ce roman a réussi son entreprise. On peut toutefois regretter la répétition des mêmes mécanismes qui engendrent les mêmes scènes à plusieurs reprises. Cela alourdit un peu la lecture sans rien apporter rien de nouveau ou fondamental. Cela mis à part, La griffe du chien s'impose comme un roman de référence sur le sujet.
On se demande alors ce qui va suivre la stratégie de guerre totale menée par le président Felipe Calderon après les élections de juillet 2012 au Mexique ? L'éclatement de la federacion mise en place par les frères Barrera (roman) a déclenché une bataille pour le contrôle du trafic entre les cartels et on s'achemine lentement vers les 40 000 morts depuis 2006. L'avenir est plus que jamais incertain.
PhH
23 février 2012
La paz de los sepulcros
Jorge Volpi
Seix Barral, 2006
El autor nos aclara que la primera versión de esta novela data de 1994, en la cual narraba el asesinato del candidato del PRI a la Presidencia, como este hecho realmente sucedió y a sabiendas que él no es clarividente, decidió reescribir el manuscrito original.
La historia es la de un articulista de un periódico amarillista que comienza a describirnos el horror y la manera atroz (una de las palabras favoritas del autor en esta novela) con la cual fue asesinado el ministro de justicia y otra persona más, decapitada, en un sórdido cuarto de un hotel de paso de la ciudad de México. Por azar, Agustín Oropeza, nuestro periodista, conocía a las dos víctimas. Al decapitado lo identifica gracias a un anillo que él le había regalado en su juventud. Un poco por curiosidad decida investigar qué fue lo que realmente paso en esa habitación de hotel. Para poder subsistir, escribe un artículo en el cual habla de una guerrilla urbana que vigila y acosa a los altos funcionarios públicos del País, guerilla representada por un encapuchado conocido como el comandante Gabriel. Este artículo es recibido como un regalo por las autoridades que encuentran en esta guerilla a los autores de ese doble asesinato y para justificarlo las autoridades dicen que la finalidad es desestabilizar al país.
Mientras tanto, Agustín Oropeza sigue investigando y descubre la vida de Ignacio, el decapitado, sombría, nocturna, en los bares, en los efímeros, con gente acostumbrada a compartir a su pareja y lo que es peor aficionados a la necrofilia. ¿Qué terrenos lúgubres tendrá que frecuentar para conocer la verdad? Conocerá a Marielena, la mujer que su amigo Ignacio amó, ¡pero no fue el único!
El personaje del Viejo, amante de Marielena quien siempre está presente puesto que el Viejo es un representante político de la vieja época, pero todavía mueve algunos hilos del poder. Entre ceremonias macabras, orgias, manipulaciones, lucha por el poder, aspirantes presidenciales y guerrillas el desenlace deseado por algunos se produce.
ROB
Seix Barral, 2006
El autor nos aclara que la primera versión de esta novela data de 1994, en la cual narraba el asesinato del candidato del PRI a la Presidencia, como este hecho realmente sucedió y a sabiendas que él no es clarividente, decidió reescribir el manuscrito original.
La historia es la de un articulista de un periódico amarillista que comienza a describirnos el horror y la manera atroz (una de las palabras favoritas del autor en esta novela) con la cual fue asesinado el ministro de justicia y otra persona más, decapitada, en un sórdido cuarto de un hotel de paso de la ciudad de México. Por azar, Agustín Oropeza, nuestro periodista, conocía a las dos víctimas. Al decapitado lo identifica gracias a un anillo que él le había regalado en su juventud. Un poco por curiosidad decida investigar qué fue lo que realmente paso en esa habitación de hotel. Para poder subsistir, escribe un artículo en el cual habla de una guerrilla urbana que vigila y acosa a los altos funcionarios públicos del País, guerilla representada por un encapuchado conocido como el comandante Gabriel. Este artículo es recibido como un regalo por las autoridades que encuentran en esta guerilla a los autores de ese doble asesinato y para justificarlo las autoridades dicen que la finalidad es desestabilizar al país.
Mientras tanto, Agustín Oropeza sigue investigando y descubre la vida de Ignacio, el decapitado, sombría, nocturna, en los bares, en los efímeros, con gente acostumbrada a compartir a su pareja y lo que es peor aficionados a la necrofilia. ¿Qué terrenos lúgubres tendrá que frecuentar para conocer la verdad? Conocerá a Marielena, la mujer que su amigo Ignacio amó, ¡pero no fue el único!
El personaje del Viejo, amante de Marielena quien siempre está presente puesto que el Viejo es un representante político de la vieja época, pero todavía mueve algunos hilos del poder. Entre ceremonias macabras, orgias, manipulaciones, lucha por el poder, aspirantes presidenciales y guerrillas el desenlace deseado por algunos se produce.
ROB
27 janvier 2012
Le Poulpe et les Aztèques
Le Poulpe, surnom de Gabriel Lecouvreur, est un personnage de romans policiers, crée par Jean-Bernard Pouy, qui a écrit le premier chapitre de la collection. Débutée en 1995, le Poulpe ne va pas tarder à vivre sa 200e aventure, sous la plume d’auteurs divers. Personnage des années 90, Le Poulpe est avant tout un fouineur, attiré ou convoqué par les évènements politiques, sociaux ou criminels qui jalonnent le quotidien. Ni flic, ni privé, c’est un altruiste de l’enquête, un Zorro aux ambitions modestes, qui ne va pas sauver tous les pauvres et maltraités, mais au moins de donner un coup de pouce ou sortir de griffes agressives les cas dont il a décidé de s’occuper. Embrouilles politiques, corruption, conflits sociaux, banditisme, son catalogue d’intervention est large dés lors qu’un ami, une connaissance ou une simple victime d’injustice est en danger.
Charpenté par quelques codes d’écriture et par le caractère du personnage, libre et curieux, que chaque auteur doit respecter, notamment son penchant à forte déclivité qu’il a pour la bière, chaque titre de la série est prétexte à un jeu de mot.
Gabriel Lecouvreur a par deux fois rencontré le Mexique et ses ancêtres emblématiques que sont les Aztèques. En 1999, il s’est rendu à Guadalajara dans l’épisode intitulé L’Aztèque du charro laid. Jeu de mot multilingue puisque intégrant le charro, c'est-à-dire le prototype du mexicain cavalier. Le charro pratique la charreada ou charreria, exercices hippiques au cours duquel il démontre son habileté à monter à cheval, sa dextérité au lasso et à la capture de bovins. Très populaires au Mexique, les charreadas sont des fêtes hautes en couleurs, pour lesquelles les participants, femmes et hommes, revêtent les habits traditionnels qui symbolisent cette culture.
Dans cette histoire, Le Poulpe rencontre Rosana qui a bien des soucis. Dans une intrigue calquée sur les tragiques évènements de Ciudad Juarez, il doit affronter des sales types pour qui les filles, surtout jeunes sont des marchandises, indispensables pour le sexe et les vidéos qu’ils tournent et qui alimentent le sombre marché du snuffmovie. Comme le dit la 4e de couverture : « L'Aztèque est saignant, mais pas très tendre. La cantina du Charro Feo abrite de bien vilains cocos, locos de chair fraîche et de crimes vidéo. L'horreur est humaine dans ce Mexique décidément pas très catholique, et le diable rôde sous le bénitier ». L’Aztèque du charro laid a été écrit par Pierre Delepierre qui vit au Mexique, ce qui permet au héros de déguster, sous la plume d'un connaisseur, de la Corona, Dos XX, Tecate, Bohemia, Pacifico …
S’il n’est allé, à ce jour, qu’une fois au Mexique, cet octopode défenseur de la veuve et de l’opprimé s’est rendu plusieurs fois en Amérique latine, notamment au Chili, ou sous la plume de Gérard Delteil, il a subi un douloureux Chili incarné, titre mirroir du chili con carne, qui n’est pas, comme chacun sait, le plat national mexicain !
Les amateurs de calembours remarqueront qu’avec le mot aztèque, on fait rapidement le tour des jeux de mots possibles et qu'ils tournent toujours autour du filet de boeuf. Je vous en livre un dernier. A l’époque précolombienne, dans le Mexique dominé par les Aztèques, les transactions commerciales se faisaient au coucher du soleil. Cette habitude n’avait pas de rapport avec le culte solaire, mais était due à une astuce des commerçants. La plupart des marchandises vendues étaient emballées dans des fibres végétales telles que le maïs, le yucca ou le cizal, qui avaient la propriété d’absorber la moindre humidité. En pesant les marchandises et leurs contenants à la tombée du jour, l’air jusque là très sec se chargeait de l’humidité du soir, aussitôt absorbée par les fibres, augmentant ainsi la tare des produits pesés. C’est l’origine de l’expression « l’aztèque tare tard ».
Charpenté par quelques codes d’écriture et par le caractère du personnage, libre et curieux, que chaque auteur doit respecter, notamment son penchant à forte déclivité qu’il a pour la bière, chaque titre de la série est prétexte à un jeu de mot.
Gabriel Lecouvreur a par deux fois rencontré le Mexique et ses ancêtres emblématiques que sont les Aztèques. En 1999, il s’est rendu à Guadalajara dans l’épisode intitulé L’Aztèque du charro laid. Jeu de mot multilingue puisque intégrant le charro, c'est-à-dire le prototype du mexicain cavalier. Le charro pratique la charreada ou charreria, exercices hippiques au cours duquel il démontre son habileté à monter à cheval, sa dextérité au lasso et à la capture de bovins. Très populaires au Mexique, les charreadas sont des fêtes hautes en couleurs, pour lesquelles les participants, femmes et hommes, revêtent les habits traditionnels qui symbolisent cette culture.
Dans cette histoire, Le Poulpe rencontre Rosana qui a bien des soucis. Dans une intrigue calquée sur les tragiques évènements de Ciudad Juarez, il doit affronter des sales types pour qui les filles, surtout jeunes sont des marchandises, indispensables pour le sexe et les vidéos qu’ils tournent et qui alimentent le sombre marché du snuffmovie. Comme le dit la 4e de couverture : « L'Aztèque est saignant, mais pas très tendre. La cantina du Charro Feo abrite de bien vilains cocos, locos de chair fraîche et de crimes vidéo. L'horreur est humaine dans ce Mexique décidément pas très catholique, et le diable rôde sous le bénitier ». L’Aztèque du charro laid a été écrit par Pierre Delepierre qui vit au Mexique, ce qui permet au héros de déguster, sous la plume d'un connaisseur, de la Corona, Dos XX, Tecate, Bohemia, Pacifico …
L’Aztèque du Charro laid
Pierre Delepierre
Editions Baleine – 1999
Dans Aztèques freaks, de Stéphane Pajot, le Mexique n’est qu’un élément d’arrière plan. Parmi la galerie de monstres de l’Olympic Circus, certains ont des accointances avec les civilisations précolombiennes. On est bien loin du continent américain puisque l’action se déroule à Nantes. Toutefois, l’image de couverture qui représente Wanda, une charmeuse de serpent, n’est pas sans rappeler une scène torride jouée par l’actrice mexicaine Salma Hayek dans le film de Roberto Rodriguez, Une nuit en enfer, scène au cours de laquelle la voluptueuse Salma se déhanche langoureusement enlacée avec un énorme python. L'auteur évoque aussi par l'intermédiaire de liliputiens aztèques (comprendre d'origine mexicaine), l'horrible famine des années Lapin (selon le calendrier des dits aztèques) autour de l'année 1454, contre laquelle Moctezuma 1er aurait fait sacrifié aux Dieux des nains, des géant, des albinos et autres individus au physique anormal, en les précipitant dans un puits près de la lagune de Chumaya*. Il y a aussi un petit passage sur El Xolo, El Xoloïtzcuintle, le chien envoyé du dieu Xolotl. Dans la mythologie, ce chien aidait les défunts à rejoindre l'au-dela. Cette légende a été mise en scène par la troupe de théatre de rue nantaise, Royal de Luxe, à son retour du Mexique en 2011. Les puristes mexicanophiles remarqueront au cours de cette agréable ballade dans la ville de Nantes (à Montaigu) quelques rares confusions entre les cultures mayas et aztèques.
Aztèques Freaks
Stéphane Pajot
Editions Baleine – 2012
Chili Incarne
Gérard Delteil
Editions Baleine – 1998
Les amateurs de calembours remarqueront qu’avec le mot aztèque, on fait rapidement le tour des jeux de mots possibles et qu'ils tournent toujours autour du filet de boeuf. Je vous en livre un dernier. A l’époque précolombienne, dans le Mexique dominé par les Aztèques, les transactions commerciales se faisaient au coucher du soleil. Cette habitude n’avait pas de rapport avec le culte solaire, mais était due à une astuce des commerçants. La plupart des marchandises vendues étaient emballées dans des fibres végétales telles que le maïs, le yucca ou le cizal, qui avaient la propriété d’absorber la moindre humidité. En pesant les marchandises et leurs contenants à la tombée du jour, l’air jusque là très sec se chargeait de l’humidité du soir, aussitôt absorbée par les fibres, augmentant ainsi la tare des produits pesés. C’est l’origine de l’expression « l’aztèque tare tard ».
PhH
* Pas de trace de cette lagune sur le net.
24 janvier 2012
Mexicali city blues
Folio policier - 2011
Traduction Gabriel Iaculli
Angel Morgado est contacté par Cecilia Montaño, son amour de jeunesse, dont le mari a disparu. Ce dernier, gringo et pilote d’hélicoptère, transportait des scientifiques qui recensaient certaines espèces de cactus très rares dans le désert de Baja California Norte. Parti de Mexicali, capitale de l’Etat, il n’est jamais rentré. Les restes de l’hélicoptère qu’on présente à Morgado ne lui paraissent pas très convaincants. De même, le Parti Naturaliste mexicain, organisation écologiste qui a engagé Jésus Bull Aguirre, mari de Cecilia, se révèle rapidement être une officine fantoche.
Comme à sa courte habitude, 90 pages, Gabriel Trujillo Muñoz nous entraine dans une enquête expéditive de son héros, l’avocat Morgado. Une fois encore il pourfend les manques de la police mexicaine, sa corruption et, quand elle n’est pas corrompue, sa bureaucratie pesante qui garanti une inefficacité rare. Il ajoute cette fois la dimension internationale, en citant expressément les Etats-Unis comme complices, passif ou actifs selon le cas, dans le trafic de drogue qui fait de la frontière mexicano-étasunienne un des hauts lieux planétaires des flux de stupéfiants. Il ne manque pas l’occasion, à travers son Parti Naturaliste Mexicain, de railler le Partido Verde Ecologista Mexicano, parti officiel des Verts au Mexique, qui n’a de vert que le nom et les quelques plumes du toucan qui lui sert de logo. C’est un parti aux idées réactionnaires, il a récemment mené une campagne pour le rétablissement de la peine de mort au Mexique, pour qui l’écologie n’est qu’un mot destiné à capter quelques voix, naïves, pour le compte des coalitions électorales auxquelles il participe. Coalitions aux géométries variables puisque le PEVM, selon le temps et le lieu, peut être allié à la droite (PAN), au centre droit (PRI), plus rarement à la gauche sociale démocrate (PRD) et quasiment jamais à la gauche de la gauche (PT). C’est une organisation familiale dans laquelle la charge de président se transmet de père en fils. Les organisations écologistes mondiales ne reconnaissent plus le PEVM comme membre de leur famille politique.
En si peu de page, Gabriel Trujillo Muñoz ne peut évoquer tous les tenants et les aboutissants de la situation mexicaine. Son roman est juste une photo instantanée sur laquelle on peut voir tous les acteurs et leurs territoires de prédilections, les complices - par actions ou ommissions -, les méthodes et toutes les combines utilisées par le crime organisé. Ce survol a le mérite de la clarté.
Traduction Gabriel Iaculli
Angel Morgado est contacté par Cecilia Montaño, son amour de jeunesse, dont le mari a disparu. Ce dernier, gringo et pilote d’hélicoptère, transportait des scientifiques qui recensaient certaines espèces de cactus très rares dans le désert de Baja California Norte. Parti de Mexicali, capitale de l’Etat, il n’est jamais rentré. Les restes de l’hélicoptère qu’on présente à Morgado ne lui paraissent pas très convaincants. De même, le Parti Naturaliste mexicain, organisation écologiste qui a engagé Jésus Bull Aguirre, mari de Cecilia, se révèle rapidement être une officine fantoche.
Comme à sa courte habitude, 90 pages, Gabriel Trujillo Muñoz nous entraine dans une enquête expéditive de son héros, l’avocat Morgado. Une fois encore il pourfend les manques de la police mexicaine, sa corruption et, quand elle n’est pas corrompue, sa bureaucratie pesante qui garanti une inefficacité rare. Il ajoute cette fois la dimension internationale, en citant expressément les Etats-Unis comme complices, passif ou actifs selon le cas, dans le trafic de drogue qui fait de la frontière mexicano-étasunienne un des hauts lieux planétaires des flux de stupéfiants. Il ne manque pas l’occasion, à travers son Parti Naturaliste Mexicain, de railler le Partido Verde Ecologista Mexicano, parti officiel des Verts au Mexique, qui n’a de vert que le nom et les quelques plumes du toucan qui lui sert de logo. C’est un parti aux idées réactionnaires, il a récemment mené une campagne pour le rétablissement de la peine de mort au Mexique, pour qui l’écologie n’est qu’un mot destiné à capter quelques voix, naïves, pour le compte des coalitions électorales auxquelles il participe. Coalitions aux géométries variables puisque le PEVM, selon le temps et le lieu, peut être allié à la droite (PAN), au centre droit (PRI), plus rarement à la gauche sociale démocrate (PRD) et quasiment jamais à la gauche de la gauche (PT). C’est une organisation familiale dans laquelle la charge de président se transmet de père en fils. Les organisations écologistes mondiales ne reconnaissent plus le PEVM comme membre de leur famille politique.
En si peu de page, Gabriel Trujillo Muñoz ne peut évoquer tous les tenants et les aboutissants de la situation mexicaine. Son roman est juste une photo instantanée sur laquelle on peut voir tous les acteurs et leurs territoires de prédilections, les complices - par actions ou ommissions -, les méthodes et toutes les combines utilisées par le crime organisé. Ce survol a le mérite de la clarté.
12 janvier 2012
Si nos dejan
Pièce de théatre musicale
production Ocesa Teatro, de Jose Manuel Lopez Velarde, Morris Gilbert y Federico González Compeán - 2011avec Leticia Lopez (Paloma), Mariano Palacios (Jose Alfredito), Juan Navarro (El rey) et 29 autres acteurs.
Si nos dejan est avant tout un hommage à la chanson ranchera, à la epoca de oro du cinéma mexicain et à la culture mariachi.
C'est l'histoire de Paloma et Jose Alfredito et de leurs amours compliqués et contrariés, notamment par le père de Paloma, El Rey, qui va imposer ses prétentions matrimoniales à sa fille, dans un grand numéro de machisme, avant que ses manoeuvres soient déjouées par sa propre épouse. Si le scénario est classique et les rebondissements habituels, on est tout de même séduit par une mise en scène originale qui allie très bien tradition et modernité. Les acteurs/chanteurs sont excellents, ainsi que l'orchestre mariachi (11 interprètes) qui les accompagne. Faisant la part belle aux années 50/60, aux chansons de Jose Alfredo Jiménez et à tout le catalogue ranchero mais aussi Augustin Lara, Pepe Guizar, Gonzalo Curiel, Joan Sebastian et Cuco Sánchez entre autres. La trame suit aussi quelques films célèbres et des scènes culte du patrimoine mexicain. A noter aussi un passage inattendu et étonnant. Au cours d'une péripétie, le héros vient à mourir. Mais, magie (sorcellerie) et surréalisme obligent, on parvient à le ressusciter. Le public profite ainsi d'une scène dans l'inframonde, mélange des limbes chrétiens et de mythologie préhispanique, et qui lui permet d'entendre une belle version de la Llorona, créature légendaire pour laquelle il existe plusieurs explications, la plus répandue étant celle d'une mère cherchant ses enfants.
Ces moments tragiques ne durent guère et sont rapidement équilibrés par des scènes parodiques de la vie des charros et leurs excès de caractère. Le coté comique est également assuré par les chistes et l'utilisation de espanglish comme ce personnage qui va faire du bisnes.
Les costumes sont très colorés et nous plongent remarquablement dans les ambiances successives, qu'elles soient géographiques ou temporelles, avec beaucoup d'authenticité.
Si nos dejan a manifestement une touche de nostalgie, c'est un Mexique heureux qui est célébré, une culture riche et multiformes qui a tendance à disparaitre. Nostalgie aussi car toutes ces chansons illustrent la plupart du temps des situations délicates, des déceptions, désillusions, angoisses, comme exprimées dans Ella, Volver volver et tant d'autres. Mais loin d'être un spectacle folklorique, la pièce célèbre un Mexique vivant à travers sa musique, son cinéma, ses coutumes (y compris le malinchisme), c'est l'album photo d'une époque particulièrement intense d'un pays pour lequel on peut dire : "deux comme ça, il n'y en a pas" (como Mexico, no hay dos).
Ella - Jose Alfredo Jiménez
Pasillo del teatro, centro cultural Telmex, Mexico DF
En savoir plus sur Si nos dejan, sur le blog de Leticia Lopez.
Ph. H.
11 janvier 2012
México, Todo lo que el ciudadano quisiera (no) saber de su patria
Denise Dresser y Jorge Volpi
Nuevo Siglo Aguilar, 2006 - Decimoprimera reimpresión, marzo de 2010
Este libro no se puede describir ! Pone en escena a todos los personajes importantes de la historia mexicana, junto con ilustraciones, fotografías, mapas, cromos o grabados antiguos, muchas veces revisitados, caricaturizados, falsos formularios que rellenar, sondeos, « definiciones », ejercicios para el alumno, la perfecta indumentaria de los políticos más famosos, cómo convertirse en diputado, en candidato presidencial. El conjunto está lleno de humor más o menos negro, los autores no nadan entre dos aguas al hablar de los políticos de su país.
Este libro no se puede leer de un tirón y cada vez que lo abres encuentras otra cosa más en la que no te habías fijado antes. Es como una biblia (si se puede comparar) de la que lees dos o tres páginas cada noche y sonries, te ries o te atragantas de la risa.
¡ Lo aconsejo como medicina en contra de la morosidad !
Los autores :
Denise Dresser es una reconocida académica y periodista mexicana, especialista en ciencias políticas, es profesora en el Instituto Tecnológico Autónomo de México (ITAM) donde ha impartido cursos de política comparada, economía política y política mexicana contemporánea desde 1991, obtuvo la licenciatura en relaciones internacionales en el Colegio de México y el doctorado en ciencias políticas en la Universidad de Princeton, es autora de numerosos artículos sobre política mexicana contemporánea y las relaciones entre México-Estados Unidos, así como ganadora en 2009 del Premio Nacional de Periodismo en la categoría de mejor artículo de fondo.
Jorge Volpi (México, 1968). Es autor de las novelas La paz de los sepulcros, El temperamento melancólico y En busca de Klingsor (premios Biblioteca Breve y Deux Océans-Grinzane Cavour). Con ésta inició una «Trilogía del siglo xx », cuya segunda parte es El fin de la locura y la tercera No será la Tierra. También ha escrito las novelas cortas reunidas en el volumen Días de ira, así como Sanar tu piel amarga, El jardín devastado y Oscuro bosque oscuro. Es autor de los ensayos La imaginación y el poder. Una historia intelectual de 1968, La guerra y las palabras. Una historia del alzamiento zapatista, Mentiras contagiosas (Premio Mazatán al mejor libro del año 2008) y El insomnio de Bolívar. Cuatro consideraciones intempestivas sobre América Latina en el siglo xxi (Premio Debate-Casa de América 2009). En 2009 obtuvo el Premio José Donoso de Chile por el conjunto de su obra. En 2011, la revista Foreign Policy en Español lo eligió como uno de los «diez nuevos rostros del pensamiento iberoamericano ».
MA. B.
MA. B.
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