Traduit de l'espagnol (Mexique) par Gabrielle Cabrini et Francisco Cuevas Cancino
Avant-propos de Jacques Soustelle
éditions Gallimard Hors-série Littérature, 12-1978
Présentation de l'éditeur
Quetzalcóatl, le serpent à plumes, occupe une place privilégiée dans le panthéon des civilisations du Mexique ancien. La croyance des Indiens en ce personnage légendaire était si forte qu'en voyant arriver les conquérants espagnols ils crurent que s'accomplissaient la prophétie de Quetzalcóatl. N'avait-il pas prédit, avant de disparaître, que les hommes blancs et barbus viendraient d'Orient, porteurs de son message?
Mystérieusement surgi des flots, Quetzalcóatl lui-même serait, selon la tradition, venu d'un lointain pays du Levant. Dieu blanc, homme, oiseau et serpent à la fois, il était symbole de vie et de civilisation. C'est à lui qu'on attribue l'invention du calendrier, de l'écriture, des livres. C'est lui qui aurait enseigné le savoir et les techniques en matière d'agriculture, d'artisanat, d'instruments musicaux et d'architecture. Être de droiture et de bonté – malgré quelques défaillances par trop humaines –, Quetzalcóatl est aux prises avec les déités des ténèbres, assoiffées de sang, et les instincts frivoles ou féroces des hommes.
José López-Portillo, président du Mexique, reprend et remodèle dans une langue poétique les vieux textes aztèques. Soucieux de «traiter l'aspect humain de ce personnage mystérieux» sans pour autant laisser de côté le «principe philosophique avec lequel Quetzalcóatl s'identifie dans la théologie indienne», l'écrivain et l'homme d'État nous invite à une réflexion sur les problèmes du bien et du mal dans l'État, sur les tentations qu'hommes et peuples connaissent, à pratiquer le pouvoir.
Fiche du livre sur le site de l'éditeur
L'auteur
Homme politique mexicain. Après des
études de droit, il adhère au Parti révolutionnaire institutionnel
(P.R.I.), parti unique, et devient ministre des Finances sous la
présidence de son ami Luis Echeverría. En 1976, il est élu président du Mexique
dans un contexte de grave crise économique. Il promet de « défendre le
peso comme un chien », mais la courte période dorée de son mandat, liée
au boom pétrolier, prend fin avec la baisse des cours du brut,
l'explosion de la dette extérieure et la dévaluation de la monnaie
nationale. La gauche mexicaine lui reproche d'avoir poursuivi la « sale
guerre » menée, depuis 1968, contre l'extrême gauche. Marqué par le
népotisme et la corruption, son mandat s'achève, en 1982, dans le
marasme économique, tandis que son successeur reprivatise les banques
qu'il avait tenté de nationaliser.
(« LÓPEZ PORTILLO JOSÉ - (1921-2004) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 23 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/jose-lopez-portillo/)
Avocat et auteur, il est issu d'une famille d'intellectuels, son père, lui aussi auteur mexicain, fut membre de l'Académie mexicaine d'histoire. Son grand-père José López Portillo y Rojas était un écrivain du XIXe siècle ayant siégé à l'Académie mexicaine.
L'avis de Christine
Quetzalcoatl, Quetzal signifie somptueux tel l’oiseau Quetzal et Coatl
l’énergie tellurique. Cet homme-dieu ayant la beauté de l’oiseau et
l’énergie du serpent.
Ce livre, avec un avant-propos de Jacques Soustelle, nous relate
l’arrivée mystérieuse de Quetzalcóatl sur les côtes atlantiques du
Mexique au Xe siècle de notre ère. Devenu souverain du royaume toltèque
ce personnage fut pendant longtemps considéré comme symbole de vie et de
civilisation, la liste de ses qualités étant sans fin. On lui attribue
l’invention du calendrier toltèque, l’écriture, l’invention de nouvelles
techniques agricoles, le développement de l’artisanat, de
l’architecture et des instruments musicaux. Son peuple devint le plus
prospère et le plus heureux de Mésoamérique. Quetzalcóatl, être droit et
bon, se bat contre les divinités assoiffées de sang et fait interdire
les sacrifices humains dans son royaume. Jalousé et victime de
traitrises, il est banni du royaume par ses ennemis.
Lors de son bannissement, il proclame qu’il reviendra sauver son peuple de la déchéance.
Cette prédiction était tellement ancrée dans l’imaginaire indigène qu’à
l’arrivée des conquérants espagnols les indiens pensèrent que la
prophétie s’accomplissait.
Ce personnage à la fois mythologique et historique occupe une place
importante dans le panthéon mexicain préhispanique. José Lopez Portillo
transcrit dans une langue particulièrement poétique et fleurie, les
anciens textes aztèques. « Soucieux de traiter l’aspect humain de ce
personnage mystérieux sans pour autant laisser de côté le principe
philosophique avec lequel Quetzalcóatl s’identifie dans la théologie
indienne ».
José López Portillo y Pacheco (16 juin 1920, Mexico - 17 février 2004,
Mexico) avocat et homme politique mexicain, fut Président du Mexique de
1976 à 1982.
Ce questionnement intéressant sur les aspects du bien et du mal et sur
les tentations des hommes à pratiquer le pouvoir est tout à fait
d’actualité !
Ch. B.
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