Christian Duvergeréditions Fayard, 08 - 2025
Présentation de l'éditeur
César des Amériques, guerrier, aventurier, tel fut Hernán Cortés, figure
emblématique du conquistador. Mais ne fut-il que cela ? Et que nous
dirait-il de lui-même ?
Fascination pour Moctezuma, profond amour
pour Marina, Indienne nahua qui lui donnera un fils, intérêt pour la
langue et la civilisation indigènes, apologie du métissage : c’est un
homme qui semblait rêver d’une rencontre entre les peuples plutôt que de
conquêtes qui s’exprime ici.
Est-il trop indulgent avec lui-même ? Peut-être.
Pourtant
l’histoire n’est pas faite que de batailles et de luttes de pouvoir.
Dans le cœur et l’esprit des hommes se jouent bien d’autres choses. Ce
roman à la fois historique et philosophique imagine la vaste méditation
d’un homme au crépuscule d’une vie qui fut tout sauf ordinaire.
Si
les faits demeureront toujours les faits, la littérature peut toutefois
tenter de s’aventurer dans l’intériorité des êtres – comme un
explorateur en territoire inconnu.
Voir la fiche du livre sur le site de l'éditeur
Informations
ISBN : 9782213733548
Pages : 408
Prix : 24,90 €
Lire les premiers chapitres en ligne sur la liseuse Hachette
👉 Mémoires de Cortés, portrait d'un conquistador par son fils, sans retenue
Loin du mythe, Christian Duverger prête à Hernán Cortés une voix intime, façonnée d’orgueil, de nostalgie et d’autojustifications. Une plongée littéraire dans l’esprit du conquistador, entre grandeur, mauvaise foi et aveux partiels.
Avant-critique de Victor de Sepausy sur le site Actualitté
👉 Hernan Cortés, le conquistador du Mexique
Célèbre pour avoir soumis les Aztèques à l’autorité chrétienne espagnole, Hernan Cortés avance dans les traces de Christophe Colomb. Son ambition le conduira à faire chuter un empire et à rapporter sur le Vieux Continent des quantités considérables d’or.
Un portrait par la rédaction du magazine Géo (2023)
👉 L'avis de Lectures mexicaines :
Le bouquin est littérairement séduisant. Très bien écrit, avec
de l’action, de l’aventure, de l’exotisme, du romantisme (discret), de la
violence (pas trop), le style de l’auteur rend bien compte de la vie
mouvementée de Cortés. Il est construit sur la même architecture que « Les
mémoires d’Hadrien » de Marguerite Yourcenar. Il s’agit d’une
vraie/fausse autobiographie du conquistador. Son immense défaut est qu’elle est
donc entièrement à sa gloire. A la manière de César dans « La guerre des
Gaules », tout est tourné à son avantage. Batailles gagnées facilement,
femmes séduites sans coup férir, adversaires soumis en quelques formules,
religion réduite en quelques imprécations. … Toutes ses décisions sont
éclairées, sages, non-contestées et bien sur efficaces. On est donc loin, parfois très loin de
la réalité. Centré sur la prise de l’empire Aztèque puis de sa colonisation, il
est fait peu de cas des massacres (celui de Cholula par exemple), des viols,
des vols, des destructions, des exécutions sommaires, des conversions forcées, des
mensonges, des trahisons … Même la Noche triste (30 juin 1520) devient à peine
un incident de parcours. Si Duverger est un historien spécialiste de Cortés, il
joue dans ce roman avec quelques faits historiques largement interprétés et il
y a des anecdotes totalement farfelues comme celle de l’axolotl de François 1er. Idem
pour Californie qui selon Cortés vient du mot califat et renvoie à
l'occupation maure de l'Andalousie alors que le nom vient soit de
Calafia, (mythique amazone) soit de caliente fornalia (four chaud). Si la violence est contenue, parti pris assumé, il occulte plus volontiers celle des Espagnols pour revenir assez souvent sur l’anthropophagie des indiens. Si une anthropophagie rituelle lors des sacrifices est établie, les historiens la prêtent le plus souvent au clergé et aux castes dirigeantes. L'anthropophagie, même occasionnelle et de subsistance pratiquée par tous ne fait pas consensus Mais comme il est dit en postface, c’est un roman écrit comme aurait pu le
faire le héros, tous les prétextes se justifiant pour défendre ses intérêts.
Donc, avec sa politique de créolisation, de sa sauvegarde de la
culture aztèque, de sa reconnaissance du génie architectural, de son amour pour Malintzin, de son amitié
pour Moctezuma … facile d’avoir le beau rôle et d’apparaitre comme un bienfaiteur du Mexique.
C’est
pourquoi il faut impérativement compléter la lecture de ces « mémoires »
par d’autres sources historiques dans lesquelles Cortés est décrit dans
son vrai rôle : un conquérant avide à la tête d’une troupe de soudards,
colon massacreur, esclavagiste, assoiffé d’or, d’argent et de pouvoir,
dont les actes, ajoutés aux virus amenés d’Europe, ont conduit à un
quasi génocide. D’environ 15 millions de personnes en 1519, la
population indigène tombe à 1,5 million en 1650 !
PhH