13 mai 2023

Adios Carlotta

Charlotte impératrice - Tome 3
Fabien Nury (scénario), Matthieu Bonhomme (dessin)
éditions Dargaud, 05-2023

 

Présentation de l'éditeur

 

Profitant de l'absence de son mari et épaulée par le colonel Alfred van der Smissen, dont le charme ne la laisse pas insensible, Charlotte de Belgique a pris les rênes de l'empire mexicain. Malheureusement pour elle, au retour de Maximilien, les choses se gâtent. Les révoltes prennent de l'ampleur et pire encore, l'armée française se prépare à quitter le Mexique. Par ailleurs, Maximilien cherche par tous les moyens à concevoir un héritier à la couronne. Refusant de partager sa couche avec lui, le sachant atteint de syphilis, Charlotte doit se résoudre à avoir recours à l'adoption. À moins qu'elle ne finisse par succomber à l'appel de la chair avec le ténébreux van der Smissen...

La fiche du livre sur le site des éditions Dargaud

Informations :
EAN : 9782205203295
Nombre de pages : 80
Prix TTC : 17,00 €

© éditions Dargaud - Nury / Bonhomme

La bd s'ouvre sur le poème du général Vicente Riva Palacios, Adíos Mamá Carlota (1866)
(On remarquera qu'au Mexique Carlota est ortographié avec un seul "t")

I
Alegre el marinero
Con voz pausada canta,
Y el ancla ya levanta
Con extraño rumor.
La nave va en los mares
Botando cual pelota.
Adiós, mamá Carlota;
Adiós, mi tierno amor.

II
De la remota playa
Te mira con tristeza
La estúpida nobleza
Del mocho y del traidor.
En lo hondo de su pecho
Ya sienten su derrota.
Adiós, mamá Carlota;
Adiós, mi tierno amor.

III
Acábanse en Palacio
Tertulias, juegos, bailes,
Agítanse los frailes
En fuerza de dolor.
La chusma de las cruces
Gritando se alborota.
Adiós, mamá Carlota;
Adiós, mi tierno amor.

IV
Murmuran sordamente
Los tristes chambelanes,
Lloran los capellanes
Y las damas de honor.
El triste Chuchu Hermosa
Canta con lira rota:
Adiós, mamá Carlota;
Adiós, mi tierno amor.

V
Y en tanto los chinacos*
Que ya cantan victoria,
Guardando tu memoria
Sin miedo ni rencor,
Dicen mientras el viento
Tu embarcación azota;
Adiós, mamá Carlota;
Adiós, mi tierno amor.

En realidad, Riva Palacio no partía de cero: la Mamá Carlota es una canción que satiriza el viaje de la emperatriz, pero también es una parodia de un poema patriótico conocido en la época, “Adiós, oh, patria mía”, de Ignacio Rodríguez Galván. Desde luego, los versos de Riva Palacio, cargados de convicción republicana, son más simpáticos y ligeros que los ideados por Rodríguez Galván, que se refieren al dolor del exiliado. En savoir plus, article de Cronica Mexico (en espagnol).

La chanson:


Voir sur ce blog Charlotte impératrice tomes 1 & 2

Traduction française

I
Les marins acclament
d'une voix lente, ils chantent
et l'ancre se lève déjà
avec une étrange rumeur.
Le navire s’éloigne en mer
balloté par les vagues.
Adieu maman Carlota,
Adieu, mon tendre amour.

II
De la plage éloignée,
vous regarde tristement
cette noblesse stupide.
Des ignobles et des traitres,
au fond de leurs poitrines
ils sentent déjà leur défaite.
Adieu, maman Carlota
Adieu, mon tendre amour.

III
Au palais se terminent
Les réunions, jeux, danses,

les moines tremblent
leur douleur insupportable.
La foule des bigots
s’excite en criant
Adieu maman Carlota,
Adieu, mon tendre amour.

IV
Ils se retrouvent dans leurs palais,
leurs tristes chambellans murmurent,
les chapelains psalmodient
et les demoiselles d’honneur sanglotent.
Rassemblés sous la triste croix
leur foule hurle d’une seule voix.
Adieu maman Carlota,
Adieu, mon tendre amour.

V
Et déjà les Chinacos*
célèbrent leur victoire
gardant votre mémoire
Sans peur ni rancune.
Dans le vent qui vous emporte
tous les hommes libres chantent
Adieu maman Carlota,
Adieu, mon tendre amour. 


* 
Chinaco était le surnom donné aux partisans et guérilleros libéraux du Mexique lors de la guerre de la Réforme et de l'Intervention française au Mexique. Les conservateurs et les partisans du Parti conservateur et de l'Empire étaient surnommés Mochos. Les libéraux ont également été surnommés Hacheros, Tagarnos, Rojos et Colorados (Rouges) car sur le champ de bataille ils portaient un vêtement rouge, couleur du Parti libéral mexicain.

 


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