31 octobre 2023

Golden West

Christian Rossi (scénario et dessin)
éditions Casterman, 10-2023

 

Présentation de l'éditeur

 

Le souffle épique du western revisité par un maître du dessin.
Banni de son peuple pour conjurer une malédiction, le novice apache Woan doit apprendre à survivre. Après avoir affronté, seul, à la frontière nord-ouest du Mexique, dans le désert de Sonora, les épreuves des éléments naturels et des passions humaines, le jeune homme croise la route d’un guerrier dont les faits d’armes et la spiritualité ont marqué l’Histoire des Etats-Unis et la légende dorée de l’Ouest : Geronimo !
En nous faisant revivre l’ultime élan de résistance d’une civilisation en péril, Christian Rossi donne à lire son œuvre la plus personnelle et la plus inspirée.


Informations
ISBN : 978220322669
Nombres de pages : 168
Prix : 34,90€

La chronique de Patrick Bouster sur Planète BD
Dans un territoire proche du Mexique, les Apaches sont pris en tenaille entre soldats américains et truands mexicains, un peuple avec lequel ils commercent. Woan, un garçon indien, se trouve banni par sa tribu pour sa maladresse qui a coûté la vie à un autre garçon, tué par un ours. Il va devoir tout apprendre seul. Son voyage solitaire l’oblige à apprivoiser peu à peu la nature. Lozen, une jeune fille indienne, fille du chef Vittorio, croise son chemin et lui apprend la ruse, à être plus autonome, et à tuer. Geronimo, chef Apache et aussi chaman, se présente à eux par surprise, et emmène Woan pour faire partie de ses soldats dans sa lutte contre l’oppresseur et continuer ainsi son éducation, son initiation. Accompagné de trois guerriers et Woan, Geronimo mène sa route rythmée par des batailles terribles. Mais la fin des Apaches approche…
Christian Rossi est très doué, ce que le monde de la BD sait depuis longtemps, son aisance est grande à, non pas mettre artificiellement en spectacle, mais donner à voir, parfois entrevoir, ressentir ce peuple indien, la déesse Nature et les ambiances guerrières ou sereines. Cette fois, il a choisi l’acrylique pour des rendus parfois poudreux, parfois mats, des images en couleurs directes pleines de lumières et d’ombres changeantes, de poussières, de végétaux et d’animaux, de matières de toutes sortes. Cette maîtrise de la technique n’est pas pour « faire joli » ou pour l’esbroufe, mais pour visualiser des impressions, des situations enchaînées entre elles, au service de l’histoire...
A lire sur Planète BD


La chronique de Frédéric Grivaux sur ZOO
Le premier contact avec l’album est d’abord graphique. On découvre des cases muettes, le paysage est aride, les teintes sont ocres, jaunes, lumineuses, on sent la chaleur du soleil. C’est le désert, des chevaux s’aventurent entre les rochers, les cavaliers scrutent le moindre des recoins, à l’ombre de leur sombrero…
On est assez vite interpelé par l’écriture extrêmement fine et profonde de Rossi, qui raconte par l’image, par les mots, par les silences et les non-dits ce parcours captivant, en marge des grandes sagas vengeresses, pleines de leçon d’Histoire. Il adopte le ton de la confidence, le jeune Woan nous murmure le récit, insiste sur certains moments clés, sur certaines étapes, sans pour autant tomber dans le plaidoyer amer et moralisateur. Rossi s’émancipe en finesse des codes narratifs conventionnels, ne tombe pas dans le piège des romances trop classiques, ne nous propose pas non plus de déroulé trop téléphoné. L’intrigue se déploie tranquillement, lui permettant de ciseler ses mises en scène, de travailler ses cadrages, sans charger de texte superflus, ni de sensationnalisme gratuit... 
A lire sur ZOO

© Christian Rossi - Casterman

L'entretien avec Christian Rossi sur BD Gest'
... " C. R. : Comme vous l’imaginez, j’ai toujours aimé la BD de genre et notamment le western car c’est un merveilleux terrain de jeu. On peut se mettre à la place des Indiens ou des Mexicains, de la cavalerie américaine, des pionniers, des cowboys, il y a tellement d'entrées possibles... Il y a eu une sorte de coup de vieux infligé à ce genre avec, en parallèle, le cinéma hollywoodien. Je ne trouve pas particulièrement d’explications à ce renouveau... Il y a peut-être l'envie aujourd'hui de se frotter, dans le cas de la BD, à d’illustres prédécesseurs. Il y a un peu de prétention à vouloir passer après des mecs comme Jijé, Giraud, Hermann... Evidemment, ça oblige un peu à se tenir droit, à avoir bossé quelques aspects du western, notamment des bonshommes sur des chevaux, pour amener quelque chose de nouveau et pas seulement rendre hommage "...
A lire sur BD Gest',
propos recueillis par L. Gianati

© Christian Rossi - Casterman

Pour en savoir un peu plus sur les guerres menées par le Mexique contre les Apache, on peut se reporter aux mémoires de Jason Betzinez (1860-1960), un des cousins de Geronimo (1829- 1909), traduits pour la première fois en français. Aux côtés de Geronimo, l’Indien le plus célèbre du XIXe siècle, il nous fait revivre les raids menés par ce chef mythique et sa tribu contre l’armée américaine et mexicaine, de 1858 à 1886. Lire sur Géo, "J'ai combattu avec Géronimo, la saga d'un Apache rebelle".

Geronimo, dont le nom apache est Go Khla Yeh (Celui qui baille), est l’un des protagonistes des guerres apaches, et le dernier à continuer à se battre contre le Mexique et les États-Unis, jusqu'à sa reddition en 1886. En 1858, sa mère, sa femme et trois de ses enfants sont assassinés par l’armée mexicaine près d’un village appelé Kas-ki-yeh. Il entame alors des raids de représailles en territoire mexicain. Il mène une bataille le , jour de la saint-Jérôme. Les Mexicains effrayés par la furie des Apaches invoquent saint Jérôme pour leur défense. Il prend alors ce nom de Géronimo. Les Mexicains tueront sa nouvelle épouse et son fils au cours d'une autre embuscade.

 

24 octobre 2023

Petites choses


Benoît Coquil

éditions Rivages, 08-2023

 

Présentation de l'éditeur

 

Mexique, années 1950. À Huautla de Jiménez, au cœur des montagnes brumeuses de la région de Oaxaca, la chamane María Sabina se livre à d’étranges incantations, mêlées de transes et de chants. Elle a recours dans ses rituels aux psilocybes, de puissants champignons hallucinogènes, qu’elle appelle ses « petites choses ».
Mus par une insatiable curiosité, Gordon et Valentina Wasson, d’étonnants scientifiques autodidactes, partent depuis New York en quête du dernier psychotrope encore inconnu de l’Occident.
Le récit de leur découverte et de leurs expériences sous l’effet de cette substance va bientôt faire vibrer la planète, de la CIA au Muséum d’Histoire naturelle de Paris, de la contre-culture psychédélique aux laboratoires Sandoz. Et faire basculer à tout jamais l’univers de María Sabina.
D’une plume vive et jubilatoire, entre récit d’aventures et tableau magique, Benoît Coquil nous fait revivre la fabuleuse histoire d’un champignon qui a changé le monde.

Petites choses est en lice pour plusieurs prix littéraires dont le prix Fémina 2023

Informations
ISBN : 978-2-7436-6064-2
nombre de pages : 224
Prix :19,00€

Benoît Coquil, ancien élève de l’Ecole normale supérieure de Lyon, il est agrégé d’espagnol et maître de conférences en civilisation et littérature latino-américaine à l’université de Picardie. Son premier livre, Buenos Aires n’existe pas, est publié en 2021. 
 
Benoît Coquil présente son premier roman Petites Choses sur France Culture (vidéo).
Rencontre entre la chamane mexicaine, Maria Sabina, experte en champignons hallucinogènes, et un couple de curieux new-yorkais issus de la haute bourgeoisie. Plongée dans l’univers de la chamane mexicaine.

Vidéo Éditions Rivages :


 

Maria Sabina, chamane zapotèque



22 octobre 2023

L'Hacienda


Isabel Cañas

éditions Bragelonne, 09-2023

 

Présentation de l'éditeur

 

Lors du renversement du gouvernement mexicain, le père de Beatriz est exécuté et sa maison saccagée. Quand le beau Don Rodolfo Solórzano la demande en mariage, Beatriz ne tient pas compte des rumeurs qui entourent la mort soudaine de sa première épouse et pense trouver la sécurité dans sa propriété à la campagne. Elle fera de ce lieu son nouveau foyer, quoi qu’il en coûte. Mais l’hacienda San Isidro n’est pas le sanctuaire qu’elle imaginait…
Rodolfo se voit bientôt contraint de retourner à la capitale. Très vite, le sommeil de Beatriz est peuplé de voix et de visions. Des yeux invisibles l’épient en permanence. Sa belle-sœur Juana raille ses peurs. Alors pourquoi celle-ci refuse-t-elle d’entrer dans la maison la nuit venue ? Pourquoi la gouvernante a-t-elle dessiné ces étranges symboles à l’entrée de la cuisine et fait-elle brûler du copal sur le seuil ? Qu’est-il réellement arrivé à la première Doña Solórzano ?
Beatriz n’a que deux certitudes : le mal habite cette hacienda et aucun de ses occupants ne la sauvera.

À mi-chemin entre Mexican Gothic (silvia Moreno Garcia) et Rebecca (Daphné du Maurier), un premier roman mêlant suspense et surnaturel avec pour toile de fond le Mexique après la guerre d’indépendance. Une maison isolée, des phénomènes paranormaux inquiétants et une femme prise dans leurs griffes… 

Voir la fiche du livre sur le site de l'éditeur

Isabel Cañas est une autrice mexicaine-américaine spécialisée en littérature de l’imaginaire. Après avoir vécu entre autres au Mexique, en Écosse, en Égypte et en Turquie, elle a (temporairement) posé ses valises à New York. Titulaire d’un doctorat en langues et civilisations du Proche-Orient, elle puise son inspiration dans ses recherches et ses origines pour écrire de la fiction. (éd. Bragelonne)


Informations
ISBN :
Nombre de pages : 384
Prix : 22€

7 octobre 2023

L'invincible été de Liliana


Cristina Rivera Garza

Traduit de l'espganol (Mexique) par Lise Belperron
éditions Globe, 08-2023

 

Présentation de l'éditeur

 

Trente ans après le meurtre de sa petite sœur, Cristina Rivera Garza retourne au Mexique pour tenter de faire rouvrir l’enquête et retrouver l’assassin qui n’a jamais été condamné. Avec une douleur ancienne et une rage froide, elle rassemble des archives – articles, témoignages, brouillons de lettres, journaux intimes, plans d’architecte – pour comprendre l’engrenage qui a mené au crime mais aussi et surtout pour redonner voix à Liliana au-delà de son statut de victime.

Écrit dans une prose lumineuse et acérée, L’Invincible Été de Liliana est un livre d’amour, de révolte et de deuil. C’est aussi une excavation dans la vie d’une jeune femme qui n’avait pas le langage pour identifier, dénoncer et lutter contre la violence sexiste qui caractérise tant de relations patriarcales. Grâce à Cristina Rivera Garza, sa sœur, la voix de Liliana traverse le temps et rend ainsi justice aux nombreuses femmes qui, chaque année, sont victimes de violences conjugales.

Voir la fiche du livre sur le site de l'éditeur

Cristina Rivera Garza est née au Mexique en 1964. Elle est professeure d’études hispaniques et directrice du doctorat en écriture créative de l’université de Houston. Elle a acquis une reconnaissance internationale avec son chef-d’œuvre Personne ne me verra pleurer, pour lequel elle a reçu le Prix du meilleur roman au Mexique en 2000. Autrice d’une œuvre conséquente traduite dans le monde entier, elle a reçu de nombreux prix et bourses. Elle vit aux États-Unis depuis 1989. L’Invincible Été de Liliana a reçu cinq prix prestigieux, dont le prix Rodolfo Walsh pour la meilleure enquête policière de non-fiction et le prix Xavier Villaurrutia. (source : éditions Globe)

Informations
ISBN : 978-2-38361-205-6
Nombre de pages : 400
Prix : 23€