Agence interpol, tome 1
éditions Dupuis - 09 2012
Résumé de l'éditeur :
Des cadavres de femmes décapitées sont retrouvés en plusieurs endroits de Mexico. La police, corrompue jusqu'à l'os, n'enquête pas particulièrement sur ces meurtres. D'une part parce qu'ils ressemblent beaucoup à la manière de faire des narcos, d'autre part parce que tant que personne n'y trouve d'intérêt, personne n'a de raison de bouger. Le seul à s'intéresser à l'affaire est un détective privé ; un solitaire, du nom de Tikal, à qui le mari d'une victime a demandé de retrouver le meurtrier. Il n'attend aucune aide de la police, mais c'est Interpol qui va s'intéresser à lui, en la personne de l'agent Clare Burnell, chargée de l'affaire depuis qu'on a découvert qu'une des victimes était de nationalité américaine.
Démarre alors, pour le duo a priori mal assorti, une enquête violente, remplie de zones d'ombre et de faux-semblants, sur fond de terreur et de massacre orchestrés par les narcos. Sans compter que les motivations de Tikal se révèlent peu à peu bien plus complexes qu'elles n'avaient l'air de l'être...
Une intrigue de polar très noire de Philippe Thirault, servie par le dessin âpre et incisif de Lionel Marty.
Source : http://www.dupuis.com/catalogue/FR/al/31342/mexico.html
Mexico, La Muerte
Entretien avec les auteurs Philippe Thirault et Lionel Marty
« Une nouvelle série inspirée de faits réels ». Voilà comment les éditions Dupuis présentent Agence Interpol, dont les deux premiers tomes, Stockholm et Mexico, seront disponibles dans les bacs à partir du 7 septembre avec, pour chaque album, un duo d’auteurs différent. L’enquête se à Mexico met aux prises narcotrafiquants, police locale corrompue et chirurgiens véreux. Quant à Pablo Tikal, un privé local, et Clare Burnell, agent d’Interpol, ils essaient de retrouver l’assassin de jeunes filles retrouvées mortes, décapitées. Philippe Thirault et Lionel Marty, aux commandes de ce polar noir et sanglant, répondent à quelques questions. Lire l'entretien complet sur BD Gest'.
Le trait agressif, dur et anguleux rend bien compte de l’atmosphère tendue qui règne dans les villes mexicaines touchées par la violence, des difficultés quotidiennes des habitants et de l’inquiétude omniprésente qui règne mais avec laquelle il faut bien vivre. Par contre, si ce style convient aux dessins d’ensemble, il est mal adapté aux personnages qui deviennent méconnaissables d’une case à l’autre, voire disproportionnés.
Si l’objectif des auteurs était de faire un album sur les conséquences du narcotrafic, on ne comprend pas trop pourquoi ils ne l’ont pas fait directement, sans passer par cette enquête sur un serial-killer ? En effet, tout le déroulement de l’album est construit sur l’énumération des agissements des narcotrafiquants : décapitation, pendaisons, démembrements, attaques des centres de désintoxication … dans un enchainement qui devient vite rébarbatif puisque finalement, ce n’est pas le sujet principal. Il semble que le Mexique devient de plus en plus victime de sa mauvaise réputation et donc un sujet de plus en plus fréquent pour la littérature ou la bd noire. Mais il ne suffit pas de citer les bidonvilles de Nezahualcoyotl, le quartier riche de Las Lomas, ou la Zona rosa pour recréer une ambiance. Les sources doivent être fiables, ce qui ne semblent pas être le cas puisque lorsqu’il est question de l’aéroport international de Benito Juarez de Mexico DF, on peut lire des panneaux en catalan !?
Finalement, cet album laisse une vision morbide et figée de Mexico DF, alors qu’elle n’est pas la ville mexicaine la plus exemplaire en matière de violence. Elle est largement dépassée par Ciudad Juarez ou Monterey, voire Acapulco ou Veracruz. Il est un peu exagéré de dire, comme c'est le cas dans la bd, que l'espérance de vie à Tepito (marché de Mexico DF où se vendent les produits des vols) est de 10 minutes, même si Tepito n'est pas loin s'enfaut, un endroit recommandable. Les auteurs égrainent la liste des ingrédients qui font du Mexique contemporain un pays dangereux, mais cela reste superficiel et fade, ce qui est dommage pour le pays du piment.
Ph.H.
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