22 octobre 2022

Une passion mélancolique selon Frida Kahlo

Christine Frérot
Éditeur : Ateliers Henry Dougier, 09-2022

 

 

Présentation de l'éditeur

On a beaucoup écrit sur Frida Kahlo (1907-1954). Si celle que l’on qualifie aujourd’hui de « féministe » est avant tout une femme libre, elle ne peut cependant être séparée de son mari, le grand peintre mexicain Diego Rivera (1886-1957), avec lequel elle a vécu vingt-cinq ans et partagé une vie tumultueuse, jalonnée de séparations, de trahisons, de liaisons et de jalousies, mais aussi d’amour, d’amitié et de complicité.
Comme historienne de l‘art spécialiste du Mexique moderne et contemporain, me mettre à la place de Diego pour accompagner la gestation de cette peinture et à travers elle, me remémorer les moments les plus marquants de leur vie commune, était un défi risqué, mais, intellectuellement et émotionnellement pour moi, un jeu excitant. J’ai dû prendre une distance raisonnable des faits et je suis entrée avec une liberté toute relative dans « l’intime » afin de comprendre la force et la pérennité de leurs liens non seulement amoureux, culturels et intellectuels mais aussi politiques. J’ai épluché les écrits du couple, leurs biographies et les textes critiques, j’ai croisé volontairement leurs regards et mesuré leurs sentiments, et à partir de ces matériaux historiques, j’ai bâti leur histoire, où l’affect et la peinture sont indissociables, en mettant en exergue ce qui m’a paru le plus pertinent pour comprendre comment cette oeuvre avait pris corps, aux côtés de la forte personnalité de Diego, dans la chair et l’esprit de Frida.
L’étreinte d’amour de l’univers, de la terre (Mexique), moi, Diego et Monsieur Xólotl (1949), est la dernière peinture importante de Frida Kahlo. Dans ce tableau, moins connu que ses autoportraits flamboyants, Diego repose dans ses bras, à la fois enfant et adulte, abandonné, bienheureux et apaisé. Mais l’univers de Frida n’est pas limité à sa personne, il n’est pas seulement son mari, son amant, son ami, son enfant ; elle est profondément attachée au Mexique, sa terre nourricière adorée, comme à l’art précolombien et aux chiens sacrés qu’elle vénère. L’étreinte d’amour est un autoportrait qui me semble être la quintessence de tout ce qui accroche Frida à la vie, mais aussi la confession mélancolique de ses certitudes. Il est aussi, en partie, l’histoire de Diego Rivera.
Illustration de la couverture : L’étreinte d’amour de l’univers, de la terre (Mexique), moi, Diego et Monsieur Xólotl par Frida Kahlo.
 

Christine Frérot, docteur en histoire de l’art, est spécialiste du Mexique. Elle a été responsable culturelle à l’Institut français de Mexico et chercheur à l’École des Hautes études en sciences sociales. Elle est critique d’art, membre de l’Aica et commissaire d'expositions.



15 octobre 2022

Le rocher blanc

Anna Hope
traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Élodie Leplat
édition Le bruit du Monde, 08-2022

 

Présentation de l'éditeur

Comment une petite dizaine d’individus originaires des quatre coins du monde se sont-ils retrouvés dans un minibus aux confins du Mexique, en compagnie d’un chaman ?
S’ils semblent tous captivés par ce rocher blanc auquel la tribu des Wixárikas attribue des pouvoirs extraordinaires, l’une d’entre eux, écrivaine, tente de prendre soin de sa fille, tout autant qu’elle réfléchit à la course du monde, et à l’écriture de son prochain roman. Autour de ce rocher se sont déroulées d’autres histoires qui pourraient bien l’inspirer. En remontant le fil du temps, Anna Hope décrit les rêves et la folie qui ont animé les hommes dans leur entreprise de conquête. Elle s’attache pour cela à quelques personnages, et en s’appuyant sur l’intensité dramatique et les élans contradictoires de chaque existence, compose un roman d’une puissance irrésistible.
Un lieutenant en expédition sur un navire espagnol (1775), deux sœurs yoemes déportées (1907), une star de rock en perdition (1969) et une écrivaine en pèlerinage, en quête de sens et d'un sujet pour son prochain roman (2020). Tous convergent vers le même point, le Rocher blanc, une petite île rocheuse située au large de San Blas, sur la côte ouest du Mexique dans la région de Narayit. Le Rocher blanc un lieu sacré pour les Wixarikas, qui le considèrent comme l'origine du monde. San Blas fut aussi point de départ d'un grand nombre d'expéditions dans le Pacifique.

À propos d'Anna Hope
Elle est est née en 1974 à Manchester. Après avoir suivi des études d’art dramatique entre Londres et Oxford, elle vit aujourd’hui dans le Sussex. Ses trois premiers romans, Le chagrin des vivants, La salle de bal (Grand Prix des lectrices de ELLE 2018) et Nos espérances, ont été publiés aux éditions Gallimard.
La fiche complète du livre sur le site de l'éditeur.

A propos des Wixárikas (aussi dénommés Huicholes), voir le site Centro de Investigacion Wixárikas
(en espagnol / en anglais)


Le Rocher blanc d'Anna Hope : un incroyable voyage dans le temps autour de l'origine du monde.
La romancière anglaise Anna Hope nous embarque dans une fresque qui traverse les siècles et jette un œil aiguisé sur la brutalité des conquêtes coloniales et sur la société occidentale, héritière de cette histoire. Par Laurence Houot, France Télévisions Rédaction Culture

... /Quatre époques, quatre personnages
"L'écrivaine" voyage au Mexique avec son mari et sa fille. Ils sont là pour célébrer la naissance de leur enfant. Dans un minibus avec un chaman et un groupe de touristes, ils se dirigent doucement vers le Rocher blanc pour une cérémonie New Age avec les peuples autochtones. Mais leur couple bat de l'aile, et à l'autre bout du monde, une pandémie pointe le bout de son nez. L'écrivaine prend soin de sa petite fille, et réfléchit à son prochain roman.
"Le chanteur", très clairement inspiré par Jim Morrison, a fait faux bond aux équipes de sa tournée. Disparu de la circulation, il traîne son ennui dans un hôtel de la côte mexicaine. Lassé par la notoriété, il cherche un sens à cette vie enivrée de succès.
"La fille" est une Yoeme (peuple amérindien, NDLR). Avec sa sœur, elles tentent de survivre dans l'expédition qui doit les conduire vers un destin qu'elles devinent funeste. Entassées avec d'autres dans une embarcation aux conditions de vie déplorables, elles ont été arrachées à leur terre et sont conduites de force sur la côte. Sa sœur est blessée. Les deux jeunes filles s'accrochent aux histoires de leur enfance, à leur culture, pour tenter de survivre.
"Le lieutenant" est un capitaine d'expédition. Il partage celle-ci avec d'autres explorateurs. L'un d'entre eux, le Capitaine Manrique, est soudain pris de divagations. Il a la vision que la course dans laquelle se sont lancés les empires coloniaux, qu'il sert, "aboutira à la ruine". "Nous sommes les agents de la Chute. Nous devons nous repentir. Faire des offrandes. Retourner chez nous", souffle le Capitaine. Ses propos sont considérés comme une trahison. Le lieutenant tente de le sauver, sans mettre en péril l'expédition, "il n'y a pas le choix". /...
Lire l'article en intégralité sur le site Franceinfo : Culture



Anna Hope : un Mexique imaginaire
A la recherche d'une civilisation perdue, par Jacques-Emile Miriel
Le quatrième roman de l’écrivain et actrice anglaise nous emmène dans un Mexique mi-réel mi-imaginaire. Le Rocher blanc raconte quatre histoires situées à des époques historiques différentes mais qui sont unies par un même symbole, le rocher sacré du titre.
Lire l'article (abonnés) sur le site Causeur

8 octobre 2022

Rencontre avec Rafael PINEDA

Rencontre avec RAFAEL PINEDA "RAPE", dessinateur de presse mexicain, autour de sa trajectoire journalistique et sa collaboration avec des médias en Amérique latine et en Europe. La rencontre sera présentée par Claudia Reyes García.

Bibliothèque hispanique de l'Université Paul Valéry à Montpellier
Jeudi 13 octobre à 14h00
Entrée libre, sur inscription

Manifestation organisée dans le cadre des " Belles Latinas 2022 "

Inscription : https://www.billetweb.fr/belles-lainas-rafael-pineda-rape-universite-de-montpellier-3


 

La page dédiée à Rafael Pineda "Rapé" sur le site Cartoonig for Peace

Rafael Pineda a été le premier prix national pour les visages de la discrimination « Gilberto Rincón Gallardo », Mexique, en 2011 ; Prix du journalisme Gabriel García Márquez, catégorie Image. Colombie, 2017 et Premio Nacional de Periodismo, dans la catégorie Caricature et Humour, Mexique, 2016. En savoir plus sur Rafael Pineda.