30 mars 2019

Le vieil homme et les narcos

Max Vento (scénario), Richard Vilbor (dessin)
éditions Nouveau Monde, 02-2019

Présentation de l'éditeur

« L'histoire tragique de l'homme qui résista aux narcotrafiquants. » Il s’appelle Don Alejo, c’est un vieux fermier mexicain travailleur et honnête. En avril 2011, des narcotrafiquants font irruption dans son ranch et lui donnent 24 heures pour quitter sa propriété. À 77 ans, le vieillard dépoussière ses fusils de chasse, sa décision est prise. Il n’y a qu’une seule manière de vivre et de mourir, pense-t-il : debout et libre.
Voici l’histoire d’un homme simple qui a décidé de ne pas capituler devant la terreur. Inspirée de faits réels, cette BD s’interroge sur le courage, la capacité à résister et à s’indigner. Elle témoigne du pouvoir et des atrocités des narcos qui terrorisent aujourd’hui toute la société mexicaine.
Source, Nouveau Monde éditions


L'article de Benoit Cassel sur Planète BD
Deux gros 4x4 pénètrent dans l’enclos du ranch de Don Alejo, dans un coin désert et aride du Mexique. Cinq hommes en sortent, armés et menaçants, et demandent à parler au patron. Le vieux Don Alejo sort donc de son atelier et se présente devant eux. Ils lui disent franco qu’il doit partir de cette propriété, car à partir du lendemain, elle appartiendra aux Zetas, leur clan de narcotrafiquants...
Cette histoire est inspirée d’une tragédie authentiquement survenue au Mexique en avril 2011 : un vieux fermier a résisté seul à des narcotrafiquants et il l’a payé de sa vie, dans une affligeante société de non-droit. A l’époque, il n’y a pas eu d’enquête ; personne n’a donc été inculpé et condamné ; c’est dire le niveau de corruption des autorités ! La population et les réseaux sociaux se sont certes indignés… et c’est encore à ce travail de Mémoire que participent ici les auteurs espagnols Ricardo Vilbor (au scénar) et Max Vento (au dessin) avec la retranscription romancée de l’affaire en one-shot. Un (court !) dossier spécial en annexes finales propose d’ailleurs des articles de journaux consacrés à l’affaire...
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L'article de Damien Canteau sur Comixtrip
Voilà le triste sort du Mexique. Un pays surarmé, où la mortalité est exponentielle, où la corruption est l’une des plus fortes du monde et où les trafiquants en tout genre imposent leurs règles. Ricardo Vilbor a voulu rendre hommage à un homme qui ne rompt pas devant eux. Un homme épris de liberté et qui n’accepte pas l’injustice...
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L'article de Baudouin Eschapasse sur Le Point
Le combat à mort d'un vieil homme contre les narcotrafiquants
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24 mars 2019

La cicatrice

Andrea Ferraris (dessin) & Renato Chiocca (textes)
éditions Rackam, 06-2018

Le Mexique et les États-Unis partagent une frontière commune longue de 3200 kilomètres dont un tiers est marqué depuis vingt ans par un haut mur de métal rouillé. Censé empêcher aux migrants d’entrer clandestinement aux États-Unis, cette barrière – que le président Trump voudrait étendre à l’ensemble de la frontière – n’est qu’un rempart dérisoire qui oblige cependant les candidats à l’exil à emprunter les routes dangereuses du désert et des montagnes où beaucoup d’entre eux finissent pour y laisser la vie. Au printemps 2017, Renato Chiocca et Andrea Ferraris ont voyagé le long de ce monument à la haine et à l’ignorance, ont écouté les histoires de ceux qui vivent à l’ombre du mur et recueilli le témoignage de ceux qui portent de l’aide aux migrants, les sauvant parfois d’une mort certaine et leur assurant un accueil dans la dignité et le respect de leur droits. Dans La Cicatrice, Chiocca et Ferraris racontent leur périple le long de ce mur de la honte nous rapprochant de son effrayante réalité et nous poussant à réfléchir à d’autres manières, plus sensées et humaines, de résoudre cette urgence devenue désormais planétaire.

Source : éditions Rackam

11 mars 2019

Zapata est vivant

Yann Fastier
éditions L'atelier du poisson soluble, 10-2018

Ils ont tué Zapata. Mais Zapata n’est pas mort. Zapata est vivant. A travers 16 planches, l'auteur illustre l'histoire du soulèvement zapatiste au Chiapas en 1994, après avoir dressé le portrait d'Emiliano Zapata et du zapatisme de 1919 dans le Morelos puis dans tout le pays, terminant avec l'EZLN du Subcomandate Marcos.

Poursuivant son projet de présenter aux jeunes lecteurs des personnages historiques intègres, Yann Fastier propose une évocation graphique et quasiment mythologique du révolutionnaire mexicain.

Un très bel album tout public qui constitue un dossier très court mais très complet à la fois, apportant des éléments de compréhension sur l’expérience zapatistes et leurs efforts pour vivre leur utopie depuis maintenant 25 ans.

Voir la fiche du livre et le feuilleter sur le site de l’éditeur.

" Ainsi, pour tous ceux qui sont encore persuadés qu'un autre monde est possible, l'expérience zapatiste reste-elle, envers et contre tout, l'une des plus belles raisons d'espérer ".

5 mars 2019

Une longue nuit mexicaine

Isabelle Mayault
éditions Gallimard, 02 - 2019
fiche complète

Résumé de l'éditeur
 À la mort de sa cousine sur la route du Pacifique, au Mexique, un homme hérite d’une valise. Il découvre qu’elle contient des milliers de négatifs des photos de la guerre d’Espagne prises par Capa, Taro et Chim. Et se retrouve dans l’embarras. Faut-il par loyauté se taire et s’en faire le nouveau gardien? Ou en dévoiler l’existence?
Pour en décider, il remonte la piste des propriétaires successifs de la valise et reconstitue, près de soixante-dix ans après, la longue nuit pendant laquelle l’héroïsme, la discrétion, l’audace de quelques hommes et femmes ont sauvé ces précieux clichés. À lui, désormais, d’en imprimer le nouveau destin.
le livre s'inspire de l'affaire de la valise mexicaine, l'incroyable histoire de ces 3 petites boîtes redécouvertes en 2007, 70 ans après leur disparition, contenant 4500 négatifs de la guerre civile espagnole prises entre 1936 et 1939 par les célèbres et premiers photographes de guerre Robert Capa, Gerda Taro et David Seymour.  Luca, aussi appelé Jamon, hérite de cette fameuse valise dont il avait déjà entendu parlée enfant car elle appartenait à sa tante Maria. Cet héritage va devenir un fardeau pour Luca. Troublé, apeuré, ne sachant que faire, il hésite dans un premier temps à s'en débarrasser avant d'y renoncer et d'accepter de garder ce legs au lourd symbole. Comment ces clichés pris en Europe se sont-ils retrouvés au Mexique dans sa famille ?


Un extrait
Comme toutes les maisons mexicaines, celle de mon oncle et ma tante avait l'allure d'un musée endormi : des perroquets en bois peint faisaient office de cadres pour les miroirs, des crânes fleuris servaient de presse-livres à la collection de romans et de poésie espagnole, anglaise, française, argentine, chilienne, mexicaine, nahuatl et caribéenne de mon oncle, des bouquets de lys et de fleurs sauvages ornaient les couloirs jugés trop vides, des tableaux de thème pastoral couvraient les hauts murs et, bien sûr, une sculpture du Christ sur un croix et un autel à Marie, encadré de guirlandes lumineuses et de roses en plastique, décoraient le vestibule qui conduisait aux chambres à coucher, ainsi que de gigantesques pots en céramique verte, produits par un artisan d'Oaxaca en hommage à l'agave. Tout ce petit monde se faisait la course jusqu'au plafond comme dans une canopée du Chiapas.

La présentation de Nicolas Turcev
La guerre s’immisce dans le quotidien d’un homme lorsqu’il hérite, à la mort de sa cousine au Mexique, d’une simple valise. A l’intérieur, il découvre des milliers de négatifs des photos de la Guerre d’Espagne prises par le correspondant de guerre hongrois Robert Capa, la photojournaliste allemande Gerda Taro et le photographe polonais David "Chim" Seymour. S’ensuit un long jeu de piste pour reconstituer, près de 80 ans après, "la longue nuit pendant laquelle l’héroïsme, la discrétion, l’audace de quelques hommes et femmes ont sauvé ces précieux clichés."
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