29 mai 2021

Le Christ des ténèbres

Rosario Castellanos
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Annette et Jean-Claude Andro
(première édition : 1970)
éditions Gallimard, 09-1994

 

Présentation de l'éditeur

Dans le Chiapas, au sud du Mexique, vivent, d'un côté, les Indiens tzotziles de San Juan Chamula , de l'autre les ladinos, Blancs de Ciudad Real, dont le riche propriétaire terrien Cifuentes, qui opprime les Indiens, usant même d'un «droit de viol» sur les jeunes Tzotziles. C'est dans ce contexte d'irréductible opposition entre les deux communautés qu'arrive un jour l'ingénieur Ulloa, animé d'idées progressistes, qui rêve de faire l'éducation politique des Indiens. Mais la «bonne nouvelle» de justice sociale qu'il apporte, dans son idéalisme ignorant de la singularité indienne, est immédiatement détournée par la communauté tzotzile, qui lui donne une ampleur mythique, en l'interprétant comme l'annonce du retour de ses propres dieux. Sous la conduite de Catalina, superbe figure d'ilol, de prophétesse inspirée, les Indiens mettent à mort le curé Manuel et crucifient un enfant indien qui sera, à l'égal du Christ pour les ladinos, leur Grand Sacrifié à eux. Puis, sous la conduite d'Ulloa, ils se soulèvent contre leurs oppresseurs.
Inspirée par les rapports entre les Blancs et les Indiens du Chiapas à l'époque de la réforme agraire de la fin des années cinquante, jamais cette double tragédie – religieuse et sociale –, qui est en même temps un grand roman, n'a semblé plus cruellement d'actualité qu'aujourd'hui.

L'auteur
Rosario Castellanos (1925 -1974) est une romancière, poétesse et essayiste mexicaine.Elle passa son enfance à Comitán, dans le Chiapas. Elle y fut directement témoin des conditions de vie et de travail des Indiens Mayas. Ses parents, des propriétaires terriens, durent s'installer à Mexico lors des réformes de Lázaro Cárdenas lorsque Rosario Castellanos avait seize ans. Après une maîtrise de philosophie à l'université nationale autonome du Mexique, elle partit étudier l'esthétique à l'université centrale de Madrid grâce à une bourse de l'Institut de culture hispanique. Elle soutient en 1950 une thèse sur la culture féminine. Elle bénéficia aussi d'un bourse Rockefeller au Centre mexicain des écrivains, de 1954 à 1955. Elle commença par travailler au poste d'animatrice culturelle à l'Institut des sciences et des arts de Tuxtla Gutiérrez, puis elle devint directrice du Théâtre Guignol au Centre coordinateur Tzeltal-Tzotzil, à l'Institut national indigéniste de San Cristóbal de las Casas. Elle travailla ensuite comme directrice générale d'Information et de Presse de l'université nationale autonome du Mexique (1960-1966). Elle reçut le Prix Chiapas en 1958 pour Balún Canán, roman autobiographique narrant l'enfance d'une petite fille. Le Prix Xavier Villaurrutia lui fut attribué pour Ciudad real en 1961. Elle enseigna de 1962 à 1971 à la Faculté de Philosophie et de Lettres de la même université. En 1962, son roman Oficio de tinieblas reçut le Prix Sor Juana Inés de la Cruz. En tant qu'intellectuelle, elle permit aux femmes de s'affirmer dans la société mexicaine. Ses derniers livres témoignent de son intérêt pour le féminisme. Son intérêt pour les indigènes et sa dénonciation de leur statut inégalitaire a pris une nouvelle résonance avec l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) en 1994.

 

 

Oficio de tinieblas
 

En 1867, en San Cristóbal de Las Casas, un grupo de indios chamulas se levantó en armas. Este hecho culminó con la crucifixión de uno de ellos, al que los amotinados proclamaron como el Cristo indígena. Rosario Castellanos penetra en esta novela las circunstancias y la psicología de los personajes que intervinieron en esos acontecimientos. Estas páginas atrapan el tiempo indígena en su naturaleza cíclica y ceremonial; pero más aún, se convierten en el reflejo universal de aquellos seres humanos determinados por una cultura milenaria cuyo choque con Occidente los ha herido y transformado. La joven que leía a Simone Weil en Chiapas comprendió, con ella, que el poder que une y destruye no es unívoco: proviene lo mismo del opresor que del oprimido.

(Letras Mexicanas - Fondo de Cultura Economico)


Oficio de tinieblas
L'Office des Ténèbres est le nom donné dans le rite romain, avant la réforme de Pie XII en 1955, aux matines et aux laudes des trois derniers jours de la Semaine sainte (jeudi, vendredi, samedi), qui selon la coutume de cette période, étaient anticipées le soir précédent. L'office devait « commencer de manière à finir après le coucher du soleil», d'où le nom de « Ténèbres ».


A propos de l’œuvre
Histoire, mythe et fiction dans Oficio de tinieblas de Rosario Castellanos
Un article de Virginie Ruiz
Résumé : Dans la dernière pièce de la « trilogie du Chiapas », Oficio de tinieblas (1962), Rosario Castellanos juxtapose trois époques : le soulèvement des Indiens chamulas au XIXe siècle, la Présidence de Lázaro Cárdenas, héritier de la Révolution mexicaine (1934-1940) et le présent de l’écriture. Par un travail de recréation de l’Histoire dans la fiction, l’auteure contrecarre le discours hégémonique et monologique des vainqueurs en nous plongeant dans la dimension magico-religieuse du mouvement messianique indien. Cependant, Rosario Castellanos véhicule l’idéologie de la politique indigéniste des années soixante selon laquelle les croyances mythiques sont un frein à la libération des Indiens, condamnés à rester en marge de l’Histoire. 

Virginie Ruiz, «Histoire, mythe et fiction dans Oficio de tinieblas de Rosario Castellanos», Babel, 19 | 2009, 121-144.
Virginie Ruiz, «Histoire, mythe et fiction dans Oficio de tinieblas de Rosario Castellanos», Babel [En línea], 19 | 2009, Puesto en línea el 18 julio 2013, consultado el 19 mayo 2021. URL: http://journals.openedition.org/babel/245




Las Rosas

Anthony Pastor (scénario & dessin)
éditions Actes Sud-L'An 2, 01-2009

 Las Rosas est un lieu-dit isolé au cœur du désert mexicain. Sa station service est un peu le centre de la vie locale, avec ses caravanes et ses routiers de passage. Derrière l'ennui et la désolation des paysages se joue un drame familial

Rosa est une femme paumée, détruite, violée et enceinte. Jusque-là, la vie n’avait pas été tendre avec elle. Recueillie par le shérif du comté, ce dernier l’emmène dans une station service, à Las Rosas, afin de lui trouver un refuge. Là-bas, ils y rencontrent Marisol, la femme qui tient la boutique. Dans ce lieu en apparence anodin ne vivent que des femmes, souvent détruites par la vie : Marisol est entourée de copines qui regardent une telenovelas, le feuilleton sentimental à succès. Toutes ces femmes, parfois de passage, ont vu rêves de grandeur et blessures se transformer en mirages dans les limbes du désert. Au cœur des discussions, il est question d’Angel, sans doute le fils de Marisol, homme idéalisé et très attendu, emprisonné depuis des années et qui doit être libéré bientôt. Dans les parages rôde Pedro Cuervo, l’ancien mari de Rosa, la sœur défunte de Marisol. Mais tout est flou, personne ne connaît réellement la nature des relations qui unit tous ces personnages. Par ailleurs, certains doutent de l’identité sexuelle de Marisol. Certes, c’est une femme, mais elle présente néanmoins quelques muscles saillants... Une chose est sûre : Rosa, la femme enceinte, a trouvé un endroit protégé, peuplé uniquement de femmes. Pour Marisol et les autres, la ville, lieu de la corruption et de tous les vices, s’oppose au désert, Eden encore vierge et pur. Dans ce lieu, il est possible de se reconstruire loin de la cruauté hommes, pour retrouver une innocence désormais bafouée...
Source : Planète Bd

 Ce « western tortilla à l'eau de rose » nous transporte dans un village mexicain peuplé exclusivement de femmes, dont le lecteur découvrira les secrets à la suite d'une jeune fille enceinte et rebelle. Un roman graphique choral et fascinant.

22 mai 2021

Mexico bronco

Patrick Amand
éditions du Caïman, 05-2020


Présentation de l'éditeur

Qu’était-il venu faire dans cette galère ? En acceptant de partir à la recherche du fils d’un patron du CAC 40 évaporé dans la nature mexicaine, Eneko Aggiremutxeggi – avocat radié du barreau reconverti dans les enquête et filatures douteuses – ne s’attendait pas à un tel périple. En ce mois de février 2001, au beau milieu de la caravane de l’EZLN, l’Armée zapatistes de libération nationale et de son emblématique sous-commandant Marcos, en route pour Mexico, l’enquêteur basque aux méthodes peu orthodoxes, se retrouve mêlé à de rocambolesques événements. Épaulé par Paco, un gamin de 14 ans tout droit sorti d’un bidonville, c’est dans un road-movie zapatiste improbable qu’Agirretxumetegi, poursuivi par Alfredo un minable truand local, confronté aux Monos blancos la garde rapprochée italienne de Marcos, qu’il découvre un pays de folie. Le tout au rythme lancinant de la chanson d’Hubert-Félix Thiéfaine « Pulque, mezcal y tequila » et des discours des 23 commandant zapatistes. Et toujours avec l’ombre de l’auteur Malcolm Lowry* qui plane sur cette mirobolante expédition…

 

Fiche du livre sur le site de l'éditeur

 

La fragile armada

La marche des zapatistes
ouvrage collectif
Marcos, Esther, David, Tacho, Fidelia, Zebedeo
Textes présentés par Jacques Blanc, Joani Hocquenghem, Yvon Le Bot et René Solis
Photos de Fred Jacquemot et Mat Jacob
éditions Métailié, 08-2001

Présentation de l'éditeur

La parole et le sens contre le pouvoir et le sang. Les zapatistes n'avaient jamais dit de manière aussi dense et aussi poétique que lors de la marche sur Mexico en février et mars 2001 ce qui fait l'esprit de leur mouvement et qui en explique le formidable écho. Cette fragilité qui en est la force. L'histoire de l'Amérique latine, celle du Mexique en particulier, s'est longtemps écrite sur le mode tragique. Les zapatistes tentent de s'arracher à cette fatalité de la violence. Curieux guérilleros qui n'ont combattu que douze jours, en janvier 1994, avant de se transformer en un mouvement armé non violent, et qui marchent sur Mexico les mains nues, mais avec leurs passe-montagnes. " Nous autres Indiens, nous étions invisibles, il a fallu que nous nous cachions le visage pour que l'on nous voie. " Leurs armes, ce sont les mots. Ceux de Marcos, le passeur, fenêtre entre le monde indien et l'univers des autres Mexicains, le nôtre aussi. Ceux de ses "sœurs et frères" indiens qu'il accompagne dans la fin du silence, la prise de parole. Un feu roulant de paroles nouvelles, qui, à travers communautés, villes et villages, gagnent le cœur du Mexique, se font entendre sur le Zocalo, la place centrale de "la plus grande ville du monde", à la tribune du Congrès et au-delà des frontières, jusqu'à nous. D'autres voix se mêlent dans ce livre à celles des zapatistes. J. Hocquenghem, écrivain (Le Stade aztèque, Payot, 1994), nous fait revivre les temps forts, les moments perdus, et les à-côtés de la caravane. J. Blanc, directeur de théâtre ("le Quartz" de Brest), Y. Le Bot, sociologue (Le Rêve zapatiste, Seuil, 1997) et R. Solis, journaliste à Libération, poursuivent avec les zapatistes, un dialogue noué avec le soulèvement de 1994.

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15 mai 2021

Parmi d'étranges victimes

Daniel Saldana Paris
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Anne Proenza
éditions Métailié, 08-2019

Présentation de l'éditeur

Rodrigo est un “jeune vieux” qui travaille dans un musée à Mexico comme “administrateur des connaissances” et passe son temps libre à épier une poule sur le terrain vague derrière son immeuble, à collectionner les sachets de thé, tout en échafaudant d’étranges théories statistiques sur les habitudes de ses contemporains. 
Par passivité à la suite d’une mauvaise blague, Rodrigo se retrouve marié à une secrétaire médiocre et confronté à l’inanité de la vie conjugale.
Empêtré dans une aventure qui le dépasse, il finit par prendre le large et troquer la capitale contre une petite ville de province, Los Girasoles, où, sur les traces du poète-boxeur Arthur Cravan, il pratique l’hypnose en compagnie d’un universitaire espagnol pourvu d’un doctorat en esthétique et amant de sa mère, d’un gourou californien plus que louche et d’une jeune muse troublante, peut-être la seule à pouvoir le tirer d’une torpeur existentielle envahissante.
Dans ce premier roman féroce et cynique, un sympathique Bartleby mexicain découvre la pente glissante de l’inertie et ce qu’il en coûte de ne pas dire non. Une ode psychédélique au plaisir de ne jamais être à la hauteur. Et d’en rire

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En medio de extrañas víctimas
editorial SextoPiso, 2013


Rodrigo es un burócrata joven que fácilmente podría pertenecer a lo que Strindberg llamó «el club de los jóvenes viejos». Sus días pasan sin mayores aspavientos en un museo de la Ciudad de México hasta que Cecilia, la secretaria que le hacía la vida imposible, le desliza una nota que simplemente dice «Acepto». Esa tarde Rodrigo se enterará de que alguien le ha propuesto matrimonio a Cecilia en nombre suyo, y la inercia que rige sus días no le deja más opción que casarse. A partir de ahí se desencadena una siniestra odisea en la que pierde su trabajo y pasa el rato espiando a una gallina que deambula por el terreno baldío contiguo a su departamento. De manera paralela un académico y escritor español, Marcelo Valente, viaja a una pequeña comunidad situada en México, llamada Los Girasoles, para pasar un sabático investigando sobre Richard Foret, un misterioso escritor, boxeador, artista, que encontró en México aquello que buscó durante toda su vida: un trágico desenlace «a la altura de su megalomanía». Los Girasoles se convierte en un centro neurálgico en el que las vidas de los personajes encuentran su destino entre «los más absurdos accidentes» y situaciones tan esotéricas como las sesiones hipnóticas —inducidas mediante la ingesta de orina de una hermosa adolescente— en las que un grupo de aventureros definirá «el futuro del arte». La risa, definida por Slavoj Žižek como «la metástasis del goce», es la herramienta fundamental utilizada en la primera novela de Daniel Saldaña París para desnudar ese «escándalo hiriente» que es la civilización. Con buen humor pero sin concesiones, la incomprensión que los personajes sienten ante un mundo que constantemente les recuerda, no siempre de las formas más sutiles, sus incapacidades y su medianía, es dejada al descubierto por el autor con una prosa que avanza a un ritmo furibundo meciéndose a lo largo y ancho de todo el idioma español.

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Mexique, la révolution sans fin

Emmanuelle Steels
éditions Nevicata, 03/2018


Présentation de l'éditeur

Parce que pour connaître les peuples, il faut d’abord les comprendre.
Le Mexique est une utopie. Il vous nourrit autant qu’il vous épuise. La mort y est saluée avec dérision dans les fêtes populaires. La violence des narcotrafiquants renvoie une image de chaos. Mais le pays ne se réduit pas à l’actualité angoissante de ces dernières années. Car ici, au cœur du continent américain, tout mérite le détour. Ici s’est forgée l’histoire du Nouveau Monde colonisé par les conquistadors. Ici vivent les mythes des révolutionnaires latino-américains. Ici se mobilisent les rebelles du Chiapas. Ici grandit un peuple jeune qui reprend le flambeau de la révolte.

Ce petit livre n’est pas un guide, c’est un décodeur. Il raconte le Mexique et les passions mexicaines : une soif effrénée de liberté sans cesse contrariée par la mainmise d’un vieux système prédateur sur ses ressources naturelles et économiques. Un vrai roman latino-américain !
Un grand récit suivi d’entretiens avec Soledad Loaeza (Au Mexique c'est l'Etat central qui a crée la nation), Ricardo Raphael (L'identité mexicaine va se réinventer au nord du rio Bravo et repénétrer au Mexique) et Jorge Volpi (Au Mexique, il n'est jamais de vérité claire. Notre vérité est toujours ambiguë).

 

L'auteur
Emmanuelle Steels est journaliste indépendante. Correspondante au Mexique, elle contribue à Libération, la RTBF, et de nombreux autres médias belges et français. Elle s’est notamment intéressée à l’affaire Florence Cassez.




8 mai 2021

Plier bagage

Daniel Saladana Paris
traduit de l'espagnol (Mexique) par François Gaudry
éditions Métailié, 04-2021

 

Présentation de l'éditeur

En 1994, avant de quitter la maison, sa mère lui a offert un livre sur les origamis, elle les a embrassés, lui et sa grande sœur, et a laissé une lettre. Ce départ inattendu change l’équilibre familial, et le narrateur, du haut de ses dix ans, doit apprendre à vivre avec une sœur adolescente qui l’ignore et un père qui, jusqu’alors, n’était pour lui « qu’un élément parmi d’autres de l’infrastructure domestique, une sorte d’hybride d’animal de compagnie et d’appareil ménager ».

Mais l’abandon est pesant quand on n’est plus obligé d’aller à l’école et qu’on passe ses journées seul à faire des origamis, sans aucun talent apparent pour le noble art japonais, d’ailleurs. Fort de ses lectures de la série Choisis ta propre aventure, lassé par la « méchanceté en pantoufles » de son père et aidé par le petit ami de sa sœur, il décide de partir en bus à la recherche de sa mère à l’autre bout du Mexique.

Un roman faussement candide qui vous déchire le cœur, un voyage qui nous montre la cruauté du monde, mais aussi la tendresse désintéressée des inconnus. Un personnage principal qu’on n’oublie plus et une œuvre limpide sur la fin de l’enfance.

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El nervio principal
editorial SextoPiso, 2018


Un hombre de treinta y tres años lleva un largo tiempo postrado en cama, sin salir de su departamento. Desde allí intenta recomponer su vida al escribirla, atando los recuerdos en torno al nudo que marcaría para siempre su existencia: la partida de su madre, en el verano de 1994, cuando él era apenas un niño, para unirse al levantamiento zapatista que convulsionara al país. La entonces misteriosa huida se ve agravada por el hermetismo de un padre torpe, que no sabe cómo lidiar con la responsabilidad de quedarse a cargo del protagonista y su hermana adolescente, y por las erráticas pesquisas que el niño emprende para desvelar los motivos de la madre.
El abandono lo sume en un angustiante mundo paralelo: buscará, sin mucho éxito, refugiarse en la realización compulsiva de figuras de origami, o en una Cápsula de luminosidad cero en la que se encierra durante largos ratos con la intención de borrar su existencia. Finalmente, con la ayuda del Rata —delincuente juvenil en ciernes—, emprenderá un viaje iniciático más allá de los confines de la colonia Educación para conocer el rostro de la crueldad gratuita, aunque también la desinteresada amabilidad de los extraños.
Con El nervio principal, su segunda novela, Daniel Saldaña París ha recreado con escalofriante exactitud la fantasmagoría de una infancia hipersensible, marcada por un evento que habrá de repetirse, distorsionado, en las volubles capas de la memoria del protagonista. Para ello se ha valido de una prosa elegante, que construye con delicadeza la mirada compasiva que el narrador le dirige a ese niño con el que ya no guarda ningún vínculo, más allá de una inquietante pulsión de simetría y el temor a
descubrir la verdad de su pasado.

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A l'ombre de Zapata

Vivre et mourir dans le Chiapas
Marie-José Nadal
éditions de La Pleine Lune, 1994

Présentation de l'éditeur

Le 1er janvier 1994, le Mexique chavire : l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) entre en scène. Qui sont ces guérilleros qui, après douze jours de combats seulement, décident de s'engager dans l'arène politique et de confier à la société civile la direction de la lutte pour la démocratie, la justice et la liberté ?
À partir des trente-quatre reven­di­ca­tions de l'EZLN, À l'ombre de Zapata analyse la situation socio-éco­no­mique, cultu­relle et poli­tique du Mexique, en parti­culier dans l'État du Chiapas, les trans­for­mations que la réforme cons­titu­tion­nelle a entraînées et leurs consé­quences chez les popu­la­tions autoch­tones.
Dans un souci de clarté et d'information - et afin d'appuyer ses obser­vations - Marie-José Nadal a sélec­tionné et traduit un choix de textes, de commu­niqués et de lettres de l'EZLN et des auto­rités mexi­caines : ils sont l'indis­pen­sable témoi­gnage écrit d'un conflit dou­lou­reux et meur­trier qui a éclaté en réponse à un néo­libé­ralisme qui n'a que faire des oubliés de la terre.

 

La fiche du livre sur le site de l'éditeur


L'auteur

Marie-José Nadal est anthropologue. Spécialisée dans l'étude de l'histoire des Mayas, elle enseigne à l'Université du Québec à Montréal et à la Sorbonne.

1 mai 2021

L'Esprit rouge

Antonin Artaud, un voyage mexicain
Zéphyr (dessin) & Maximilien le Roy (scénario)
éditions Futuropolis, 03-2016
 

Présentation de l'éditeur

Antonin Artaud arrive à Veracruz au Mexique. Son but ? Partir à la recherche de la civilisation originelle mexicaine. Mais tout d'abord il s'agit de trouver de la drogue, qui lui manque cruellement. Se succèdent des crises d'angoisse, de manques et des phases d'apaisement.
Il donne quelques conférences et écrit. Il souhaite découvrir la culture indienne dont il déplore l'écrasement et dont il loue les immenses potentialités. Il appelle en vain la révolution mexicaine de se plonger dans les racines ancestrales du Mexique pour bâtir l'avenir du pays plutôt que de reprendre le socialisme scientifique européen.
En septembre 1936, il se rend à cheval, accompagné d'un indien métis, dans la sierra mexicaine pour rencontrer les indiens Tarahumaras. Un séjour qui va changer sa vie...

Maximilien Le Roy raconte cette quête intime, artistique et politique de l'écrivain. Zéphir restitue par la force de son dessin brut et presque âpre, l'expérience sensorielle que fut, pour Antonin Artaud ce départ vers des terres dont il attendait tant.
Écrivain, dessinateur et poète français, Antonin Artaud est né en 1896 à Marseille. Théoricien du théâtre il a également été comédien dans 25 films de fiction. Il est mort en 1948, interné à Ivry sur Seine après de nombreux séjours en psychiatrie depuis tout jeune homme. Il a notamment publié Van Gogh le suicidé de la société, et enregistré Pour en finir avec le jugement de Dieu.

L'article de David Taugis sur ActuaBD
Évitant la biographie linéaire, les auteurs évoquent des moments marquants de la vie de l'écrivain français, dont l'aura sulfureuse aura marqué la littérature et le théâtre. Son œuvre n’est pas si connue, mais son personnage un peu plus : Antonin Artaud, figure de la littérature française, a marqué le 20ème siècle. L’ambition de Maximilien Le Roy demeure assez modeste : illustrer quelques épisodes de sa vie en mettant en exergue quelques rencontres déterminantes (Diego Rivera au Mexique, notamment).
Lire la suite sur ActuaBD

Acacia 22

Edgar Camacho
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Emilie Gleason
éditions ça et là, 04-2021

Présentation de l'éditeur

Deux jeunes Mexicaines de province, toutes les deux nommées Susana, emménagent dans le même appartement du 22 de la rue Acacia à Mexico, à 50 années de distance. La Susana du présent démarre une carrière de graphiste dans une agence de communication où elle subit les frasques d’une boss tyrannique et se sent isolée. La Susana des années 1970 est dactylo dans un bureau mais rêve de devenir écrivaine et écrit des manuscrits qui sont systématiquement refusés par les éditeurs. La vie de la Susana des années 2020 est bouleversée quand elle trouve une lettre qui lui est adressée, dissimulée dans un trou derrière le chauffe eau de l’appartement. Dans cette lettre, l’ancienne Susana raconte toute sa vie… Acacia 22 est le portrait croisé de deux femmes qui connaissent des vies similaires à un demi-siècle de distance. L’expérience de la plus âgée des deux, dont les ambitions seront toujours contrecarrées par la société de son époque, bénéficiera à la plus jeune.

 Article d'Arthur Bayon dans Le Figaro
Acacia 22 ou l'intemporelle quête de liberté de la jeunesse.
LA CASE BD - À 50 ans d'intervalle, deux femmes s'installent à Mexico pour tenter de vivre de leur art. Pour sa première bande dessinée publiée en France, Edgar Camacho jongle entre les époques et déploie de belles trouvailles visuelles pour illustrer le temps qui passe.
Lire la suite dans Le Figaro


L'auteur
Edgar Camacho
est né en 1989 à Toluca (Mexique), a fait des études de design. Il vit à Metepec où il exerce le métier de graphiste. Depuis la parution de son premier livre en 2015, Edgar Camacho a publié une dizaine de bandes dessinées et livres jeunesse pour lesquels il a remporté plusieurs prix. Il est connu au Mexique pour son blog dessiné, Tiras sin Sentido, qu’il anime sous le nom d’Edgarcito et où il publie des strips. Son roman graphique "Piel de Cebolla" a remporté le Premio Nacional de Novela Gráfica Joven en 2016 et paraîtra aux États-Unis en 2021 chez Top Shelf. "Acacia 22", son dernier roman graphique est inédit et n’a pas encore été publié au Mexique.

Présentation de Tiras sin sentido de Edgar Camacho, ilustrador (en espagnol)