éditions Gallimard, 02-2012
Résumé éditeur
« Minuit sonne à l'église. Mes pensées se déposent en espagnol, comme si la langue de mon enfance m'avait recolonisée tout entière, une flaque d'or s'élargissant au fond de moi. Toute la colline fermente contre le ciel, autant d'arbres fraternels, soudés comme les vagues dans la mer, bercée par leur masse en mouvement. Les morts sont autant d'arbres, ils poussent parmi nous, mêlés à nous, être mort est une belle chose, simple et agréable. La nuit est douce, piquetée d'astres, j'imagine les chèvres dans les cimetières goûtant de leur langue rêche la bière répandue sur les tombes.
Une balle tirée d'un point obscur pourrait pénétrer par la fenêtre et m'atteindre à cet instant. C'est une conviction très forte, une évidence en cette nuit des morts : quelqu'un est là, qui me vise le cœur. »
La Chienne de Naha, de Caroline Lamarche : la part sauvage. Avec ce nouveau roman, l'écrivain belge confirme la puissance onirique de son écriture.
L'avis d'Edmond Morrel sur Espace Livres
Avec « La chienne de Naha » Caroline Lamarche nous donne un roman essentiel, un de ces livres dont la lecture vous transforme, vous hypnotise, vous émeut, vous séduit et vous enchante tout à la fois. Une légende cosmogonique amerindienne ouvre le livre et lui donne son titre énigmatique. On y raconte comment la femme est venue sur terre pour aider l’homme. Le conte ouvre ainsi une première lecture de ce récit : la place de la femme dans la société et dans la famille... Lire la suite EspaceLivres